L’infolettre du R&N revient bientôt dans vos électroboîtes.

Quel accueil des réfugiés en France ? Entretien avec le père Antoine Paumard, directeur du JRS

16 décembre 2016 Henri de Begard ,

Le Père Antoine Paumard, jésuite, est le directeur du Service Jésuite des Réfugiés (JRS) en France. Il a bien voulu accorder un entretien fleuve au Rouge & Le Noir sur la question de l’accueil des réfugiés en France.

R&N : Pouvez-vous nous présenter le JRS ?

Père Antoine Paumard : La maison-mère du JRS est à Rome, dans des locaux adjacents à la Curie Générale de la Compagnie de Jésus. Le JRS en tant que tel a été fondé en 1980 sous l’impulsion du père général de l’époque, le père Arrupe (qui est l’une des figures inspiratrices du pape François), notamment suite à l’afflux des boat-people. C’était un moment où l’Église cherchait une voie, sous l’impulsion du pape Jean-Paul II [1] (mais aussi des papes précédents, comme Pie XII, Paul VI, …), pour répondre à la question des migrations et des réfugiés. Il s’agissait de chercher une voie juste entre foi et justice et à articuler ces deux notions dans la vie de chaque croyant.

Le souhait du père Arrupe fut de reprendre des intuitions fondatrices de Saint Ignace de Loyola, du père Nadal et d’autres pères des premières générations de la compagnie, « allez, là où personne ne va » : penser est utile et important, mais, en même temps, il faut s’engager pour éprouver la réalité de notre positionnement. Le JRS s’est développé comme cela et est aujourd’hui présent dans un peu plus d’une cinquantaine de pays. Le JRS France quant à lui a été créé en 2007, le réseau Welcome en France en 2009 (réseau d’accueil dans des familles).

Comme nous sommes présents et actifs à la fois en Allemagne, en Syrie, au Liban, au Kenya, en Zambie, au Cambodge et en Thaïlande par exemple, il est bien évident que la manière de travailler ne peut être exactement identique. L’idée est donc de venir en aide aux demandeurs d’asile et aux réfugiés mais sans une manière de faire qui soit figée. Il y a avant tout l’idée d’un style : essayer de reconnaître dans le demandeur d’asile, le réfugié, une personne à l’image du Christ et donc la traiter comme tel, avec respect, sans jamais oublier qu’il est le sujet d’une aide et non l’objet d’une assistance. Et par conséquent, lui laisser le temps d’avoir un désir, un désir par exemple d’apprendre le français, car le chemin de l’exil peut être un chemin épuisant et l’arrivée en France correspond, pour certains, pas pour tous, à un temps de déprime très profond. On est bien sûr en droit d’attendre qu’ils apprennent le français, mais pas forcément dès les premières semaines de leur arrivée parce qu’ils sont complètements épuisés et ont bien souvent perdu tout contact avec leur famille. J’étais en contact ce matin avec un mineur ivoirien qui est en France depuis deux ans, il est en train de suivre une formation professionnelle, mais cela fait deux ans qu’il n’arrive pas à avoir de nouvelles de ses parents ; il sait que son père est mort. Il faut se rendre compte de ce que peut impliquer l’exil pour les personnes qui le subissent.

R&N : Vous parlez d’exil et d’exilé. Sont-ce des termes que vous préférez par rapport aux autres termes du vocabulaire migratoire ?

Père Paumard : Chaque mot a sa raison d’être. Un demandeur d’asile est quelqu’un qui a déposé une demande d’asile, ce qui, normalement, contraint l’État qui le reçoit à en étudier le statut dans des délais raisonnables et à lui offrir une protection sociale. Un demandeur d’asile est quelqu’un qui est présent régulièrement dans un pays, c’est un point sur lequel le JRS France est attentif car les personnes que nous confions aux familles d’accueil sont des demandeuses d’asile. C’est-à-dire des personnes qui font une démarche de régularisation dans notre pays, qui montrent un souhait, même si celui-ci peut être un peu lent, de rester dans le pays, à apprendre le français et à s’intégrer dans la société. L’État doit vérifier le bien-fondé de cette démarche et le cas échéant rejeter des demandes. « Migrant » est un terme assez vaste pour désigner un grand nombre de personnes mais c’est un terme qui apporte pas mal de confusion. Quelqu’un qui voyage plus d’un an dans un autre pays est un migrant. Donc dire aujourd’hui que l’on est face à la question des migrants, ce n’est pas vrai. Nous sommes face à des personnes qui sont, pour la grande majorité, obligées de fuir leur pays, d’où leur demande de statut de réfugié. J’emploie ainsi le terme d’exilé. J’aime bien ce terme là parce qu’il fait ressurgir tout le fond biblique de l’exil d’Israël à Babylone, en Égypte… et nous remet en face de la raison de la migration ; l’exil ne se fait pas de gaieté de cœur et ces personnes si elles acceptent d’être déracinées de force, c’est par la vie qui les anime.

