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Le Monde, nouveau partenaire du R&N

Le débat autour du « mariage » homosexuel dérive chaque jour, si tant est qu’il puisse être qualifié de débat, par les mêmes qui se gargarisent à longueur de session parlementaire d’en être les thuriféraires les plus acharnés. Que ce soit à coups de gaz [1], de PV pour port de pull proscrit, ou d’estimation ridicule du nombre des manifestants, il apparaît que ni le gouvernement, ni les partisans du mariage pour tous ne soient décidés à laisser s’exprimer leurs contradicteurs. Il semble que Monsieur Hollande ait donné raison à Act’up et son désormais célèbre « Ferme-là, on veut tes droits, pas ton avis ».

Ces droits, nous pensions qu’il s’agissait du « mariage ». Mais à la réflexion, le mariage n’étant pas un droit, c’était notre liberté qu’ils voulaient nous ravir. Liberté de manifester, de circuler dans des lieux publics, et même de nous exprimer, si l’on prend en compte la perfidie inouïe de ce qui se veut être en France le « journal » de référence. J’ai nommé : Le Monde.

Propriété de l’humaniste Pierre Bergé, qui ne voit pas de différence entre la location d’un utérus et celle du temps de travail, ce journal s’illustre chaque semaine, et ce depuis des années maintenant, pour sa totale inféodation à l’impensée dominante. Et il ne suffit pas d’avoir un titre en lettres gothiques pour faire croire que l’on est sérieux... Les récents événements le prouvent hélas trop souvent.

Votre gazette préférée a été citée à deux reprises par ces militants scribouillards osant s’intituler journalistes. La première fois, il s’agissait de démontrer que des nervis d’extrême droite avaient préparé leur coup le 24 mars dernier, sans doute dans le but de rééditer le 6 février 1934, pourrait-on lire entre les lignes, si nous avions mauvais esprit. Or, si tel avait été le cas, nous nous serions munis de barres de fer et autres accessoires indispensables au militant CGT de base. Pour la prochaine fois, nous vous promettons de demander conseils à ceux qui ont fait les manifestations contre le CPE ou la réforme des retraites.

Cette fois, nous sommes qualifiés de « catholiques ultras », ce qui nous aurait ému si le trait ne venait pas du Monde. Une seule question demeure : que veut dire « catholique ultra » ? Nous ne sommes pas à Civitas, nous ne sommes attachés à aucun financier. Nous ne sommes que des jeunes catholiques soucieux de s’exprimer [2]. Nous attendons une réponse, afin de savoir si la pensée dominante souffre encore que nous nous exprimions. De même qu’un lieu commun révèle la pensée du peuple, Le Monde révèle celle des bobos des centre-ville. Apprenez qu’un « ultra », chez les catholiques, pourrait être compris comme un « ultramontain ». Or, au vu de la ferveur médiatique que suscite notre nouveau pape François, certains journalistes de ce journal du soir pourraient se voir gratifiés de ce qualificatif.

Car à lire l’article incriminé, l’auteur aurait dû faire de la philosophie réaliste, et donc commencer par de la logique. Car comment peut-on raisonnablement parler de « radicalisation » lorsque les actions les plus audacieuses consistent à coller des affiches et à réveiller madame le sénateur ? En a-t-il été de même en 2006 lorsque les universités, bloqués par des étudiants, étaient le théâtre de dégradations multiples, de squats et autres atteintes aux personnes désirant - fait sans doute rare parmi les bloqueurs - travailler ? Il semble plutôt que la presse de gauche, dans ses éternels élans romantiques et cheguevaresques, ait éprouvé une certaine tendresse pour ces jeunes casseurs qui ont tout de même lancé des cocktails molotov à Rennes ou saccagé les universités de Nantes et du Mirail.

Et que dire de ces articles présentant la souffrance de ces militants LGBT face aux déferlements d’opposants à leur volonté de se marier ? Faisant plâner l’odeur des ligues des années 1930, le journal semble oublier qu’il est possible de s’aimer sans se marier, que s’opposer au mariage homosexuel ne fait pas de nous des homophobes, que l’on a encore le droit de s’opposer aux velléités groupusculaires d’associations gavées par nos impôts, que l’on a encore le droit de lutter contre l’atomisation de notre société, tout simplement parce que nous ne pouvons pas concevoir de placer notre attirance sexuelle avant notre dignité d’homme et de femme. Mais en définitive, il semble que la liberté d’expression serait permise sitôt que l’on use de ses sentiments au lieu d’utiliser sa raison. Les décisions purement humorales prises depuis tant d’années démontrent qu’il n’y a plus rien de raisonné dans la politique de ce pays. L’émotion est la seule loi, et le sentiment autorise tout, même de dévoyer le langage et les institutions les plus sacrées. Mais de fait, la raison est superflue dès lors qu’il est question de lire Le Monde.


[1Car oui, le gaz lacrymogène, c’est du gaz, donc quand on reçoit du gaz, on est gazé.

[2Et il ne faut pas oublier notre contributeur orthodoxe, sans doute un « catholique ultra », lui aussi

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