[PADAMALGAM] Le Monde n’apprécie pas l’ironie

Rien ne déplait plus à un journaliste que de voir que l’orientation idéologique qu’il donne à l’actualité ne fonctionne plus.

Le Monde découvre horrifié que « depuis deux jours, les hommages des internautes français aux attentats survenus le 14 février au Danemark sont pollués, à la marge, par un “discours à connotation raciste” (sic) ». De quoi s’agit-il ? Du mot-dièse #PADAMALGAM utilisé pour commenter avec ironie l’actualité et le fait, qu’une nouvelle fois, les attentats danois sont liés à l’immigration et à l’islamisme en Europe. Ce que Le Monde dénonce comme la création d’« un supposé lien de cause à effet entre violence et religion musulmane ».

Depuis début janvier, en effet, l’espace médiatique est saturé par les appels à éviter tout amalgame (entre islam et islamistes, entre immigration et terrorisme, entre immigration et violence, etc...).

Au delà du comique de l’article indigné d’un journaliste devant ce retour de bâton, ce phénomène d’inversion sémantique des termes utilisés ad nauseam par les médias montre que les français ne sont pas dupes de l’orientation du discours ambiant. Il y a un ras-le-bol de plus en plus visible au sein de la population française qui se traduit par un refus de certains mots imposés par le milieu politico-médiatique.

Le Monde se trompe d’ailleurs en croyant que ce phénomène est nouveau (« depuis deux jours ») ; l’ironie mordante des internautes sur le “pas d’amalgame” date déjà de plusieurs mois et n’est que le plus récent d’une longue série de détournements sémantiques tel que “faut pas stigmatiser”, “un déséquilibré”, ou plus ancien encore le “chance pour la France” détourné pour désigner un jeune délinquant issu de l’immigration.

Quand à l’exultation supposée [1] d’une frange d’internautes, elle ne mérite que le simple rappel de ce tweet d’un journaliste du Nouvel Obs lors des tueries de Toulouse et Montauban ayant pour auteur Mohammed Merah.

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