R&N : Comment accueillez-vous ces demandeurs d’asile ? Quels sont leurs profils ?

Père Paumard : Nous ne sommes pas opérateur, nous ne sommes pas en première ligne. Les opérateurs, comme France Terre d’Asile par exemple, sont des associations chargées par l’État d’enregistrer les demandeurs d’asile à qui l’on va donner normalement une assistance. Le JRS est en deuxième ligne, c’est-à-dire que ce sont normalement les assistantes sociales des différentes associations qui nous contactent lorsqu’elles repèrent tel majeur isolé, homme ou femme, qui est vraiment en bout de chaîne des priorités et qui est donc très vulnérable.

R&N : Vous n’accueillez donc que des majeurs ?

Père Paumard : Oui, pour deux raisons. D’une part car nous n’avons pas le savoir-faire nécessaire. D’autre part, car les mineurs isolés sont normalement pris en charge par les départements quand ils sont repérés et déclarés comme tels. On a pas mal parlé de ceux qui étaient à Calais ou ailleurs, cela marche normalement assez bien, du moins ceux-là sont, ainsi que les familles, prioritaires, même si l’on voit nombre de familles dans la rue. Accueillir des familles dans des familles nécessite une logistique très lourde. Il y a eu quelques essais, je dirais à notre corps défendant, dans certaines antennes. Il y a une forme de générosité qui va naturellement vers les familles, les mineurs. C’est bien normal en fait, il est choquant de voir un jeune couple de syriens dans la rue avec deux enfants en bas âge. Mais en même temps c’est un accompagnement qui requiert des compétences spécifiques, or il nous faut arriver à canaliser, à ordonner notre générosité et à nous rendre compte de nos limites. Accueillir pour un soir c’est bien mais si le lendemain la personne se retrouve à la rue, est-ce vraiment ce qu’il faut faire ? Les plus vulnérables, ceux qui ont le plus de risque de rester longtemps dans la rue, et on le voit depuis 2009, ce sont les majeurs isolés. Ceux que le JRS souhaite héberger, ce sont donc les demandeurs d’asile majeurs, hommes ou femmes, isolés.

R&N : J’imagine que l’origine des migrants a pas mal évolué depuis 2009, il ne devait pas y avoir beaucoup de Syriens et d’Irakiens à l’époque ?

Père Paumard : Non, effectivement. Cela dépend malheureusement des vagues d’exil. Il a toujours eu des Afghans. Il y a eu des Soudanais il y a plusieurs années, et là il y en a de nouveau qui arrivent. Il y a aussi des Guinéens, des Congolais, des Érythréens.

R&N : Ce sont majoritairement des hommes ?

Père Paumard : En 2015 dans l’UE il y a eu 49,7% de femmes à entrer [2], mais dans notre réseau, il y a peu de femmes car elles bénéficient d’un peu plus de protection mais aussi parce qu’elles ont un plus de prédateurs malheureusement. Les réseaux de traite, de prostitution sont peut-être beaucoup plus discrets et silencieux mais ils sont plus puissants. Donc au JRS France mais il y a clairement plus d’hommes que de femmes.

R&N : Concrètement, comment se passe l’accueil d’un migrant au sein du JRS ?

Père Paumard : Notre but est de pouvoir accueillir un demandeur d’asile sur une durée qui dépendra de son intégration et de son éventuel appel dans un centre d’accueil pour demandeur d’asile (CADA). C’est d’abord une assistante sociale qui nous contacte parce qu’elle pense qu’un demandeur d’asile, qui est le plus souvent à la rue, a le bon profil pour venir chez nous. Il a donc le suivi d’une assistante sociale, il a eu des examens de santé. On va alors le rencontrer une première fois. C’est normalement un choix de leur part, même si c’est un choix contraint, parce qu’entre la rue et une famille ce n’est pas vraiment un discernement. Mais il arrive parfois, j’en discutais justement avec l’Antenne de Lyon, que certaines personnes qui devaient rejoindre le réseau Welcome ne viennent finalement pas parce que c’est aussi assez exigeant de rentrer dans une famille. L’on est obligé de communiquer, de parler, même si l’on n’en n’a pas toujours envie. Il faut aussi qu’il y ait une forme de tact, de délicatesse, des familles d’accueil pour ne pas chercher nécessairement à tout savoir de son histoire (a-t-il été emprisonné ? par où est-il passé ? etc.). C’est stressant pour le demandeur d’asile (« Mon niveau de français n’est pas bon », …) mais c’est aussi exigeant et stressant pour les familles, surtout quand elles accueillent pour la première fois. Mais voilà, il y a une rencontre entre deux personnes (ou un groupe de personne et une personne) qui aurait pu se limiter à la peur et ne jamais passer cette barrière. Mais le Christ s’est quand même évertué à nous demander de ne pas avoir peur. Et franchement, les échos que nous avons des familles d’accueil sont assez remarquables.

R&N : Quelle est la durée de ces accueils ?

