L’infolettre du R&N revient bientôt dans vos électroboîtes.
Le Général de Gaulle avait un jour assuré que le génie de la France se reflétait « fidèlement au miroir de son armée », aujourd’hui notre armée est, à l’image de notre pays, considérablement affaiblie alors même qu’elle jouit de nobles traditions qui ont traversé les âges et les régimes, que ses multiples compétences sont reconnues, tant en France qu’à l’étranger, et qu’elle bénéficie auprès de la population d’un capital de sympathie et de confiance inégalé parmi les autres corps de l’État. Ainsi, il n’est guère étonnant que la dégradation de notre outil militaire suive avec une dramatique symétrie le déclin politique, économique, culturel et moral de notre pays.
La fin du service militaire obligatoire, notamment, a considérablement affaibli le lien pourtant indispensable, et qui avait revêtu une importance capitale dans notre longue histoire, qui relie l’Armée et la Nation. Il apparait depuis lors évident que pour parvenir au consommateur mondialisé, il fallait au préalable enjamber le cadavre du citoyen-soldat qui gisait au milieu des ruines de valeurs traditionnelles et nationales de notre pays. Le pacifisme béat et bêlant issu de Mai 68 conduit à un appauvrissement de la pensée stratégique et militaire, de même qu’il invite au dénigrement de notre outil de défense. C’est pourquoi, nous avons assisté au retour de la France au sein du commandement intégré de l’OTAN ainsi qu’à un alignement de ses positions diplomatiques sur celles des États-Unis, comme nous avons pu le constater sur le dossier syrien ou, plus récemment encore, sur la situation en Ukraine.
À l’inféodation atlantiste de la pensée et de l’outil s’ajoute l’assujettissement budgétaire bruxellois. La Défense Nationale effectue, depuis maintenant près de vingt ans, le principal effort dans la réduction de notre déficit. La fin de notre force de frappe nucléaire est même maintenant évoquée pour dégager de nouvelles économies. La loi de programmation militaire 2014-2019 prévoit un budget de 190 milliards d’euros, soit 1,5% du PIB, pour nos armées, accentuant encore l’effort de réduction des années précédentes. Pourtant, l’industrie de défense représente à la fois un secteur d’emploi important, avec près de 35 000 entreprises et 170 000 salariés, et donc un puissant moteur pour notre croissance et nos exportations, et un secteur d’innovations qui ne profite pas qu’au domaine militaire au sens strict. En effet, les investissements en recherche et développement dans les industries de défense touchent des domaines comme la robotique, les matériaux innovants, l’énergie, la biologie, la science de l’homme, l’environnement, dont les applications dans le civil ouvrent un vaste champ de possibilités. C’est aussi un enjeu d’indépendance nationale, car nos armées ne devraient pas autant dépendre de matériels étrangers, et notamment américains. Dans des domaines de l’information, du numérique et de l’aérospatiale, nous dépendons presque entièrement des États-Unis, or ces questions revêtent une importance capitale dans la concurrence mondiale effrénée que nous connaissons. D’autant que les révélations d’Edward Snowden ainsi que le programme PRISM peuvent nous faire douter de la sincérité et des intentions de « l’allié » américain.
Aujourd’hui notre armée n’a jamais compté aussi peu d’hommes depuis le règne de Louis XIV. Les différents gouvernements depuis vingt ans, tout en continuant d’utiliser ses extraordinaires compétences, continuent méthodiquement de l’affaiblir, par sa dotation en hommes, en matériels et en finances, mais aussi en encourageant une forme de paresse intellectuelle et de lâcheté doctrinale, dont le symbole le plus éclatant est le retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN. Lybie, Mali, Centrafrique, Liban, nos armées continuent, avec courage, fidélité et compétence, à assurer les missions qui lui sont confiées et à préserver, vaille que vaille, la flamme déclinante de notre influence dans le monde. La Défense Nationale doit servir non pas de variable d’ajustement pour le budget de l’État ou de force supplétive pour des intérêts qui ne sont pas ceux de la France, mais bien être au centre d’un renouveau national pour une politique de grandeur et d’indépendance nationale au service de la paix.
« Soyons fermes, purs et fidèles ; au bout de nos peines, il y a la plus grande gloire du monde, celle des hommes qui n’ont pas cédé. »
Charles de Gaulle
Le R&N a besoin de vous !
ContribuerFaire un don
Dernières dépêches : [NOUVEAUTÉ] Sortie du jeu de société chrétien « Theopolis » • Retour de la communion sur les lèvres à Paris • Etats et GAFA : l’alliance impie est en marche • [CHRISTIANOPHOBIE] Retour sur le concert raté d’Anna von Hausswolff • [ÉGLISE] Les hussards de la modernité à l’assaut des derniers dogmes de l’Eglise • [IN MEMORIAM] Charles, entre idole des jeunes et divinité laïque • [CHRÉTIENTÉ] L’épée d’Haïfa et la chevalerie rêveuse • Le service public l’a décrété : le wokisme n’existe pas • [IN MEMORIAM] L’Heure des comptes viendra-t-elle bientôt ? • [IN MEMORIAM] 4 novembre 1793 : Louis de Salgues de Lescure
Le Rouge & le Noir est un site internet d’information, de réflexion et d’analyse. Son identité est fondamentalement catholique. Il n’est point la voix officielle de l’Église, ni même un représentant de l’Église ou de son clergé. Les auteurs n’engagent que leur propre conscience. En revanche, cette gazette-en-ligne se veut dans l’Église. Son universalité ne se dément point car elle admet en son sein les diverses « tendances » qui sont en communion avec l’évêque de Rome : depuis les modérés de La Croix jusqu’aux traditionalistes intransigeants.
© 2011-2025 Le Rouge & le Noir v. 3.0,
tous droits réservés.
Plan du site
• Se connecter •
Contact •
RSS 2.0