L’infolettre du R&N revient bientôt dans vos électroboîtes.

Cet article est évidemment ironique de bout en bout.

Le Rouge & le Noir était présent, sans avoir le privilège toutefois d’y être invité, à l’explosion d’amour organisée par SOS RACISME au théâtre Déjazet, aux côtés de David Assouline.

N’écoutez pas les mauvaises langues, dont fait partie Léon Daurelle, responsable du conseil rouge du R&N : c’était un « meeting » d’une importance capitale, et dont il est encore difficile de mesurer toutes les conséquences :

Interventions

Sacha Reingewirtz qui représentait - comme son nom l’indique - l’UEJF (l’Union des Étudiants Juifs de France), était le premier de fournée cordée.

C’est la jolie, bien que blanche, Juliette Chilowicz qui a naturellement pris la suite, vantant les mérites de la France métissée.

Malheureusement, le métissage forcé ne trouve que peu d’émules dans l’électorat traditionnel de la gauche. Qu’on leur épargne la peine de penser, mais qu’on ne les laisse pas sous l’emprise intellectuelle de la haine.

De toutes les façons, les ouvriers et les artisans finiront bien par comprendre que « nous » [id est le camp du bien, de la tolérance et de la paix] détenons la vérité, tandis que nos adversaires [id est les Français dans leur majorité] habitent des fantasmes éthérés de toute réalité.

Certes, tous nos combats (contre les discriminations contre les Noirs, les Arabes, les Juifs, les invertis, les lesbiennes, les transsexuels, les nains aux cheveux roux, les jeunes femmes myopes et unijambistes, etc. [1]) et pour la dignité de le l’être humain (sauf s’il a l’outrecuidance de naître mâle, blanc, ou pire : d’être baptisé) semblent parfois entrer en contradiction. Mais il faut compter sur l’esprit dialectique des électeurs pour le résoudre, plutôt que de voter contre la réalité et contre l’amour.

En revanche, la contradiction entre l’utilisation marchande du corps de la femme et le droit de toute paire invertie à un enfant, n’aura pas trouvé de résolution ce soir.

Si certains ne sont pas encore convaincus, le rhéteur Sopo saura les toucher au plus profond de leur être, par leurs affinités sportives.

Les lendemains seront noirs, car le Noir est le nouveau prolétaire du Grand Capital.

Pour que le Noir et l’Arabe renversent enfin le Blanc qui les oppriment - mais sous la tutelle du Blanc « quand même » - il nous faut une nouvelle stratégie : appelons cela le léninisme !

La table ronde

Un Antillais [2] a tenu des propos dont la sincérité même était une maladresse. Il a comparé l’exposition médiatique de l’antisémitisme et de l’islamophobie, à celle de la « négrophobie », dont on parlerait moins. Il se fera heureusement corriger par le modérateur, puis par Patrick Klugman.

Patrick Klugman - ce brillant avocat qui avait eu l’audace intellectuelle de défendre les Femen profanatrices tout en pourfendant avec bonheur les auteurs de dégradations de synagogue - reprend donc ce béjaune de l’antiracisme. Toutes les souffrances se valent et toutes méritent le même combat, tant qu’elles ont été bénies par les sachants (qui sont tous blancs ou juifs, d’ailleurs).

0’45 - Patrick Klugman : « Nous devons nous battre sur ce terrain-là jusque le dernier chien soit mort. » (Les chiens sont ici les fachos.)

1’05 - Patrick Klugman : « C’est une question d’impératif catégorique au sens moral et républicain. » (Que cela plaise ou non, que cela soit irréel ou non, etc.)

2’08 - Patrice Klugman : « On en a rien à faire du programme économique du Front National. » (ni d’ailleurs des pauvres.)

4’49 - L’Antillais dont nous ne connaissons pas le nom : « On ne parle pas assez de négrophobie » (c’est-à-dire, moins que de l’antisémitisme et l’islamophobie, ce qu’il dit explicitement quelques minutes avant cet extrait vidéographique.)

5’44 - L’Antillais dont nous ne connaissons pas le nom : « l’appel du général De Gaulle en 14-18. »

D’ailleurs, la meilleure preuve que la concurrence mémorielle n’est qu’un détail de l’histoire de l’antiracisme est ce récent accord entre le TREFOM et le CRIF. Abattons les murs, et construisons des ponts entre nos communautés !

Mais les préjugés laïcards ont malheureusement la peau dure.

Il faut faire preuve de pédagogie vis-à-vis des Noirs et des Arabes, dont on pourrait croire qu’ils viennent d’une époque qui n’a pas connu Derrida.

À notre sujet

Toute différence, comprise évidemment par ceux qui en font leur commerce comme une discrimination productrice de souffrance, n’en a pas moins une référence. En somme, de qui doit-on être différent pour avoir le droit de se sentir discriminé ? Du mâle blanc et catholique, bien sûr !


[1À poursuivre.

[2Dont le nom restera probablement dans les annales de l’histoire - mais que mon âge m’empêche d’avoir appris à l’école, et de vous le citer nommément.

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