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Il est évident que la paix, par nature, commence là où finit la guerre. Mais elle la suggère autant qu’elle la conjure, et toute Passion a son Judas dans l’ordre du monde. La mort fait la vie, le démon fait le saint, le crime fait la loi et le pauvre le riche. Saugrenu paradoxe que cette vie qui trésaille dans une rigole de sang.
“Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée.” [1]
Qui, à la lecture de ce verset de l’évangile de Matthieu, n’en tomberait de sa chaise ? La Bible est un livre de paix, du moins c’est l’idée que l’on s’en fait généralement. Mais ces phrases en semblent dénuées à bien des égards. À première vue, elles font même de la venue du Christ le point d’orgue de la discorde entre les hommes, discorde qui irait jusqu’à scinder l’unité la plus profondément ancrée dans l’Homme, le lien du sang. Si le Fils de Dieu est la source d’une division si profonde, alors est-il un Dieu de paix ? Quelle infamie la Bible serait-elle si son message était l’apologie du chaos ! Mais laissons-lui le bénéfice du doute, ne serait-ce que par rigueur intellectuelle.
L’Évangile est pétri d’ambivalences, s’enrichissant de revirements subtils souvent durs à concevoir sans une mûre réflexion. Elle l’est à plus forte raison lorsqu’elle affirme, dans la bouche de Luc, que Dieu veut la “paix sur la terre aux hommes de bonne volonté” [2]. De deux choses l’une : soit ce livre est plus profond qu’il n’en a l’air, soit c’est un recueil de delirium hors d’âge retranscris par une troupe de cabotins. Cette hypothèse facile qui plairait à un de ces honnêtes bourgeois d’Onfray sera, ne lui en déplaise, écartée pour l’instant.
Traiter de l’engagement du chrétien dans le monde nécessite, au premier chef, d’examiner la place qu’a la violence dans l’établissement de la paix. Il s’agit donc d’observer quelle est, si elle est, la violence de l’artisan de paix.
D’abord, essayons-nous à quelques menues définitions. Qu’est-ce que la paix ? Voilà une première notion qui possède sa part d’obscurité, car elle désigne à la fois le pactum, le pacte – autrement dit l’absence tacite ou constituée de conflits entre les hommes – et la pax, la tranquillité de l’âme. La paix intérieure revient à l’absence, envers soi ou les autres de casus belli ; le pacte sert seulement à empêcher qu’il ne s’incarne en massacre.
Le contraire de la paix se trouve être, de manière évidente, la guerre. Mais on l’assimile aussi à la violence ; le sagace lecteur observe déjà qu’il y a méprise. La violence, selon Thibon, correspond à « tout ce qui agit contra inclinationem rei, c’est-à-dire contre l’inclination d’une chose ou d’un être » [3]. Cette définition est d’une justesse admirable, prenant la violence dans sa totalité. On la circonscrit bien trop à l’ordre physique, alors qu’elle est présente partout. Elle n’est pas en soi : elle sous-entend toujours un violent, mais aussi un violenté. En outre, elle s’applique aussi bien aux éléments qu’aux hommes, touchant le même phénomène néanmoins relatif à des sujets de natures différentes.
Maintenant, qu’est-ce que l’artisan ? On peut penser que le verset de Matthieu ne trouve pas son importance principale dans ce terme, cependant il permet de circonscrire avec précision ce dont il est question. L’artisan se différencie de ses confrères, l’ouvrier et l’artiste ; il est un peu des deux. L’ouvrier construit pour son opus, et ce quelle qu’en soit la méthode qui change souvent selon les exigences. L’artiste, au contraire, n’a d’intérêt qu’à la méthode puisque le fruit de son travail est purement inutile [4]. L’artisan, lui, a un projet à construire qui est utile comme celui de l’ouvrier, mais il est aussi le fidèle d’une méthode, comme l’artiste. Il considère donc que l’art façonne le caractère de l’objet ainsi que son utilité. On comprend mieux alors, à travers ces trois définitions, l’intérêt du problème de la violence chez l’artisan de paix : la méthode influe sur l’utilité.