Père Paumard : Les accueils en famille durent de quatre à six semaines selon leurs possibilités, pas plus. Car il faut ordonner la générosité, surtout dans les premiers accueils. Peut-être que vous avez fait l’expérience d’accueillir un cousin avec sa famille qui reste un peu longtemps chez vous. Après un certain temps, vous êtes content qu’il parte pour vous retrouver en famille. La dynamique est la même. L’idée générale est de mettre en place un chaînage qui puisse couvrir jusqu’à un an d’accueil. Le but est aussi de générer chez le demandeur d’asile le désir d’avoir un lieu à lui, de construire sa vie, d’où les accueils de quatre à six semaines. La construction du réseau pour avoir suffisamment de familles et assurer le chaînage est assez délicate. Il faut une dizaine de familles pour bien accueillir, souvent un peu plus parce qu’il y a des goulets d’étranglement au niveau des vacances. C’est très difficile de trouver des familles qui souhaitent accueillir pendant les différentes vacances. Donc c’est plutôt 12 familles qu’il faut pour un premier accueil. On essaie d’être organisés par ville, par département, pour ne pas non plus balader le demandeur d’asile même si c’est une bonne chose qu’il ne soit pas confiné à un seul quartier tout au long de ces accueils. Parce qu’en réalité, le but est bien sûr que ce demandeur d’asile puisse rencontrer des Français, avoir le goût de la culture, de la langue, découvrir les différences qu’il peut y avoir entre les familles mais que cela se fasse dans une forme de paix et de bienveillance, de se sentir en fait apprécié comme homme, comme une personne tout court avant d’être un demandeur d’asile.

Il y a aussi un tuteur, c’est-à-dire une sorte de compagnon de route, qui va le suivre tout au long de ces accueils. Ce sont des bénévoles que l’on forme et qui ont un peu le rôle de la tierce personne, un ancrage dans la durée : quelqu’un qui va pouvoir dire à la famille ou au demandeur d’asile ce qu’ils ne vont pas forcément oser se dire directement.

R&N : Comment se déroule les journées des demandeurs d’asile durant cet accueil ?

Père Paumard : L’idée générale est que le demandeur d’asile ne reste pas dans la famille pendant la journée. Le but c’est qu’il puisse sortir, pour créer du lien social, éprouver l’endroit où il est, faire connaissance… Après, il est évident que cela est plus facile à Paris que dans des petites villes en province.

Ils ont aussi des cours de français dans la journée, c’est d’ailleurs important car l’apprentissage de la langue est un sacré enjeu pour les personnes qui arrivent ici. Dans ma communauté, nous accueillons un Iranien depuis quelques semaines. Pour le coup, il va rester un peu plus que 6 semaines car il est mieux pour notre communauté d’avoir quelqu’un sur un plus long temps car nous sommes assez nombreux. Depuis qu’il est arrivé, il est à fond dans les cours de français, parce qu’il peut se reposer, il n’a pas l’angoisse du lendemain, de la nourriture.

R&N : Quels sont les retours d’expérience depuis 2009 ? Avez-vous un suivi de ce que deviennent ces demandeurs d’asile après avoir quitté le JRS ?

Père Paumard : Oui effectivement, on n’arrête pas, c’est une amélioration permanente, la charte d’accueil par exemple est régulièrement améliorée.

Il y a une personne qui était demandeuse d’asile qui est maintenant au conseil d’administration de notre association. L’un est avocat, un autre est graphiste. Il y a des personnes qui viennent avec de grandes capacités. Les demandeurs d’asile qui arrivent en France, ont généralement un niveau d’étude supérieur à la moyenne nationale.

Il y a des personnes qui ont travaillé pour le JRS à Alep qui sont maintenant des réfugiés. C’est triste et même bouleversant de voir des gens qui ont travaillé avec nous ailleurs, qui autrefois ont accueilli des réfugiés et qui se retrouvent aujourd’hui dans cette situation. J’ai vu par exemple des neveux de jésuites syriens, des gens bien formés qui ont dû traverser le bureau du JRS parce qu’ils étaient eux-mêmes réfugiés. J’imagine ce que ça devrait être si c’était l’un de mes neveux qui devait lui-même se retrouver dans une telle situation… Mais voilà, du coup, le niveau d’étude est assez élevé, et pour ceux qui n’ont pas eu, ou peu fait d’études – parce qu’il y aussi des gens qui étaient par exemple bergers en Afghanistan –, pour tous, ce qu’on leur fait éprouver pour venir jusqu’ici est un tel darwinisme social, ils montrent tellement de capacité de débrouille et d’intelligence pratique qu’ils sont capables d’apprendre assez vite, ou au moins de s’en sortir.

R&N : Combien de personnes accueillez-vous dans toute la France ?

Père Paumard : Je serai incapable de vous donner le chiffre exact pour cette année, mais cela sera environ 600 personnes. C’est assez gros et l’un des enjeux majeurs est d’arriver à maintenir la qualité de l’accueil et de la relation tout en grandissant.

R&N : Accueillez-vous uniquement des chrétiens au sein des familles ?

