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Au lendemain des attentats du 13 Novembre, l’une des premières réactions des principaux responsables politiques fut de reconnaître que la France était en guerre. Juste, mais tardive analyse. En effet, même si ces attaques ont marqué le monde entier par leur extrême violence et leurs dramatiques conséquences (130 morts au cœur de Paris, des centaines de blessées et de traumatisés), il semble évident que la guerre ainsi évoquée ait commencé depuis bien plus longtemps. De fait, les tueries de masse perpétrées au nom de l’islam ne sont que la partie émergée de l’iceberg.
L’Europe – et a fortiori la France – est attaquée depuis des années, quotidiennement. Pas une semaine ne survient sans son lot d’églises vandalisées, d’autels profanés, de statues décapitées ou de calvaires arrachés. 810 actes antichrétiens ont ainsi été recensés en France pour la seule année 2015, faisant de la communauté chrétienne la plus persécutée de l’Hexagone, très loin devant les communautés juives et musulmanes. Plus grave encore, ces attaques quotidiennes sont bien souvent minimisées par la presse locale ou nationale, quand elles ne sont pas tout simplement cachées.
Si ces profanations peuvent sembler nettement moins importantes que les attentats évoqués plus haut, elles en ont pour autant la même portée symbolique. N’oublions pas que lorsque l’État islamique revendique un attentat en Europe, il dit avoir voulu s’en prendre « au peuple de la Croix » ! Ce sont bien nos racines chrétiennes qui sont visées, tout comme lors de ces multiples profanations, même si le coupable n’agit pas systématiquement au nom de l’Islam. Ces attaques abjectes ne sont ni plus ni moins que des actes de guerre. Nous n’avons certes pas affaire à la violence extrême d’un attentat, mais à une violence plus pernicieuse, plus sournoise. C’est une guerre qui ne dit pas son nom, qui se déguise en simple fait divers dans une colonne de journal.
Attentats, profanations ou encore viols de masse (cf. les récents évènements de Cologne, effrayante attaque préméditée ayant mené à l’agression sexuelle de près de 600 femmes) : à la civilisation chrétienne et européenne s’oppose la folie barbare de l’Islam radical. Rien de tout cela n’est anodin. L’Europe est bel et bien en guerre, à ceci près qu’elle se refuse à engager le combat.
Ce constat établit, quelle réaction adopter pour traverser cette épreuve ? La réponse politique est comme souvent bien creuse, se bornant à dire que c’est le « pays des droits de l’Homme » qui a été visé, et qu’il combattra en continuant à promouvoir les « valeurs républicaines ». Les Parisiens, quant à eux, veulent croire que c’est en buvant un verre en terrasse qu’ils parviendront à surmonter l’obstacle. Autant de propositions aussi niaises que vides de sens.
L’heure est plus que jamais à l’action, et le combat est triple : politique, sécuritaire et spirituel.
Politiquement, il est plus qu’urgent d’adopter une position ferme. Assumons la gravité de la situation, et engageons tous les moyens nécessaires. Pour pouvoir la protéger, la classe politique doit impérativement affirmer l’identité européenne et française, en acceptant son Histoire, sa culture et ses devoirs. Cette base rétablie, elle sera alors capables d’ouvrir les yeux, pour reconnaître le danger et prendre les décisions adaptées. Par exemple, admettre que les centaines de milliers de migrants à nos portes représentent un trop grand danger (rappelons que plus de la moitié des terroristes de Novembre arrivaient tout droit de Grèce, et que la quasi-totalité des coupables de Cologne sont des migrants fraichement arrivés en Allemagne) pour que nous puissions perpétuer la politique migratoire actuelle. Rétablir des véritables frontières en dur devrait donc être une des premières choses à faire, tout en mettant en place des contrôles efficaces.
Sécuritairement, le bon sens consisterait à hâter le recrutement de nouveaux soldats (et non pas à l’annoncer pour dans deux ans, comme l’a fait F. Hollande) tout en augmentant le budget de la Défense. Et ceci notamment afin d’améliorer le quotidien de nos soldats, souvent décrit comme spartiate et inadapté : il n’est pas acceptable que ceux qui défendent la Patrie soient traités de la sorte. Enfin, pour mieux défendre le territoire national, commençons par reprendre les « territoires perdus de la République » (à commencer par certaines de nos banlieues, dans lesquelles police et pompiers ne peuvent même plus rentrer). En somme, redonner à la France les moyens de se défendre.
Enfin, renouveau spirituel. Si l’islamisme progresse, c’est aussi et surtout parce que l’homme européen est une coquille vide. Individualisme, nihilisme, hédonisme, égoïsme, consommation outrancière ont fait de « l’homme moderne » un être sans but supérieur, ne croyant plus en rien. Il est en quelque sorte la victime consentante de son propre système. Ce combat est le nôtre. Si nous ne pouvons peser dans la politique et la chose militaire, au moins pouvons-nous – et devons-nous – nous investir dans cette lutte pour le réarmement des cœurs. Les chrétiens, plus que quiconque, doivent réinvestir la scène publique et rappeler à la France sa première vocation et les responsabilités qui en découlent. Ce renouveau spirituel, c’est imposer le Bien par le Beau pour ré-enchanter le monde et remporter le combat des idées.
« Les déroutes ne se rachètent que par des victoires, la lâcheté que par un élan d’audace », disait George Bernanos dans sa Lettre aux Anglais (1942). Aujourd’hui, c’est bien l’Europe, en tant que civilisation, qui est mise en déroute, fléchissant sous les attaques. En refusant de reconnaître et d’affronter ces problèmes, ceux qui nous gouvernent nous condamnent au crépuscule. C’est à nous, Européens, de prendre cet élan d’audace, et d’engager enfin une triple riposte politique, sécuritaire et spirituelle.
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