L’artisan de paix est-il nécessairement violent ? Les mots effroyables de Saint Matthieu nous le laissent presque penser. Mais Saint Augustin offre un préalable important à propos de ceux qu’il nomme les pacifiques, les bâtisseurs de paix :
« ceux qui règlent tous les mouvements de leur âme, les soumettent à la raison, tiennent sous le joug toutes les passions indomptées de la chair, et deviennent ainsi le royaume de Dieu. Dans ce royaume toutes choses sont tellement dans l’ordre que ce qu’il y a en nous de plus noble et de plus excellent commande à cette autre partie de nous-même qui résiste, et qui nous est commune avec les bêtes ; tandis que la partie supérieure dans l’homme, c’est-à-dire l’âme et la raison, est elle-même soumise à un être plus élevé, qui est la vérité et le Fils de Dieu. Nous ne pouvons commander à ce qui est au-dessous de nous, à moins d’être soumis à ce qui est au-dessus. Telle est la paix promise sur cette terre aux hommes de bonne volonté ». [5]
Ainsi, il est clair que celui qui veut la paix, le pacificateur, ne peut être que pacifié. Simone Weil aura cette intuition merveilleuse : « qui est déraciné déracine. Qui est enraciné ne déracine pas » [6]. L’analogie est de bon ton, les deux phénomènes obéissant à la même dynamique : qui vit dans la violence ne peut ordonner la paix des autres. Donc, l’artisan de paix ne peut qu’être pacifié.
Cependant, on remarque le paradoxe : pour cesser de souffrir de ses passions et instaurer en lui la paix, l’artisan se fait violence. Ce n’est pas un vain mot, c’est provoquer une vraie violence que de résister à certaines de ses tendances bestiales.
Comment s’opère la pacification ? L’Homme devient libre grâce à la volonté, seule chose qui puisse dicter quoi que ce soit autant à l’instinct qu’à la raison. C’est une arme, mais elle est neutre. C’est seulement parce qu’elle est consciente qu’elle devient un bienfait. On peut déterminer sa volonté aux élans de la colère, et il est inutile de dire que cela n’en fait pas une chose nécessairement bénie.
La façon dont le monde conçoit généralement la paix rejoint le développement de Hobbes dans le Léviathan. On abdique sur la réalisation brutale de ses désirs de puissance et de ses convoitises sur les autres pour sa propre conservation. Sinon, c’est invivable. Cette idée toute anglaise a le mérite d’être un rempart primaire à la sauvagerie. Cependant, à bien la regarder, cette trêve n’a rien d’une paix. La guerre n’arrive pas, mais le casus belli demeure : si la loi le permet, on écrasera l’autre. Il suffit donc que le Léviathan fléchisse pour que le combat s’engage, et puisque rien n’est éternel sous ces latitudes funestes, personne ne pourrait raisonnablement donner cher de sa peau. Donc, la paix par la domination, au-delà du fait qu’elle soit l’antithèse du bien-fondé, n’est tout simplement pas stratégique.
Par conséquent, il est inutile de construire la paix sur le mensonge, celui qui consiste à lâchement fermer les yeux sur la discorde qui gronde. Elle ne peut être un camouflage, aussi subtil soit-il, de la violence. J’invite d’ailleurs le lecteur à consulter l’article [7] écrit par Boniface au Rouge & le Noir à l’occasion du 11 novembre 2011, qui transmet parfaitement la différence fondamentale qui sépare la paix des persifleurs de la paix de Dieu. Si l’ennemi de la paix est le mensonge, le seul moyen pour qu’elle soit réelle est l’exercice de la vérité. Mais qu’a-t-elle à voir là-dedans ?
La vérité, c’est « l’épée » qu’a apporté Jésus. En proclamant qu’il est le Seul, en crachant sans scrupules sur les idoles des païens et des juifs, il a brisé le mensonge et les lois impitoyables. Il ne fit pas dans l’insulte lorsqu’il les ébranla, non, il fit bien pire ! Dire qu’Il était le fils de Dieu, cela valait tous les blasphèmes. Jésus nomma le mal, se faisant commandeur des partisans du bien. La loi dévoilée, personne ne peut l’ignorer : soit on l’accepte, soit on la transgresse. C’est là la vraie signification de l’épée de la Bible : la séparation. Le terme même d’épée tire son étymologie du latin spatha, signifiant tout aussi bien battoir, spatule ou épée longue. Le lien qui unit ces trois termes est donc la séparation : avant d’être une arme qui blesse, l’épée est une frontière, chose que montre Lytta Basset lorsqu’elle prend l’exemple de l’épée de feu qui défend au couple piteux des premiers hommes l’entrée d’un paradis alors perdu.