Père Paumard : Nous ne faisons pas de sélection au sein des demandeurs d’asile, il y a des chrétiens, des musulmans, des bouddhistes. Ni le Christ, ni mère Teresa ne faisaient de sélections quant aux personnes à soigner ou guérir.

R&N : Les familles peuvent-elles demander à n’accueillir que des chrétiens ou indiquer qu’elles n’ont aucune préférence ?

Père Paumard : Non, l’accueil est inconditionnel. On ne choisi pas son réfugié sur catalogue. Et de la même manière, on ne force aucun réfugié à venir. Il n’y a d’ailleurs pas que des familles chrétiennes qui participent à l’accueil. Au début c’était certes surtout des familles chrétiennes parce que l’on s’est beaucoup appuyé sur la Communauté Vie Chrétienne ainsi que sur quelques paroisses. Mais l’hospitalité et la joie de l’hospitalité sont contagieuses, et ces familles l’ont montré à de la famille ou des amis qui ne sont pas forcément chrétiens mais qui voient que cela porte du fruit pour les uns et pour les autres, que c’est un vrai vecteur d’ouverture. L’hospitalité, c’est l’expérience d’Abraham avec les anges, c’est l’expérience du Bon Samaritain… Il y a des associations qui disent ouvertement, ce que je comprends très bien, qu’elles sont des associations pour les chrétiens d’Orient et qu’elles souhaitent accueillir les chrétiens d’Orient. Mais ce n’est pas notre démarche. Les demandeurs d’asile quels qu’ils soient, quelles que soient leur origine sociale, leur religion, leur couleur de peau, dès qu’ils souhaitent venir dans notre réseau et qu’ils remplissent les conditions sont accueillis de manière inconditionnelle. Il n’y a pas de choix possible pour les familles. Si certaines ne veulent accueillir que des chrétiens, on leur propose d’aller voir des partenaires qui ne font effectivement que ça.

R&N : Vous avez donc de nombreux liens avec les autres associations ?

Père Paumard : Oui, nous essayons d’en avoir un maximum parce que nous ne pouvons pas tout faire et que si l’on ne veut pas s’épuiser, il faut être en partenariat avec d’autres. De plus, notre activité n’est pas limitée à l’accueil dans les familles, nous avons aussi une activité de plaidoyer, de défense des droits des demandeurs d’asile. Un levier important du plaidoyer est le nombre d’associations à le soutenir. Quand il y a 40 associations qui disent qu’il y a vraiment un problème avec le traitement des demandes d’asile, puisque, pour certains, les délais sont beaucoup sont trop longs, nous avons plus de poids.

R&N : Vous parlez de plaidoyer individuel ou de cas général ?

Père Paumard : Cela dépend. Le plaidoyer peut être global, par exemple nous pouvons, avec plusieurs associations, écrire à un préfet, un maire pour demander d’appliquer tel ou tel règlement, écrire à un ministre pour demander de respecter l’obligation qu’ont les États à ouvrir le marché du travail pour les demandeurs d’asile quand l’examen de la demande d’asile dure plus de 8 mois. Même si c’est déjà magnifique que l’État puisse leur donner 11,35€ par jour, pour vivre à Paris c’est quand même très difficile. Alors certains peuvent vivre de subsides, et Dieu sait s’il y en a qui se débrouillent très bien mais pour beaucoup c’est une honte de vivre aux crochets de la société, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle beaucoup deviennent bénévoles pour d’autres associations.

Il faut à un moment ou à un autre reconnaître que nous avons nos limites dans notre accueil et que nous ne pouvons pas traiter tous les dossiers assez vite : il est normal que l’État ouvre son marché de l’emploi au bout de 8 mois surtout qu’il y a beaucoup d’emplois où l’on recherche du monde. Sur ce point, il y a vraiment un problème.

Après il est toujours possible de faire des recours individuels pour faire condamner 120 fois le préfet de Paris aussi.

R&N : Qu’est-ce qui fait la spécificité du JRS en tant qu’association catholique par rapport à la myriade d’associations aconfessionnelles qui peuvent exister ?

Père Paumard : Ce que je vous ai dit au tout début : mettre l’accent sur la personne, la rencontre et croire que dans cette rencontre entre deux personnes, quelque chose advient qui est de l’ordre d’une expérience spirituelle. Le Saint Père nous rappelle que « la culture de la rencontre nous protège de n’importe quelle forme de culture du rejet » (29 mai 2016).

Il peut y avoir un accompagnement spirituel, pour les demandeurs d’asile comme pour ceux qui accueillent d’ailleurs. À Lyon par exemple, comme partout, il y a des rencontres avec des tuteurs, une relecture de l’expérience. Pour les chrétiens, je mets l’accent sur ce que cela veut dire comme chrétien, et pour les non chrétiens, cela peut aussi les nourrir. Nous organisons des célébrations, comme le 2 novembre par exemple, où il y avait à l’église St Ignace une célébration interreligieuse pour les défunts. C’est une célébration interreligieuse, mais il n’empêche que cela se fait dans une église catholique, et que c’est une célébration catholique - universelle. On voudrait aussi lancer une retraite sur Notre Dame du Web pour l’Avent. Nous diffusons aussi des textes du pape François, de Mère Teresa, pour nourrir l’expérience. Parce que faire une expérience c’est bien, mais c’est vain en un sens si elle ne nourrit pas la vie spirituelle, l’être intérieur.

