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Petit argumentaire portatif à l’usage des manifestants

« Quand il n’existe aucune vérité ultime qui guide et oriente l’action politique, alors les idées et les convictions peuvent être facilement exploitées au profit du pouvoir.  » Jean Paul II, Veritatis splendor

La riposte

Quand l’occupation est intellectuelle, se taire est collaborer. L’objet de cette riposte est de rendre la parole au bon sens.

1) Le "mariage pour tous" est-il une revendication du peuple français ?

Le « mariage pour tous » est revendiqué par les coteries ou lobbys Lesbiens Gays Bisexuels Transsexuels dites LGBT, c’est-à-dire une minorité seulement des personnes présentant ces tendances, celle-là même qui attaque violemment des églises, refuse le débat en menaçant François Hollande ou défile sans pudeur pendant la Gay pride. Voici un slogan d’Act Up, association financée par l’Etat : « NOUS NE QUÉMANDONS PAS LES PLEINS DROITS QUI NOUS REVIENNENT. NOUS NE TENDRONS NI LA MAIN NI L’AUTRE JOUE. PRÉPARONS LES PLANCHES ET LES CLOUS. » Certains d’entre eux tenté d’attaquer les manifestants du 17 novembre et même réussi à agresser des enfants le 18 novembre. Heureusement, ils n’ont pas gêné les cortèges du 13 janvier : à croire que le froid est homophobe ! [1]

2) Quel est l’intérêt de ces coteries ?

Dans un souci revanchard, les lobbys LGBT veulent singer le mariage classique, précisément quand il devient « dépassé » et « inepte » aux yeux d’une partie croissante de nos concitoyens. Pourtant, le terme « mariage » signifie encore, dans tous les dictionnaires, l’union d’un homme et d’une femme. Personne n’en est donc privé : tous les Français majeurs et vaccinés, quelle que soit leur orientation sexuelle, peuvent se marier avec une personne de l’autre sexe.
A ce propos, Aude Mirkovic précisait : « Poser la question en termes de discrimination sur l’orientation sexuelle n’est pas exact. Le désir homosexuel d’une personne peut faire qu’elle n’ait pas envie de se marier avec une personne du sexe opposé. Mais ne pas avoir envie et ne pas avoir le droit, ce n’est pas la même chose. [...] Une personne ne se réduit pas à un désir, sexuel ou autre. L’individu est libre face à ses désirs et le désir, homosexuel ou autre, ne suffit pas à fonder une catégorie de personnes, et certainement pas une catégorie juridique. Si deux personnes de même sexe ne peuvent pas se marier et, surtout, ne peuvent pas être parents du même enfant, ce n’est pas parce qu’elles sont homosexuelles, mais parce qu’elles sont de même sexe. » [2]
Cependant, ils ne demandent pas seulement le mariage en tant que tel, ils désirent également, ce qui est assez naturel en fin de compte, adopter des enfants.

3) Que penser de l’adoption par des couples de même sexe ?

Nous pensons que les enfants ont besoin d’un père et d’une mère comme d’une filiation dans laquelle s’inscrire. Le besoin des enfants doit donc primer sur l’envie des parents.
De nombreux psychiatres et philosophes prétendent toutefois le contraire. Dans l’absence de certitude, abstenons de faire l’expérience sur des enfants.

4) Quelle philosophie est-elle responsable d’un tel basculement intellectuel ?

Cette revendication est soutenue par quelques politiciens progressistes. Ces derniers n’appréhendent pas le réel de la même manière que nous. Ils supposent que ce réel est chaos. Selon eux, tout ordre social, comme la famille par exemple, est une imposture, une construction, au service de pouvoir dominant. Ainsi, l’ordre d’une société est une contrainte dont il faut se « libérer ». Les progressistes cherchent leur bonheur et leur liberté en dehors du monde, c’est-à-dire nulle part puisqu’ils refusent toute transcendance. Ils sont donc voués à l’échec. [3]

5) Est-ce « homophobe » de s’y opposer ?

S’il est nécessaire de déplorer les actes, l’amour nous interdit de juger les personnes. Néanmoins, la charité ne s’adresse pas à des groupes, ne trouve pas sa cause dans l’orientation sexuelle, mais elle se destine à des êtres ; si la compassion est amenée à distinguer ceux qui souffrent, c’est à ce titre seulement que les hommes et femmes malheureux de leur sexualité, dans leur sexualité ou par leur sexualité bénéficient d’une attention toute particulière.

6) Le « mariage pour tous » va-t-il changer quelque chose pour nous ?

Quarante modifications – au moins – du code civil sont prévues. Les propositions les plus fantaisistes pour remplacer « père » et « mère » eurent cours, mais elles semblent arrêtées sur « parent 1 » et « parent 2 » : à votre charge d’expliquer cela à vos enfants.

