L’infolettre du R&N revient bientôt dans vos électroboîtes.
Après bien long oubli, je reprends donc la rime
Pour d’une fois encore blâmer ces turpitudes
Qui d’années en années, de bien fins millésimes
De sottise nous servent hélas en plénitude.
Ils sont bien trop nombreux ceux qui, de par la France
De la médiocrité sont croyants, pratiquants,
Nourrissant des discours bien trop pleins d’innocence,
De nature à ce soir me faire jeter le gant.
Croyants et pratiquants ? Que dis-je, même intégristes !
Il n’est plus pour ces fats de plus ignoble idée
Que celle qui nourrit ces odieux élitistes
A savoir que le beau se tire du passé.
Cette calamité a grand nombre d’adeptes,
Elle qui sur les arts fait jaillir des bubons
Avançant sans cesse de funestes préceptes,
Les mêmes qui naguère ont chassé les Bourbons.
Son nom je n’ose écrire, il nous fait trop de mal,
Mais, puisque vous poussez ma patience à bout,
Courage je me lance, c’est là chose anomale
Une fois dans ma vie il faut vous dire tout.
Ce pseudo « art » moderne, indigne punition
D’un monde à la dérive qu’une infinie bassesse
Qualifie la beauté de sotte arriération,
Déviant sans pitié l’eau claire du Permesse.
Hélas ledit fleuve fut bien trop pollué
Par ces chantres idiots et ces nouveaux prophètes
Des cubes avec des trous très bien évalués,
Désignant ces croûtes de haut travail d’esthète.
A Calliope, Euterpe, Polymnie, Erato
Succèdent Houellebecq, Maé et Portzamparc,
A Champmeslé, Eiffel, Philidor et Boileau
Suivent Nouvel, Cali, Besson et Bob Sinclar.
Au beau ils substituent leur idéologie
De gaulois bien médiocres, se muant en marchands,
Vendant du vent bien vide aux bobos de Paris,
Qui pendent leurs produits dans leurs appartements.
Fièrement s’y fixent ces vils individus,
Eux pour qui les monnaies sont le seul étalon
Nous taxant sans pitié de provinciaux obtus,
Sitôt que l’on s’extrait de leur sotte chanson.
Force est de constater qu’en cette heure funeste
Où sonne le glas lourd d’un antique héritage,
L’esprit trop se retire, lui succède la peste
Qui dénie un peu plus les prouesses des âges.
Les voilà reléguées aux greniers poussiéreux,
Bêtement oubliées sous leur lourd emballage,
Destinées à l’oubli, pareilles aux miséreux,
Sur qui ces partageux défèquent à leur passage.
Fuyez, surtout, fuyez ces basses exigences
Des vulgaires esprits, malins commanditaires,
Gravant dans le marbre cette nouvelle alliance
Qui fait d’un art divin un métier mercenaire.
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