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Il y a quelques mois, un certain parti « pirate » répondit, à une question posée sur l’avortement : « Les pirates luttent pour le droit à disposer de son corps. » Le droit à disposer de son corps ? Mais n’est-ce pas plutôt disposer du corps d’un autre ?
Le même parti se pronconce par ailleurs en faveur de la lutte contre les discriminations. Mais l’avortement est une source de discrimination et conduit à l’eugénisme. On parle d’avortement comme d’un « droit des femmes », mais comme disait Gianna Jessen (la plus célèbre des survivantes à l’avortement, dont l’histoire a servi de fondement au film October Baby) : « Si l’avortement est pour le droit des femmes, quel était mon droit ? »
Ce qui n’est pas montré dans le film, ce sont les séquelles de l’avortement. Gianna, en plus des séquelles des grands prématurés, souffre d’infirmités dues à la fois aux brûlures du sel et à la violence dont elle a été victime. Ce qui n’est encore rien à côté du champion handisport de lutte gréco-romaine Nik Hoot qui a eu les jambes partiellement arrachées durant l’avortement dont il a été victime. Mais ceux-là ont encore eu plus de chance que ceux que l’on a laissés mourir sans soins dans un coin du bloc, ou que l’on a étranglés ou euthanasiés.
On reproche souvent à ces survivants d’être pro-vie, et on entend pourtant souvent qu’il n’existe pas de survivant à l’avortement. Une étude réalisée sur les avortements pour malformation révèle qu’entre 16 et 20 semaines, le taux de survie à l’avortement est de 14,7% et il est de 65,7% entre 20 et 24 semaines ; notons que cette étude parle d’enfants dont le pronostic vital n’est pas optimal, puisqu’ils sont malades (Wyldes and Tonks, 2007) [1]. Leur temps d’agonie médian est de 80 minutes, et certains sont laissés sans soins pendant plus de six heures.
Pour mémoire, pour ceux qui douteraient que le fœtus avorté soit vivant et pas un « paquet de cellule », voici la preuve en image.
Quant aux féministes, bien qu’il y ait en Europe et aux États-Unis des preuves d’avortement en raison du sexe de l’enfant (Casey et al., 2013 [2] ; Garenne and Hohmann, 2014 [3]) on ne les voit jamais dénoncer cette discrimination liée au sexe de l’enfant.
L’avortement est loin d’être un acte volontaire pour toutes les femmes qui le subissent. Dans au moins 25 % des cas, il est précédé de violences pour y contraindre la femme (Hall et al., 2014 [4]). Une autre étude montre que dans 64 % des avortements, la femme y a été incitée par son entourage (Rue et al., 2004 [5]). Avec une telle proportion, il est impossible de prétendre qu’il s’agisse d’une « liberté » pour les femmes : c’est plutôt une nouvelle façon de les soumettre. Sans oublier les affaires d’adolescentes forcées à avorter par leur violeur dans le but de cacher les preuves.
Comment en est-on arrivé à une généralisation de l’avortement ? Parmi les principaux promoteurs de l’avortement, il faut signaler le Planning familial, fondé par Margaret Sanger, membre du Ku Klux Klan, dont le but avoué était l’éradication de la race noire (cette dernière, pour les mêmes raisons s’est aussi prononcée pour l’euthanasie). On note qu’aux États-Unis, les taux d’avortement sont bien plus importants dans la communauté afro-américaine. Obama lui-même a avoué récemment que le but de la politique de « santé reproductive » était de limiter la population noire et hispanique des États-unis.
Les méthodes pour retourner l’opinion sont assez douteuses ; par exemple certains anciens membres [6] du Planning familial admettent avoir inventé des statistiques, prétendant que 60 % de la population était pour l’avortement, de sorte à manipuler les masses, les gens n’aimant pas soutenir une idée minoritaire (on remarque que l’inter-LGBT fait de même avec le mariage pour tous).
Dans les autres actes de violence, Laura Levites a affirmé publiquement qu’il faudrait tuer les pro-vie. On invitera également à lire L’affaire Jane Roe, écrit sous son vrai nom par Norma McCorvey, qui montre de quelle façon son cas personnel a été manipulé pour faire de l’avortement un droit constitutionnel aux États-Unis.
Enfin, l’avortement est un business juteux ; ainsi Carol Everett, qui était propriétaire d’une chaîne de cliniques d’avortement, raconte avoir promu des cours d’éducation sexuelle pour les jeunes, dans le seul but de favoriser l’activité de ses cliniques en augmentant les grossesses non-désirées.
Sur la question de l’éducation sexuelle, l’Europe devrait s’inspirer du modèle philippin qui a gardé au plancher la prévalence du SIDA et des grossesses non-désirées chez les adolescentes, alors que les pays avoisinants sont sinistrés de ce point de vue. Le secret de ce système réside simplement dans l’absence de cours d’éducation sexuelle.
L’avortement augmente le risque de cancer du sein : entre 1957 et 2013, sur 74 études posant cette question, 54 le mettent en évidence. L’augmentation des risques peut aller jusqu’à 20 fois (Jabeen et al., 2013 [7]). En outre, une autre étude (Bhadoria et al., 2013 [8]) met en évidence un risque six fois plus élevé de cancer après un avortement.
