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[TRIBUNE] Soyons cohérents : luttons contre tous les genders !

Les opposants à la théorie du genre combattent, à juste titre, l’idée que l’appartenance au sexe masculin ou féminin est le seul résultat d’une « construction sociale », d’une culture, d’une volonté délibérée de faire rentrer un enfant de force dans la case « garçons » ou « filles ». Contre l’indifférentisme de la gauche libertaire, conséquence logique d’une vision marxiste du monde (« du passé, faisons table rase », chante l’Internationale) les anti-gender invoquent la nature, « l’inné », « l’altérité » hommes-femmes qui est à l’origine de l’humanité.

Mais les anti-gender, focalisés sur les « ABCD de l’Egalité », peuvent être tentés de négliger une autre variante de la théorie du genre, celle-là mise en œuvre depuis des décennies déjà, à l’école, dans les médias, la pub, la musique ou le cinéma, et redoutablement efficace… Je veux parler du « gender » identitaire, c’est-à-dire le mondialisme, dont les partisans nient les différences entre Français de souche et de papier, chrétiens et musulmans, Africains et Européens, car ces identités ne seraient que des « constructions sociales » que l’on peut choisir comme on passerait du « genre masculin » au « féminin »… Ainsi, « la France est une idée » et être français c’est adhérer aux « valeurs républicaines » (Liberté, Égalité, Bertrand Delanoë).

Ce gender-là prend généralement la forme de l’apologie du métissage. On impose à nos enfants des dessins animés tels que « Foot 2 rue », où une bande multiethnique joue au foot sur le bitume dans l’amitié la plus irréaliste ; « Dora l’exploratrice », ni tout à fait blanche, ni tout à fait noire, et au nom exotique ; à l’école, on leur apprend les valeurs de « paix » et de « tolérance » de l’islam, privilégiant l’histoire des civilisations non-européennes sur Clovis, Louis XIV et Napoléon… Pourquoi n’y a t-il pas, à l’instar du combat anti-gender, une résistance organisée des parents d’élèves contre les expériences multiculturalistes opérées sur leurs enfants ? N’est-ce pas, là aussi, des pratiques idéologiques, éloignées de toute considération pédagogique, réalisées sur des élèves-cobayes ?

La courageuse Béatrice Bourges a clairement pris position contre le mondialisme, cette « volonté de créer un homme coupé de tout, un homme hors sol et hors sexe (…) afin d’instituer un vaste métissage planétaire gouverné au sommet par un gouvernement mondial (…), ce qui nous donnera un monde sans races, sans nations, sans frontières [1] »… et sans liberté !

Mais il faut aller encore plus loin et rappeler haut et fort, comme le général de Gaulle, que « nous sommes avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne [2]. » Toute action politique doit être envisagée sous cet angle : préserver cette identité et l’homogénéité ethno-culturelle de la nation française, sans quoi nous sombrerons toujours plus dans les haines interraciales, lot ordinaire des sociétés multiculturelles. L’homogénéité identitaire est la condition sine qua non de la paix civile, donc de l’ordre et du gouvernement, c’est-à-dire du Bien commun. Donc de notre liberté en tant que peuple et nation.

Le mondialisme est comme l’hydre de Lerne : focaliser son attaque sur l’une de ses têtes est inutile, elles repoussent sans cesse, alors qu’un assaut global permet d’en finir une bonne fois pour toutes. C’est ainsi qu’Héraclès vint à bout du monstre, en brûlant le cou de son ennemi… À quoi sert-il de jeter le mondialisme par la fenêtre en luttant contre le gender si on le laisse rentrer par la porte en laissant faire l’apologie du Grand Remplacement ?

À projet global, contre-attaque globale ! Question de cohérence et de volonté. Chiche ?

Julien Langella, animateur d’Academia Christiana

Illustration : La Tour de Babel, par Bruegel l’Ancien (vers 1563)


[1Réfléchir&Agir n°47, été 2014, p.34

[2À Alain Peyrefitte, 5/3/1959, C’était de Gaulle, tome 1, 1994

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