Cependant, on se doute qu’en faisant éclater la vérité, Jésus a désigné le crime et le criminel. L’éruption de la violence en est la conséquence logique : en désignant l’ennemi, on déclare la guerre. L’Histoire en témoigne : la haine bouillante contre la vérité n’a eu de cesse de briser les vies d’une colonne martyrs innombrables, odieux cortège que l’Orient islamique continue de garnir grassement. Rappelons encore les terribles paroles de Jésus :
« Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère ; et l’homme aura pour ennemis les gens de sa maison ». [8]
Comme Matthieu l’écrit, c’est une violence inouïe qui se déchaîne lorsque la vérité éclate. Car elle est insolente, malpolie, elle taillade les hanches courbées des courtisans, des pharisiens drapés dans une morale de négrier : face au règne des ordures, le juste moque la mondanité.
De doctes satrapes envoyés par la caste universitaire – qui n’ont d’ailleurs du docteur que la plaque et la paire de lunettes – ont geint à propos de l’admirable René Girard, prétextant que ce dernier s’était perdu en religion dans les aboutissements de sa thèse du désir mimétique et du bouc émissaire au mépris du fait que, sans un regard tourné vers l’éternel, sa théorie n’a plus aucune cohérence, ou plutôt aucune issue. Comparant les discours cathartiques et « constructifs » des mythes avec le bouleversement créé par la révélation chrétienne, il écrit ainsi que « l’irruption de la vérité détruit l’harmonie sociale fondée sur le mensonge des unanimités violentes » [9].
Ce mensonge désigne toutes ces petites conventions maniérées, gauchement superposées les unes sur les autres pour travestir l’infâme, l’insolente viscosité d’un pacte qui n’est qu’égoïsme. Les mythes païens glorifient l’ordre des anthropophages : la multitude a besoin d’un bouc, d’un porteur des douleurs pour oublier son malaise. Ainsi l’homme n’a jamais vaincu les dieux ripailleurs de l’Olympe, et les mythes illustrent à répétition l’idée que ce que l’ordre décide, bon ou mauvais, doit être respecté. La sentence d’Œdipe, individu révolté par excellence, est inévitable.
C’est pourquoi la révélation chrétienne a toujours généré la congestion carnivore des sociétés qu’elle envahit. L’artisan de paix n’est pas violent, mais la vérité déplaît et déclenche la guerre quoi qu’il en fasse. La dernière partie de cette réflexion semble alors évidente : on ne peut penser le bâtisseur de paix sans en faire un chrétien en guerre.
Quelle posture ce chrétien engagé dans le combat peut-il adopter sans s’en faire, par mégarde, le myrmidon de la colère ? En réalité, il s’agit de se reprendre soi-même, en s’imprégnant de choses toutes simples souvent perdues de vue. Lytta Basset relève ainsi ce qui peut sembler être d’une évidence limpide :
« Spontanément, nous nous heurtons à la difficulté d’aimer ses ennemis, sans même entrevoir ce qu’une telle invitation comporte de libérateur : avant d’aimer notre ennemi, nous sommes encouragés à le reconnaître comme ennemi ». [10]
Déclarer qui est son ennemi, c’est se libérer de l’ambigüité. Arrêter de prétendre et de taire, cesser les chuchotements de corridors et les humeurs qui bouillonnent. Ce n’est qu’une fois l’ennemi désigné qu’on peut alors se permettre de l’aimer pour ce qu’il est, et plus pour son masque peinturluré de fausses civilités.
Ensuite, nous conviendrons que rien n’est encore fait. Comment aimer cet ennemi ? Pourquoi s’encombrer d’un énième cuistre qui n’a d’autre but que lui-même ? Voilà l’enjeu de ces élucubrations certes tordues, mais qui n’ont rien d’une abstraction sortie d’un lointain fantasme de barricades. Que faire de cet ennemi gênant qui s’oppose, le faquin, aux volontés de Dieu ? Pourquoi diable s’ennuierait-on à ne pas l’égorger ?