Au cours d’une discussion personnelle avec les membres de cette équipe, un scientifique qui l’avait mis en évidence en a immédiatement parlé à son supérieur, pensant avoir découvert un fait présentant un intérêt majeur. La réponse de ce dernier était que tout le monde était au courant. L’étude « Reardon et Coleman, 2012 [9] » a démontré la plus grande mortalité des femmes ayant avorté aussi bien à court qu’à long terme en comparaison de celles qui ont mené à terme la grossesse.
L’avortement pose des problèmes de fertilité, notamment à cause des dommages causés au col de l’utérus (Harlap and Davies, 1975 [10] ; Hogue, 1986 [11]) et à des problèmes de nidation qui surviennent (Maconochie et al., 2007 [12]).
L’avortement provoque des séquelles psychologiques : on observe notamment, un taux de suicide six fois plus élevé que la moyenne chez les femmes ayant avorté (Cougle et al., 2003 [13], 2001 [14] ; Gissler et al., 2005 [15], 1997 [16], 1996 [17]). Certaines femmes finissent par en faire des cauchemars (Rue et al., 2004). Lisbeth Burger, dans Le journal d’une sage-femme racontait même le cas d’une femme qui sur son lit de mort était « visitée » et « harcelée » par les nombreux enfants qu’elle avait avortés.
On rapporte d’autres problèmes de santé variés : 31 % des cas présentent des complications et 65 % souffrent de stress post-traumatique (Rue et al., 2004), 10 % des avortements peuvent mettre en jeu le pronostic vital de la mère (Frank P., 1985 [18] ; Freedman et al., 1986 [19] ; Grimes and Cates, 1980 [20]), la mortalité des mères est multipliée par 3,5 (Gissler et al., 2005, 1997).
Enfin, l’avortement augmente aussi le risque d’autisme pour les enfants suivants (Burd et al., 2005 [21]), les risques de prématurité, de fausse couche, et se trouve même être à l’origine de la plus forte prévalence d’incidents durant les grossesses suivantes chez la population afro-américaine. Avec de tels risques, comment peut-on encore le soutenir ?
N’importe quel abrégé d’embryologie donnera les faits ici mis en relief :
Pour ceux qui parlent des cas extrêmes de viols et de malformations, il faut rappeler des valeurs épidémiologiques, à savoir que d’après le NIH (National Institute of Health), les avortements en raison de la santé fœtale représentent moins de 5 % des avortements (aux États-Unis). Le taux de grossesses suite à un viol est de 8 cas pour 1 000. Même si ces cas peuvent être mis à part, en aucun cas l’avortement ne peut être considéré comme un bien pour l’enfant qui en est la victime. Il s’agit encore une fois d’une utilisation abusive d’une souffrance individuelle pour faire accepter l’inacceptable.
L’un des cas que je n’ai pas abordés est celui des enfants malades, en particulier ceux atteints de trisomie 21 : il s’agit là d’eugénisme pur et simple ! Il serait intéressant, si ce n’était alarmant, de voir que dans l’esprit de nos concitoyens, l’eugénisme est devenu la norme. Même le Téléthon finance des projets liés à la sélection embryonnaire, c’est-à-dire une autre forme d’eugénisme. Les chrétiens sont les premiers en France à s’investir dans le Téléthon, alors que cela va contre leurs valeurs.
[1] Wyldes, M., Tonks, A., 2007. Short communication : Termination of pregnancy for fetal anomaly : a population-based study 1995 to 2004. BJOG Int. J. Obstet. Gynaecol. 114, 639–642. doi:10.1111/j.1471-0528.2007.01279.x
[2] Casey, S.B., Waxman, D.B., Pedagno, A.T., 2013. No Girls Allowed : Sex-Selective Abortion and a Guide to Banning It in the United States. Regent J. Law Public Policy 5, 111.
[3] Garenne, M., Hohmann, S., 2014. Gender saturation in the southern caucasus : family composition and sex-selective abortion. J. Biosoc. Sci. FirstView, 1–11. doi:10.1017/S0021932014000078
[4] Hall, M., Chappell, L.C., Parnell, B.L., Seed, P.T., Bewley, S., 2014. Associations between Intimate Partner Violence and Termination of Pregnancy : A Systematic Review and Meta-Analysis. PLoS Med 11, e1001581. doi:10.1371/journal.pmed.1001581
[5] Rue, V.M., Coleman, P.K., Rue, J.J., Reardon, D.C., 2004. Induced abortion and traumatic stress : a preliminary comparison of American and Russian women. Med. Sci. Monit. Int. Med. J. Exp. Clin. Res. 10, SR5–16.
