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[J. OUSSET] Face à l’emprise de l’esprit du monde, quels sont les arguments surnaturels de notre espérance ?

Chaque mercredi, le Rouge & le Noir publie un extrait de Jean Ousset (1914-1994). Ces extraits ont pour objectif de répondre à une question, en se fondant sur les Ecritures.

Face à l’emprise de l’esprit du monde, quels sont les arguments surnaturels de notre espérance ?

Quand même les catholiques semblent tenter de pactiser avec le monde, le Pape François lors de sa première messe avec les Cardinaux n’a pas ménagé son auditoire : « Quand on ne confesse pas Jésus-Christ, on confesse la mondanité du diable… Quand nous confessons Jésus-Christ sans croix… nous sommes des personnes du monde ». Aujourd’hui le monde s’organise et verrouille la loi contre la nature humaine. On a vu le mal dans la pensée, on le voit dans les lois, on le voit en acte. « Sentinelle, où en sommes-nous de la nuit ? »

Voici un extrait tiré de l’ouvrage Pour qu’Il règne de Jean Ousset pages 438 et 439 « O Crux ave, Spes unica, arguments surnaturels de notre espérance » :

Vexílla Regis « O Crux ave, spes unica, » :

« Je te salue, ô Croix, seul espoir des vivants !
En ces jours douloureux de larmes s’abreuvant,
Augmente aux cœurs des bons l’immortelle justice,
Et pardonne aux pécheurs leur mortelle malice.

Psaume 126 : « Si le Seigneur ne bâtit la maison, les bâtisseurs travaillent en vain ; * si le Seigneur ne garde la ville, c’est en vain que veillent les gardes. »

Les saints (…) n’ont pas manqué d’observer combien Dieu aime attendre que les choses soient au plus mal pour intervenir et faire ainsi mieux éclater Sa puissance en donnant la victoire à la vérité et au bien.

A la limite, Dieu, ne pouvant accepter d’être universellement vaincu, - au moins sur le plan social, - on peut dire qu’Il n’est plus loin de manifester Sa force dès que les choses semblent arrivées là. Ainsi est-ce dans l’excès même du malheur où peut être réduit l’ordre chrétien que peuvent être trouvés les motifs d’un redoublement d’espérance.

Il faut, enfin, savoir que Dieu tient à ce que certaines leçons soient comprises ; et il est normal, dès lors, que ces leçons se déroulent jusqu’au bout.

Ainsi, après certains grands crimes, - et qui niera que la Révolution ne soit un de ceux-là ? - Dieu veut que les nations, voire l’humanité entière, puissent éprouver jusque dans leur chair l’insanité des révoltantes misères qui sont les fruits normaux de notre apostasie.
Oui ! il faut, pour que le monde prenne une conscience plus pratique de la nécessité de l’ « Etre Nécessaire », que l’expérience soit faite jusqu’au bout, qui démontrera sans équivoque possible que « si le Seigneur ne bâtit la maison, c’est en vain que travaillent ceux qui prétendent l’édifier » et que, « si le Seigneur ne garde la Cité, c’est en vain que veillent les sentinelles ».

Exigences de la gloire divine et salutaires leçons magistralement proclamées par Blanc de Saint-Bonnet dans son livre La Restauration Française : « On a vu le mal dans la pensée ; on a vu le mal dans les lois ; vous le verrez en acte ! Souvent, vous répétiez d’une façon littéraire, d’après l’antiquité, qu’il n’y eut jamais de société sans religion. Vous vous en convaincrez par les faits... Nous avons perdu la crainte de Dieu ; il faudra que nous ayons celle du pillage... Il était bien visible que la raison n’était plus assez développée, en France, pour connaître la vérité sublime et absolue du christianisme. Quand il sortira des faits, on sera bien forcé d’en saisir la vérité pratique. D’ici là, politiques, vous parcourrez sur le faux tous les périls... ; la religion vous sera démontrée par l’absurde. Ce ne sera plus la doctrine méconnue que l’on entendra, ce ne sera plus la conscience inécoutée qui criera. Les faits parleront leur grande voix. La vérité quittera les hauteurs de la parole ; elle entrera dans le pain que nous mangeons... La lumière sera du feu ! Les hommes se verront entre la vérité et la mort... Auront-ils l’esprit de choisir ? »

On comprend que, pour dérouler leurs évidences, ces leçons divines exigent certains délais, pendant lesquels toute attente d’une renaissance sociale chrétienne risque d’être temporairement déçue. Il y a comme des échéances à prévoir, dont les délais peuvent mettre à l’épreuve d’une surnaturelle résignation une espérance non moins fondée surnaturellement.

Mais, quand semble venue l’heure des ultimes conséquences, c’est alors qu’à la question : « Sentinelle, où en sommes-nous de la nuit ? » la réponse peut être faite : - Bien que les ténèbres soient aussi épaisses et que l’aube n’apparaisse point, le nombre des sabliers retournés, la course des étoiles, tout annonce la très proche apparition du jour.

A suivre : Pourquoi le seul vrai humanisme est-il fondé sur le Christ, vrai Dieu et vrai Homme ?

Pour se former et agir à l’école de Jean Ousset, lire « Pour qu’il Règne », ouvrage historique de ceux qui veulent agir « à contre courant » comme nous y invite le Pape François.

Ces publications sont diffusées en collaboration avec Ichtus, organisation héritière de la pensée et de l’œuvre de Jean Ousset.

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