En réalité, c’est très simple : on ne fait pas la paix tout seul. La paix sous-entend l’Autre, le prochain radicalement différent, et tuer un Autre, c’est s’affranchir de tous. La facilité du meurtre est en réalité un échec, car elle pervertie la paix en suprématie de soi-même : on ne peut donc pas mettre autrui de côté pour prolonger le royaume que l’on bâtit à la gloire de Dieu. Chaque matin, je me lève avec l’envie persistante de pendre une trentaine de gens, et au grand dam de mes mauvais génies, les papes ont même interdit les duels ! Il ne reste plus qu’à aimer.
Mais alors, comment détruire ce qui fit de l’autre un ennemi ? C’est faire sauter la banque sans faire sauter le banquier, annoncer l’ignominie de sa conduite, le mettre sans cesse devant la vérité qui l’oblige alors à prendre parti ; c’est imiter Jésus face aux marchands du Temple. C’est défendre de ses agressions, non pas soi-même mais les autres dans le cas où son mensonge perpétuel le rend sujet à la démence, c’est le neutraliser dans ce qu’il a de dangereux sans pour autant l’immoler. Le but n’est donc pas d’annihiler sa présence, mais au contraire de l’éprouver dans ses choix et de l’aider à prendre les sentiers du paradis.
Concrètement, combattre pour Dieu, dans le cas où l’on en vient à devoir tirer, revient à viser les rotules tant que possible. C’est à l’Autre de venir à Dieu, pas à moi de l’y envoyer plus rapidement que de raison ; par conséquent, combattre l’autre-ennemi revient à barrer la route vers Satan, sans égorger le voyageur, du moins sans vouloir le faire : c’est là la grande différence entre l’homicide et l’assassinat.
Évidemment, cette injonction à tout faire pour ne pas tuer n’a rien à voir avec un pacifisme dégoulinant. L’artisan de paix ne peut être un assassin, mais il peut être un meurtrier, soit par inadvertance, soit par nécessité. Qu’est-ce que la nécessité ? C’est un soldat qui charge.
D’ailleurs, la nuance n’a rien d’une maladroite justification de l’opprobre et du massacre, mais elle est un rappel bien cruel de la réalité. L’artisan de paix n’échappera pas au combat, bien qu’il ne doive jamais s’y engager pour lui-même, mais pour les autres. Tends la joue à celui qui te frappe, et brise la mâchoire de celui qui lève la main sur ton frère.
Parce que le chrétien aime son prochain, il ne peut fonder la maison du Seigneur sur un champ de crânes. Cette raison est certes bonne, mais peu s’y suffiraient. Mis à part les commandements de Dieu, ne peut-on pas également y trouver son propre compte ?
L’Évangile nous dit que si. Face à ces juifs qui crurent que leur race était supérieure – pardon, élue –, la Bible impose une seule posture pour le chrétien à qui elle s’est révélée : celle du chanceux. Un chrétien ne l’est jamais grâce à lui-même, mais bien parce qu’il a eu un jour la chance de connaître Dieu, et son mérite bien modeste fut seulement de le reconnaître. Cette attitude, la seule qui ne se repaisse pas du sang des peuples, permet de comprendre la juste façon d’aborder l’Autre en tant que suprême ennemi : il est, lui aussi, une chance. Il est une opportunité que Dieu nous offre, et il nous fortifie. De quel ennui aurait été la vie du Christ s’il ne s’était pas retrouvé sans cesse acculé par une troupe d’enflures décidées à rabaisser le fils de Dieu ? France Quéré écrit ainsi :
« Les ennemis de Jésus collaborent étroitement aux desseins de Dieu […]. Dessinés en traits durs, ils coopèrent à la Bonne Nouvelle comme les autres […]. Que ne doit-on à la mauvaise foi des adversaires ! […] ce sont eux qui exposent la foi nouvelle au double sens du mot : en la traquant, en lui faisant courir mille dangers, ils contribuent à sa publication. » [11]
L’Autre apôtre du mal est donc la condition nécessaire à la révélation, car si le mal n’est nulle part, comment désigner le bien ? Cette présence du malin aide l’artisan de paix, elle l’oblige à combler ses propres faiblesses. Voilà, en dernier lieu, pourquoi on ne peut l’écarter du plan pacifique de Dieu : autrui est une chance.