R&N : J’imagine qu’il est plus facile pour les demandeurs d’asile chrétiens de s’intégrer, à une vie de paroisse notamment ?

Père Paumard : Pas forcément. Vous savez, quand les Français catholiques ont accueilli les Polonais et les Italiens, catholiques, dans certains endroits ils se détestaient : les Polonais étaient détestés parce qu’ils priaient beaucoup trop le Saint Sacrement, les Italiens parce qu’ils priaient beaucoup trop Notre-Dame, ou inversement. Quand les Colombiens viennent au Chili, ils éprouvent de grandes difficultés. C’est-à-dire qu’à nos résistances personnelles contre des personnes d’autres pays, on trouve un verni culturel. En France, ça va être les musulmans, mais en fait on découvre dans d’autres pays qu’on se plaint de l’altérité tout simplement. Un évangélique ivoirien n’est pas forcément plus ouvert qu’un sunnite syrien. J’ai été catholique en Afghanistan et j’y ai eu des expériences de prière magnifiques avec des musulmans. Il y a des musulmans qui sont beaucoup plus ouverts que des chrétiens, a fortiori ceux qui fuient les violences subies par des coreligionnaires.

R&N : En tant que catholique, nous avons aussi le devoir d’annoncer le Christ. Comment cette dimension est-elle prise en compte au JRS ?

Père Paumard : Avant d’être des catholiques, nous sommes des hommes. Et le Christ est pleinement homme et pleinement Dieu. Je crois qu’il se dit beaucoup de choses dans la qualité de la rencontre et dans la qualité avec laquelle on traite les personnes que l’on accueille. C’est ce que nous disent les demandeurs d’asile : ils disent : « Ici quand on vient, on est accueilli comme une personne, nous sommes en famille ». Ça c’est le premier pas. Et déjà rien que ça, c’est déjà une victoire. Parce qu’il y a souvent (mais pas toujours) un communautarisme très fort suivant les endroits d’où ils viennent. C’est une première victoire d’avoir des personnes ici dont je ne connais pas la religion à priori et qui vivent bien la rencontre, l’échange, l’altérité, posent des questions… Ils sont très contents d’être accueillis par des familles chrétiennes, catholiques ou non, qu’ils soient musulmans, chrétiens, catholiques, ils peuvent respirer et échanger.

Mais recentrons-nous sur le Christ. Vous avez vu avec quelle facilité Il accueille l’autre (Lc 10, 25-37 ; Lc, 18,16 ; Mt 11, 28), avec quelle gratuité Il le fait, et aussi avec quelle liberté Il peut dire toi : « Tu es un hypocrite, pharisien »… Si on prend le Christ comme point de départ, il faut Le prendre à fond. Pourquoi est-ce qu’accueillir l’autre comme tel ne serait pas suffisant pour une association catholique puisque finalement ce que l’on fait, c’est en regardant le Christ et en L’imitant ? C’est quand même curieux… moi ça m’étonne. L’effacement a été toute la vie du Christ. C’est-à-dire qu’Il n’avait qu’une idée en tête, celle de témoigner de son Père (Jn 6,38). Il a témoigné de Dieu mais d’une manière très discrète, et quand il y avait des gens qui disaient : « Tu es le Fils de Dieu » – ça fait partie du secret messianique –, Il disait : « Tais-toi » car ce n’est pas encore le jour et l’heure, il faut pouvoir annoncer le Christ à temps et à contretemps. C’est-à-dire qu’il faut aussi le faire au bon moment. Il faut avoir l’intelligence de la personne, comme le Christ l’avait, pour savoir quand est-ce qu’il est bon de commencer à parler de Lui.

Dire de facto « je suis une association catholique » et annoncer la couleur est très bien, c’est même formidable. C’est ce que nous faisons. Mais cela ne veut pas dire qu’il faut nous limiter à accueillir des catholiques et sélectionner nos bénévoles sur leur foi. Sinon on va considérablement limiter notre capacité d’action, notre capacité d’attraction et augmenter la capacité de répulsion. Donc qu’est-ce que l’on va créer ? On va créer un entre-soi. Cela peut être très bien et je comprends qu’il y ait des gens qui aient besoin de ça dans leur foi catholique ; j’ai été scout marin d’Europe et c’est ça ce qui m’a mené à la foi, donc je comprends très bien qu’il y ait parfois une nécessité d’entre-soi. Mais ça ne peut pas être un mode de vie à souhaiter pour toute l’Église. C’est une grande richesse qu’il y ait des associations avec différentes manières de vivre leur foi catholique, c’est pour ça que l’Église est catholique.