[6] Dr. Bernard Nathanson était l’un des fondateurs de la NARAL (Association nationale pour l’abrogation de la loi interdisant l’avortement) aux États-Unis en 1968, un homme qui a pratiqué environ 75 000 avortements et a quitté l’industrie de l’avortement afin de dénoncer les mensonges sur lesquelles le jugement Roe vs Wade a été construit. Voici ses mots :
« Nous avons convaincu les médias que la légalisation de l’avortement était une revendication raisonnable et brillante. Sachant que si un vrai sondage avait été utilisé, nous aurions été battus à plate couture, nous avons simplement fabriqué les résultats d’un sondage fictif. Nous avons annoncé aux médias un sondage dans lequel 60% des Américains étaient en faveur de l’avortement. C’est la tactique du mensonge auto-réalisateur. Nous avons réveillé assez de sympathie pour vendre notre programme d’avortement permissif en fabriquant le nombre d’avortements illégaux commis chaque année aux États-Unis : le chiffre réel approchait 100 000, mais le chiffre que nous avons donné aux médias à plusieurs reprises était 1 000 000. En répétant ce grand mensonge assez souvent, nous avons persuadé le public. Le nombre de femmes qui mourraient d’avortements illégaux était d’environ 200-250 par an. Les valeurs que nous avons constamment données aux médias était de 10 000. Ces faux chiffres ont pris racine dans la conscience des Américains pour finir par les convaincre qu’il fallait casser la loi sur l’avortement. Un autre mythe répandu à travers les médias était que la légalisation de l’avortement aurait pour seul effet de donner un cadre légal aux avortements jusqu’alors pratiqués illégalement. En fait, bien sûr, l’avortement est maintenant utilisé comme méthode principale de contrôle des naissances aux États-Unis et le nombre annuel d’avortements a augmenté de 1500% depuis la légalisation ».
[7] Jabeen, S., Haque, M., Islam, M.J., Hossain, M.Z., Begum, A., Kashem, M.A., 2013. Breast cancer and some epidemiological factors : a hospital based study. J. Dhaka Med. Coll. 22. doi:10.3329/jdmc.v22i1.15628
[8] Bhadoria, A.S., Kapil, U., Sareen, N., Singh, P., 2013. Reproductive factors and breast cancer : A case-control study in tertiary care hospital of North India. Indian J. Cancer 50, 316–321. doi:10.4103/0019-509X.123606
[9] Reardon D. C. et P. K. Coleman, 2012, Short and long term mortality rates associated with first pregnancy outcome : Population register based study for Denmark 1980-2004 , Med Sci Monit, vol. 18, nᵒ 9, p. PH71‑PH76.
[10] Harlap, S., Davies, A.M., 1975. Late Sequelae of Induced Abortion : Complications and Outcome of Pregnancy and Labor. Am. J. Epidemiol. 102, 217–224.Retour ligne automatique
Hogue, C.J., 1986. Impact of abortion on subsequent fecundity. Clin. Obstet. Gynaecol. 13, 95–103.
[11] Hogue, C.J., 1986. Impact of abortion on subsequent fecundity. Clin. Obstet. Gynaecol. 13, 95–103.
[12] Maconochie, N., Doyle, P., Prior, S., Simmons, R., 2007. Risk factors for first trimester miscarriage—results from a UK-population-based case-control study. BJOG Int. J. Obstet. Gynaecol. 114, 170–186. doi:10.1111/j.1471-0528.2006.01195.x
[13] Cougle, J.R., Reardon, D.C., Coleman, P.K., 2003. Depression associated with abortion and childbirth : a long-term analysis of the NLSY cohort. Med. Sci. Monit. Int. Med. J. Exp. Clin. Res. 9, CR105–112.
[14] Cougle, J.R., Reardon, D.C., Coleman, P.K., 2001. Depression associated with abortion and childbirth : a long-term analysis of the NLSY cohort. Clin. Med. NetPrints 1.
[15] Gissler, M., Berg, C., Bouvier-Colle, M.-H., Buekens, P., 2005. Injury deaths, suicides and homicides associated with pregnancy, Finland 1987-2000. Eur. J. Public Health 15, 459–463. doi:10.1093/eurpub/cki042
[16] Gissler, M., Kauppila, R., Meriläinen, J., Toukomaa, H., Hemminki, E., 1997. Pregnancy-associated deaths in Finland 1987-1994—definition problems and benefits of record linkage. Acta Obstet. Gynecol. Scand. 76, 651–657.
[17] Gissler, M., Hemminki, E., Lönnqvist, J., 1996. Suicides after pregnancy in Finland, 1987-94 : register linkage study. BMJ 313, 1431–1434.
[18] Frank P., 1985. Induced abortion operations and their early sequelae. Joint study of the Royal College of General Practitioners and the Royal College of Obstetricians and Gynaecologists. J. R. Coll. Gen. Pract. 35, 175–180.
[19] Freedman, M.A., Jillson, D.A., Coffin, R.R., Novick, L.F., 1986. Comparison of complication rates in first trimester abortions performed by physician assistants and physicians. Am. J. Public Health 76, 550–554.
[20] Grimes, D.A., Cates, W., 1980. Abortion : methods and complications. Hum. Reprod. Concept. Contracept. Hagerstown Harper Row.
[21] Burd, L., Severud, R., Kerbeshian, J., Klug, M.G., 2005. Prenatal and perinatal risk factors for autism. J. Perinat. Med. 27, 441–450. doi:10.1515/JPM.1999.059
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