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Anzy-le-Duc, exemple typique des dérives de l’art contemporain

Une polémique s’est jouée ces derniers mois autour du remplacement des vitraux de l’église d’une petite ville bourguignonne. Le cas d’Anzy-le-Duc, village de Saône-et-Loire d’à peine 450 habitants, est symptomatique des dérives de l’art contemporain :

  • Le projet fut lancé discrètement, sans que les villageois et les populations alentours ne soient consultés au préalable sur le projet de l’artiste.
  • L’église Notre-Dame-de-l’Assomption est classée monument historique, et les vitraux sont en bon état et ne jurent aucunement avec l’édifice roman. Pourquoi donc vouloir faire disparaitre les anciens vitraux pour les remplacer par des œuvres contemporaines ?
  • Les ébauches des vitraux proposés sont l’exemple éclatant de la difficulté de l’intégration du neuf dans l’ancien et de l’harmonie avec le reste de l’édifice.
  • L’iconographie des nouveaux vitraux (ronds de couleurs symbolisant les planètes, silhouettes de foules et ombre d’une bicyclette, ...) n’ont absolument aucune symbolique chrétienne.

Comme on le voit tout était là, dès le début, pour provoquer la polémique et une vive réaction des habitants et des amoureux du patrimoine français. La mobilisation de différents cercles, qu’il s’agisse de La Tribune de l’Art, de l’association catholique Terre et Famille, des habitants locaux ou de différents réseaux catholiques fut finalement suffisamment forte pour faire réagir le maire et l’évêque, provoquant fin janvier l’abandon (que l’on espère définitif) du projet : « Mgr Benoît Rivière, évêque d’Autun, a estimé que les nouveaux vitraux n’étaient pas adaptés, se disant toutefois ouvert à l’art contemporain dans une église. La mairie de la commune a décidé de se ranger à son avis » [1].

Si cette affaire montre qu’en se mobilisant, l’on peut avec succès empêcher le saccage de notre patrimoine français et religieux, elle montre aussi à quel point le divorce est consommé entre une partie de la population, l’église et certains artistes dits contemporains. La réponse de l’artiste à la polémique est en effet édifiante et mérite quelques commentaires :

  • «  L’argument des intégristes c’est de dire qu’il faut garder les vitraux du ch’ur. Mais mon projet ne peut pas aller avec des images pieuses. Si on me veut moi, il faut me donner le tout. » déclare t-il. « On me choisit, je donne l’essence de ce que je fais. Je ne suis pas un peintre abstrait, c’est comme ça. Je ne vais pas changer mon travail sous prétexte que c’est pour une église ! » : deux remarques sont ici nécessaires : une œuvre religieuse est différente d’une œuvre d’art profane. On ne peut créer la première avec la même approche que la seconde. De plus, l’artiste doit s’adapter au lieu où s’insère l’œuvre, c’est à lui de respecter l’harmonie préexistante du cadre, et non de la bouleverser ou de l’ignorer superbement.
  • Quand à la signification des vitraux, l’artiste déclare lui-même : «  Je voulais évoquer le mystère et l’énigme qu’est la question de notre propre existence. Rappeler, sans provocation, que les hommes ont inventé les dieux » et, racontant la visite qu’il a reçu de Mgr Rivière, il rapporte : « Il m’a dit : "Pour un chrétien la lumière sur le monde vient de Jésus Christ. Pas des étoiles ou des planètes. Un vitrail doit être traversé par l’image du Christ ressuscité". Ah bon… », ironise le peintre, qui se dit agnostique. Là encore, le divorce est clair : l’artiste refuse de se plier aux contraintes de la symbolique religieuse et du message chrétien que doit pouvoir transmettre l’œuvre.

Le fond du problème ici n’est pas l’art contemporain, mais l’orgueil et le militantisme de nombre d’artistes contemporains qui veulent plier les lieux à leurs contraintes, refuse de mettre l’art au service de l’Église, préfèrent ici mettre l’Église au service de l’art et du Beau.

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