Au JRS, nous avons un temps spirituel avant les réunions d’équipe (dont la composition est à l’image de la société française). Lorsque j’ai été accueilli en Afghanistan, j’ai fait l’expérience que quand on va profond ensemble, on est en communion. Travailler ensemble sans prier ensemble, c’est insuffisant. Il faut être intérieur à la mesure où l’on est extérieur. Et comme dans le JRS on agit beaucoup, s’il n’a pas d’intériorité, il y a un risque. Si le côté catholique n’est pas annoncé avec un étendard, en même temps nous sommes prêts à assumer complètement la nécessité de nourrir la vie intérieure, et accueillir au plus profond ce qui peut advenir dans la rencontre. Et si un demandeur d’asile ou une famille viennent me dire : « Voilà je sais que vous êtes prêtre, est-ce que je pourrais venir à l’une de vos messes ? Est-ce que l’on pourrait en discuter ? », bien sûr, c’est avec joie que l’on en discutera.

Jean Sulivan disait dans l’un de ses livres que Jésus-Christ est ce qui advient quand deux personnes se parlent librement. Je crois que c’est vrai. Et que ça, ça laisse une marque de consolation. C’est ce que dit Paul : « On vous reconnaîtra à la consolation ». Et ce qui laisse une marque de consolation ouvre à la vie spirituelle et à la vie du Christ. C’est ce que porte en profondeur le JRS pour témoigner du Fils : une rencontre toute simple, comme la rencontre de Marie avec sa cousine lors de la visitation.

R&N : Quand Paul arrive à Corinthe pour la première fois, il ne fait pourtant pas du social, il annonce le Christ, il annonce la Croix.

Père Paumard : Oui, tout à fait, mais ce n’est pas paradoxal, il annonce le Christ, la Croix, la Charité (1 Cor. 13) et la Justice (1 Cor 1, 30). Je ne dis pas qu’il faut tous faire de la même manière que nous. Je ne le souhaite pas. Et en même temps Paul avec les Grecs, ce n’est pas un succès du premier coup.

Tout comme Saint François-Xavier, Paul apprend, il éprouve ses échecs et rentre dans une autre intelligence de ce qui est en train de se passer : à l’aréopage quand personne ne l’écoute, il comprend que quelque chose ne va pas, qu’il ne connaît pas les Grecs, ne trouve pas les bonnes clefs quand il leur parle de résurrection. De même, St François-Xavier quand il arrive en Asie commença par baptiser à la pelle et puis il revint quelques mois plus tard et ils étaient tous retournés à leur religion antérieure. Donc il s’est dit qu’il y avait un problème. Tout comme le St Thomas d’Aquin de la fin n’est pas celui du début, le grand évangélisateur de la fin n’est pas l’évangélisateur des débuts. Il y a un cheminement et une évolution de la manière de faire, de la pensée. Cela peut nous parler de nous fixer sur le premier St Paul ou le premier St François-Xavier, mais il faut aussi voir le chemin qu’ils ont parcouru et ne pas se fixer seulement sur un temps donné.

Du coup, je trouve très rassurant qu’il y ait des associations qui fassent des choses différentes, sous la bannière du Christ, et au JRS je me sens vraiment sous la bannière du Christ : annoncer l’Évangile d’une manière polysémique est le meilleur moyen de toucher le plus de monde. C’est le pape François qui disait que dans la chair du Christ, il y a la chair des réfugiés. Bien s’occuper d’eux, c’est avoir la même prévenance que Marie et tous ceux qui ont touché le corps du Christ à sa mort et sa résurrection. C’est honorer la chair du Christ dans le monde qui nous entoure. La première transsubstantiation, c’est le Christ qui en parle en Matthieu 25 : « J’étais étranger et vous m’avez accueilli, j’étais nu et vous m’avez vêtu... » C’est-à-dire qu’il y a équivalence de lieu entre le corps du dénudé, de l’étranger, de l’orphelin et le sien. C’est avant l’institution de l’eucharistie, sa mort et sa résurrection, c’est-à-dire que cela en est une préfiguration. On retrouve le Christ dans l’eucharistie mais aussi dans le service du pauvre. C’est d’ailleurs le moteur d’un grand nombre de grands spirituels : Saint Louis, mère Teresa, Charles de Foucault…

R&N : Les associations se concentrent beaucoup sur l’accueil des réfugiés en France mais assez peu à les aider à pouvoir rentrer chez eux après.

Père Paumard : Pour espérer qu’ils reviennent dans leur pays, il faut qu’ils en aient le désir. Et puis, l’accueil dans le pays d’accueil ce n’est pas les mettre sur un strapontin en leur disant que l’on va leur donner une espèce de passeport pour cinq ans mais que dès que cela ira mieux, hop, on les renvoie sans qu’ils ne le souhaitent. S’ils ne le veulent pas, si le traumatisme a été tel qu’ils pensent que, pour eux, leur pays n’existe plus, ce qui est souvent le cas pour ceux qui viennent, pourquoi voudrions-nous les renvoyer ?

