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Moine bénédictin en l’abbaye Saint-Martin de Ligugé, le frère François Cassingena-Trévedy nous fait passer en quelques lignes du monde bruyant et agité qui nous entoure à celui des paysages enneigés du Cézallier. Randonneur régulier de ces paysages auvergnats, il tisse au fil des pages la toile de cette marche entreprise à l’automne 2015.
C’est la progression des pieds qui fournit aux mains la matière de l’écriture. Plus qu’un carnet de route, c’est un long poème qui de l’observation des massifs volcaniques, des forêts et des champs nous conduit progressivement à une méditation religieuse, poétique et joyeuse de la nature. Dante, Pascal, Sedulius, Horace et Claudel sont, avec bien d’autres, les compagnons de route de cette randonnée solitaire d’où jaillissent de dessous les pas du marcheur un cantique à la fois léger, par son émerveillement devant la simplicité de la nature, mais aussi d’une profondeur immense par le désir d’enracinement qu’il réveille.
« De la terre, la marche n’épouse pas seulement pas à pas les menus accidents ni l’écorce : elle en épouse à longs traits les ondulations, le phrasé et le rythme, jusqu’à rendre le marcheur, non seulement contemporain, mais, s’il se peut dire, acteur de sa genèse : la terre est en train de se faire sous mes pas qui la foulent, et je fais la terre, je tourne la terre comme au tour un potier son vase, à mesure que je fais ma route. La marche donne à la terre, au corps difficile ou caressant de la terre, tout le temps de se former devant moi, sous moi, en moi : elle me livre, par le menu, la forme du monde ; elle m’informe du monde […]. Elle conduit l’homme à une espèce d’ère primaire du monde, et de lui-même. Généreuse en sa rudesse, jusqu’à donner le sentiment que l’on est le premier à poser ses pas sur elle, la terre que l’on surprend et que l’on accompagne longtemps dans cet état de nature — ou plutôt en ce mystère de nativité — est en vérité une terre sainte. » (p.103-104).
Les tableaux de ces magnifiques paysages silencieux, l’importance accordée aux noms des lieux, des hameaux, des ruisseaux, la simplicité des rencontres avec l’âme de l’Auvergne et ses habitants sont aussi un puissant rappel : l’attachement à la terre est pour l’homme un besoin impérieux, sacré, dont l’ignorance le conduit à perdre le sens de lui-même. La littérature des voyages est avant tout un voyage intérieur.
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