Il est évident maintenant que la violence, loin de laisser l’artisan de paix indifférent, se trouve en fait au cœur de son existence. Mais la première paix qu’il doit conclure, c’est avec la violence dont il est naturellement l’esclave. Une fois celle-ci terrassée, le voilà prêt à convertir le monde. Or, le seul ciment d’un pacte soumis à la volonté de Dieu ne peut pas être la domination exorcisée par le mensonge ; il ne reste donc que la vérité. Cependant, puisque cette dernière dévoile le mensonge qui fonde les sociétés impies, la violence se déchaîne irrémédiablement. Alors, la seule conduite à tenir au matin des batailles est d’aimer ses ennemis, parce que Dieu l’a ordonné et parce que, de fait, il est bon que l’Autre existe.
Ce que dit Jésus de l’artisan de paix permet de comprendre en profondeur les recommandations que fit toujours l’Église quant à la guerre juste, quant à la violence qui existe de fait et que le chrétien se doit de convertir, « Car il n’y a en tout et pour tout qu’une seule violence et qu’une seule vie, ou bien pervertie ou bien convertie » [12]. Tous ces enseignements, quand ils sont adressés aux princes, s’appliquent aussi au moindre des hommes de bonne volonté.
Donc, inutile de mentir, inutile de masquer le terrible déchaînement qui s’annonce. Pire, chaque hypocrisie, chaque fausseté fabriquée grossit le monticule de mensonges dont la violence se nourrit en même temps qu’il l’empêche d’apparaître à l’instant.
Les temps que nous vivons ne sauraient, d’ailleurs, mieux illustrer ce propos. Le règne des voleurs a institutionnalisé le confort, et l’abondance grasse et ouateuse où s’étale son peuple l’égare et le rend sourd, complètement distrait lorsque les serpents chantent sous toutes les maisons et que la violence est là, partout, toujours. Mais c’est à pleines mains qu’il faut la prendre, la taillader, lui pincer les veines, la faire hurler dans le monde pour que chacun sache bien que si on l’ignore, elle nous dévorera nous et notre foi : un prisonnier qu’on lâche dans la cour carrée vaut bien mieux que celui qui s’évade. Oui, chrétien, tu ne peux être suisse.
[1] Mt. X, 34
[2] Lc II,14
[3] Gustave THIBON, Communication au VIIe Congrès de Lausanne sur le thème : « violence et liberté »
[4] L’impasse est faite sur un débat d’une importance pourtant cruciale, celui qui oppose les lanciers de l’Art pour l’Art aux bonimenteurs de l’Art pour le Progrès, et ce pour une raison toute simple qui est grammaticale. La conception est dans le terme : rappelons qu’un -isme est une absolutisation du concept dont il est le suffixe. Donc, l’artiste est celui qui fait de l’art, et non de sa fonction, le centre de sa préoccupation. En terme de sémantique, l’écrivain progressiste est un artisan. Alors, chers modernes, trouvez-vous un nouveau mot, un terme bien niais et tout à fait inclusif qui fasse de la musique, des lettres et de la peinture les prostituées de votre illusoire Libération portée par une Merveilleuse mal coiffée, déployez des chapelets de vocables tous plus ronflants les uns que les autres, mais de grâce, laissez l’artiste tranquille.
[5] Saint Augustin, commentaire du sermon sur la montagne, liv. 1,chap. 2, in Catena Aurea, Saint Thomas. Chap.5, 9
[6] Simone WEIL., L’Enracinement, Folio Essais, Gallimard 1990 (pp. 48-49)
[7] https://www.lerougeetlenoir.org/contemplation/les-spirituelles/la-paix-du-christ-et-la-paix-du-monde
[8] Suite de Matthieu : X, 34
[9] René GIRARD, Celui par qui le Scandale arrive, Paris, Desclée de Brouwer (2001) pp. 70-71
[10] Lytta BASSET, Sainte Colère, Bayard (2015)
[11] F. QUÉRÉ, Les Ennemis de Jésus (1985), cité dans Sainte-Colère
[12] Paul BEAUCHAMP et D. VASSE, Cahier Evangile, n°76 : La Violence dans la Bible, Cerf (1991) p. 51-52
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