R&N : Vous pensez donc qu’il y en a assez peu qui ont un désir de retour ?

Père Paumard : Je n’aime pas trop me substituer à la parole des autres, mais de ceux que j’ai entendus, ils ne veulent pas rentrer chez eux : l’Érythrée, la Syrie, l’Afghanistan…

Ce qu’il faut accepter, et c’est très dur, c’est que devant la complexité de la situation on ne sait pas toujours très bien quoi faire, ni en tant qu’État, ni en tant que société. On cherche. On peut couper les cheveux en quatre en distinguant les migrants économiques, etc., mais je pense qu’il y a une autre réflexion à mener, une réflexion qui a été menée avec force dans l’encyclique Laudato Si’ du pape François : Comment partageons-nous les richesses ? L’un des premiers aspirateurs de l’immigration, c’est qu’aujourd’hui avec internet et les réseaux sociaux, les gens dans les bidonvilles de Nairobi, par exemple, savent très bien ce que l’on vit dans les pays du Nord… Comment peuvent-ils ne pas être attirés par nos pays ?

R&N : Les Français, tout comme les catholiques, sont assez divisés sur l’accueil des migrants.

Père Paumard : C’est normal.

R&N : C’est particulièrement la masse globale des migrants arrivant en Europe qui inquiète.

Père Paumard : C’est là qu’est la difficulté, voyez-vous : on parle de catégories, de masse, et moi je vous parle de personnes. Parce qu’avant de parler de migrants, nous en avons une représentation, qui est canalisée par la télévision, par les sites que l’on va aller voir, etc. Une représentation est toujours fausse parce que c’est une représentation justement. Sortir des catégories pour rentrer dans le domaine de la personne change la représentation que nous avons : nous voyons alors les migrants comme des personnes et non comme une foule.

R&N : Pensez-vous que le rétablissement des frontières puisse résoudre le problème ?

Père Paumard : Non, pas du tout. Ce serait vraiment naïf de penser ça. Au Chili - j’ai travaillé avec les migrants là bas - il y a des frontières mais il y a des tas de gens qui les passent. La Colombie a des frontières, mais au moment de la grande crise colombienne, des tas de Colombiens sont partis, un certain nombre au Chili. Pour cela, ils doivent traverser trois frontières, certaines avec des mines, mais ils le font quand même. C’est pour ça que j’insistais beaucoup sur l’expression d’exilé : il y a un ressort qui est malheureux, mais il y a un ressort qui est de fuir la mort. On peut très bien construire des murs, mettre des frontières, mais cela n’empêchera pas ce ressort d’exister.

R&N : Comment accorder la charité chrétienne individuelle avec la nécessité pour l’État de gérer le volume global de migrants arrivant sur le territoire ?

Père Paumard : Le volume pour la France n’est pas de l’ordre du tsunami annoncé en 2015. Il ne faut pas confondre la perception affective que nous avons de la migration et la réalité. L’année dernière, le nombre de personnes demandant d’asile s’élevait à 80 000. C’est peu pour un pays de plus de 60 millions d’habitants comme la France. Des pays comme l’Afrique du Sud, le Liban (1 millions de réfugiés pour 4 millions d’habitants), le Kenya ou le Pakistan nous regardent l’air de dire : « Mais vous rigolez ? » Il faut quand même rappeler que les pays du Nord sont ceux qui accueillent le moins en règle générale. Cette année, nous allons dépasser un peu ces chiffres-là mais on ne parle pas d’un volume énorme non plus. Ce n’est pas une invasion. Il y a même en France des personnes qui fondent des structures et des associations pour accueillir des migrants et qui attendent toujours parce que personne n’est venu. La France n’est pas un pays attractif, même si ça fait mal de le reconnaître. Les migrants, en général, et les demandeurs d’asile en particulier, vont là où il y a du travail. Quand il y avait du travail en Irlande, il y avait beaucoup de Polonais ; quand ça s’est réduit, un grand nombre sont partis. Il y a une forme d’intelligence pratique : s’ils savent qu’il n’y a pas d’avenir dans le pays, ils ne vont pas rester. Il faut faire attention car il y a tout de même un imaginaire qui est débordant : on nous a présenté pendant un an et demi des colonnes de gens qui semblaient sans contrôle et marchant sur l’Europe. Mais c’est une représentation. Et puis c’est tout de même l’Allemagne qui en a accueilli un grand nombre, ce n’est pas la France, puisque tout le monde a planté Merkel.