7) Admettons, mais va-t-il vraiment modifier la société ?

La loi, en ce qu’elle s’applique à tous sans exception, donne les principes généraux d’une société. Ainsi, nul n’est exclu du mariage civil : il est loisible à tout homme de se marier avec une femme. Légiférer pour l’ensemble des Français à partir d’une communauté particulière ou au nom d’une différence minoritaire, que ce soient sur les femmes, les pygmées ou les camelots ambulants du Cotentin revient donc à séparer les Français selon des caractéristiques secondaires. De fait, dès que la loi Taubira sera promulguée, il y aura deux types de Français, ceux qui ont des tendances hétérosexuelles et ce qui ont des tendances homosexuelles. Et ce sera sans aucun doute au détriment des premiers. Mgr Centène l’écrivait dans le Figaro : « Si la loi n’est plus un socle commun pour la nation, qui pourra garantir la stabilité du pacte social ? À quelle résurgence du communautarisme faut-il s’attendre ?  ».

8) Peut-on promouvoir l’ « homosexualité » ?

Légiférer sur l’« homosexualité », c’est en faire une norme pour toute la société via le mariage, c’est donc la promouvoir.
Or l’un des honneurs de l’homme est sa sexualité : elle n’est ni animale puisqu’elle est la rencontre de deux âmes ; ni angélique, car elle est procréative. La sexualité est plus qu’une parenthèse de la vie conjugale. Etant habitée, la sexualité classique fonde le rapport avec autrui, et donc les relations sociales : ouvertes (si elle ne refuse pas l’altérité sexuelle la plus évidente), respectueuses (dans la tendresse plutôt que la sauvagerie) généreuses (quand elle ne veut pas d’abord son propre plaisir), franches (par ses regards croisés) et fécondes (quand elle est ouverte à la vie). Toutes les formes de sexualité ne sont donc pas égales dans leurs conséquences sociales. La mise en pratique, le consentement moral, l’exhibition dans les rues ou les mairies, voire la promotion de certaines tendances sexuelles, au rang desquelles l’« homosexualité », sont dangereux pour la hauteur - sans laquelle il n’y a pas de réelle liberté - d’une société.

9) Pouvons-nous vraiment revenir sur cette loi ?

La réalité toujours sut trouver ses champions quand elle était menacée. Les manifestants, les hommes politiques, les journalistes, les internautes, les chefs d’entreprises, et tous les hommes engagés à son service n’ont pas toujours réussi à faire entendre raison à ceux qui décident, notamment dans la lutte contre le travail le dimanche. Toutefois, des hommes de tout bord ont obtenu la suppression du décret Buffet de 2002 (qui aurait pu tuer le mouvement scout) ; à défendre le Lundi de la Pentecôte ; à prévenir le projet de « mariage homosexuel » à l’aide d’une « entente parlementaire » en 2005-2006 ; à défaire le statut de beau-parent ; à faire trembler le Téléthon. Les exemples sont légion.
N’était l’ « autisme » du gouvernement, la mobilisation actuelle, extraordinaire par son étendue et sa qualité humaine et intellectuelle, aurait du endiguer ces décisions peccamineuses. Nous pouvons toutefois parier que cela refrénera les prochaines velléités de Monsieur Hollande.

10) Quelles peuvent-être les conséquences de cette loi ?

Si notre Président s’y reprendra probablement à deux fois avant de modifier la société en profondeur une nouvelle fois, il n’en demeure pas moins que la loi Taubira connaît des suites logiques néfastes : la Procréation Médicalement Assistée (PMA) sera étendue. Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement et ministre des Droits des femmes, a annoncé sur le plateau de BFM TV, le 28 janvier, que l’élargissement de la PMA aux couples de femmes sera voté avant la fin de l’année 2013 ! Puis, pour que les couples masculins de même sexe ne soit pas discriminés par rapport à leur coreligionnaires féminins, nul doute que la Gestation Pour Autrui (GPA) sera proposée. Nous dépasserons alors la fable orwellienne, pour aboutir à la marchandisation de ce qu’il y a de plus intime chez la femme [4]. Au nom de l’égalité ? « On n’a jamais vu une femme riche porter l’enfant d’un couple pauvre, fût-il homosexuel. » [5]

Pour répondre aux idées reçues les plus fréquentes, voici nos précédentes ripostes :

Rien ne prouve que les enfants élevés par des parents de même sexe en soient affectés.

Le « mariage pour tous » ne change rien pour les couples hétérosexuels qui pourront continuer à se marier comme avant.

Le mariage homosexuel est une question d’égalité

L’égalité pour tous les couples, vraiment ?

Jésus n’aurait rien contre le mariage gay

S’opposer au mariage gay est une réaction de catholiques.

S’opposer au « mariage pour tous », c’est être homophobe

Puisqu’ils s’aiment...

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