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[IN MEMORIAM] 4 novembre 1793 : Louis de Salgues de Lescure

4 novembre 2021 Contributeurs extérieurs

Ce jeudi 4 novembre 2021, nous commémorons le deux-cent-vingt-huitième anniversaire de la mort du vaillant général vendéen Louis de Salgues de Lescure, surnommé le « Saint du Poitou ».

Intrépide guerrier à la piété ardente, Louis-Marie de Salgues, marquis de Lescure, choisit le chemin de Dieu contre la folie de la Révolution bourgeoise et s’illustra en tant que premier grand meneur de l’insurrection vendéenne.

Né au sein d’une famille désargentée, cousin du célèbre héros chouan Henri de La Rochejaquelein, le marquis de Lescure, jeune élève à l’École militaire, se distinguait déjà de ses camarades par sa défiance envers les mœurs décadentes de l’époque prérévolutionnaire, ainsi que par son caractère doux et bienveillant.

Le glas sonné par la Révolution ne tarda pas à se faire entendre. Contraint à émigrer à la suite de la fuite de Varennes, puis rentré à Paris pour s’engager dans la garde royale, Louis de Salgues de Lescure sera présent lors de la journée du 10 aout 1792, surnommée la « seconde révolution », où il participera à la défense du palais royal des Tuileries qui tombera finalement aux mains des insurgés de la commune insurrectionnelle, signant ainsi la fin de la Monarchie de l’Ancien Régime et l’instauration de la Terreur.

Réfugié dans le Poitou, il est rapidement réclamé par les paysans de son pays qui, enragés par la déportation de leurs prêtres sur ordre de la Convention puis par leur levée en masse décrétée pour faire face à l’armée autrichienne, sont contraints à s’insurger contre l’imposture qui siège à la tête du royaume décapité.

Le marquis décide alors de prendre en main les rênes de l’insurrection en Vendée où, bien qu’étant d’ordinaire timide et solitaire, il fait preuve d’une bravoure et d’une intrépidité exemplaires. Le 25 mars 1793, devant la ville de Thouars, ce serviteur dévoué du Seigneur n’hésitera pas à se précipiter seul sur un pont barricadé par la soldatesque républicaine pour motiver ses troupes inexpérimentées à le suivre. Il prendra Fontenay le 16 mai, puis aura raison de Saumur avant d’être contraint à reculer devant Nantes le 29 juin.

Durant la bataille de Tiffauges, le 19 septembre, face aux troupes expérimentées du général Kléber, il mit le pied à terre et tint ces mots à ses troupes découragées : « Y a-t-il quatre cents hommes assez braves pour venir périr avec moi ? - Oui, monsieur le marquis ! ». Ils parvinrent à tenir héroïquement deux heures de plus cette escarmouche perdue d’avance.

Ce sera le 16 octobre, lors de la bataille de La Tremblay, que le héros vendéen sera frappé d’une balle dans la tête. Néanmoins, il continuera à diriger ses hommes depuis son lit de mort, sur lequel il laissera son dernier souffle le 4 novembre 1793.

La postérité retiendra de ce grand homme à l’esprit plus grand encore son irréprochable piété, son courage, sa bravoure, mais surtout son profond respect du sens de l’honneur chrétien, refusant, même au milieu d’un sanglant et effroyable carnage, de salir son vêtement de « Saint du Poitou ».

4 novembre 2021 Contributeurs extérieurs

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