Concernant la charité collective, je crois qu’il faut pouvoir faire confiance en l’État. Pour le moment on ne peut pas dire que l’État français abuse en termes d’accueil des demandeurs d’asile : il n’y a pas d’ouverture. En revanche, c’est une question intéressante car comme chrétiens nous sommes appelés à une charité presque sans limite. Je dis presque car nous sommes pécheurs et nous avons nos limites humaines ; il y a donc des limites à cette charité. De plus, d’un point de vue structurel, on voit bien qu’il n’est pas possible de penser sans limite. Mais aujourd’hui l’État français pose déjà beaucoup de limites : limites juridiques, des frontières, avec l’Union Européenne, des limites d’argent avec ce que touchent les demandeurs d’asile. C’est aussi aux catholiques qui sont dans l’État, quel que soit le gouvernement, d’insuffler quelque chose de l’ordre de la charité chrétienne pour ne pas que l’État se referme complètement. Mais aussi de se confronter à l’altérité pour se faire entendre dire : « Ça, ce n’est pas possible ». Parce que l’on n’a pas assez d’argent, parce que l’on n’a pas les structures, parce qu’il faut s’organiser…

R&N : Comment alors fixer ces limites ?

Père Paumard : Il faut dialoguer. Ce n’est pas à l’Église catholique, ce n’est pas aux communautés religieuses, quelles qu’elles soient, de dire à l’État : « Il faut fixer les limites comme ça ». Non, c’est dans une forme de dialogue que cela doit se faire. Il faut faire des lois, il faut s’inscrire dans un processus de dialogue. Mais pour le moment ce n’est pas la charité qui nous étouffe. Pour le moment l’État a du mal à s’adapter, ce qui est normal, c’est un État assez gros. Nous en connaissons les lenteurs administratives parfois mais il y a des structures publiques qui cherchent des solutions un peu partout. Il faut cependant reconnaître que l’on tâtonne ; que ni moi ni vous ne connaissons les solutions. On peut avoir des idées, mais qui aurait l’arrogance de dire qu’il a la solution ? Quand on a la chance de vivre en France dans un pays en paix sur son territoire national, ou dans un pays en guerre (sur d’autres territoires) et avec des terroristes qui viennent parfois semer le trouble, la moindre des choses, c’est de n’avoir qu’une idée en tête, c’est d’y participer et de le soutenir et de ne pas créer les communautarismes dont on sait que ça a dévoré de l’intérieur un grand nombre de pays.

Il faut se demander comment participer à un État meilleur, qui vit davantage de l’Évangile. Parce que je pense que ce que nous disons sur l’accueil des demandeurs d’asile a un impact flagrant sur l’accueil de la personne handicapée, sur l’accueil de la personne pauvre, sur l’accueil de la personne en fin de vie, etc. Il y a une logique du respect de la vie qui dans le JRS se traduit particulièrement dans l’accueil des demandeurs d’asile, mais c’est en réalité beaucoup plus large que ça. Or très souvent on se retrouve dans l’Église catholique avec des défenseurs de telle partie de la vie, puis d’autres de telle autre… Ce n’est pas cohérent. La doctrine sociale de l’Église nous invite justement à essayer de trouver une solution holistique. Si nous sommes vus, en tant que catholiques, comme défendant juste telle partie de la vie, nous sommes ridicules, nous sommes stigmatisés, à raison, car les gens ne peuvent pas nous comprendre. Si nous avons une forme générale de pensée affirmant qu’il faut défendre le début de la vie, la fin de la vie, la personne malade quelle qu’elle soit, le demandeur d’asile, etc.… alors on devient beaucoup plus lisible : nous sommes alors vues comme des personnes amoureuse de la vie et de l’humanité et qui la défendent dans tous ses états parce qu’elle est porteuse du Christ (Jn 15,4).


[1Dont la préoccupation pour la question des migrants se retrouve en 1991, dans Centesimus Annus.

[2Par ailleurs, les statistiques d’obtention de la protection de l’OFPRA sont en France (cf. Annexe 20 p.127, Rapport d’Activités OFPRA 2015) pour 43,9% de femmes. Les statistiques de l’UE pour 2014 étaient de 55% de femmes immigrées en France mais pour toute l’UE, « En ce qui concerne la ventilation par sexe des immigrants dans les États membres de l’Union en 2014, on dénombrait légèrement plus d’hommes que de femmes (53 % d’hommes contre 47 % de femmes) ».

Même si elle date de 2013, l’étude de l’INSEE qui montre que si l’immigration augmente, ce qui gonfle le chiffre est une immigration intra-européenne, me semble intéressante.

16 décembre 2016 Henri de Begard ,

Prolongez la discussion

Le R&N a besoin de vous !
ContribuerFaire un don

Le R&N

Le Rouge & le Noir est un site internet d’information, de réflexion et d’analyse. Son identité est fondamentalement catholique. Il n’est point la voix officielle de l’Église, ni même un représentant de l’Église ou de son clergé. Les auteurs n’engagent que leur propre conscience. En revanche, cette gazette-en-ligne se veut dans l’Église. Son universalité ne se dément point car elle admet en son sein les diverses « tendances » qui sont en communion avec l’évêque de Rome : depuis les modérés de La Croix jusqu’aux traditionalistes intransigeants.

© 2011-2024 Le Rouge & le Noir v. 3.0, tous droits réservés.
Plan du siteContactRSS 2.0