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Introduction à la théologie de l’Avent à partir de la liturgie de la messe du Premier dimanche

Cet article a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 4 décembre 2013.
En ce premier dimanche de l’Avent, il est d’une actualité spirituelle brûlante.
Par Yvonig Overenn-Kaer.

Nous voici de nouveau au seuil d’une nouvelle année liturgique. Un nouvel an qui commence par des ornements violets, cela pourrait paraître étrange quand on y réfléchit un peu, d’autant plus que nos maisons et nos rues s’ornent de magnifiques décorations ces jours-ci. En effet, le violet renvoie communément à la pénitence. Mais ce n’est pas tout à fait exact. C’est d’abord une couleur liturgique « neutre » ou une « non-couleur » marquant un temps de préparation, un temps qui doit amener à un autre temps de fête. Ainsi le violet fera mieux ressortir l’or de la solennité. Bien sûr la préparation suppose aussi la pénitence, mais ce n’est pas la tonalité première de l’Avent.

Un livre liturgique aujourd’hui trop méconnu, le martyrologe [1], contient un éloge spécifique pour le premier dimanche de l’Avent.

Dominica I Adventus
Dominica prima Advéntus Dómini nostri Iesu Christi, in quo témpore primus Dei Filius advéntus inter hómines recólitur ac simul secúndus eius advéntus in fine témporum exspectátur. Premier dimanche de l’Avent de notre Seigneur Jésus Christ, temps dans lequel la première venue du Fils de Dieu est remémorée, en même temps que sa seconde venue à la fin des temps est attendue. [2]

Cet éloge marque l’entrée dans le temps de l’Avent. Elle est explicite : l’Avent est le temps de l’avènement du Seigneur. C’est donc le temps de faire mémoire de sa première venue et d’attendre son retour.

Le Cérémonial des Évêques, au n°235, énonce la double caractéristique du temps de l’Avent : « c’est un temps de préparation à la solennité de Noël, dans laquelle est commémorée la première venue du Fils de Dieu parmi les hommes, et c’est aussi le temps dans lequel, par une telle mémoire, l’esprit est orienté vers l’attente de la seconde venue du Christ à la fin des temps. Pour ces deux raisons l’Avent se présente comme un temps d’attente fidèle et joyeuse [3] ».

La liturgie (lex orandi) explicite quelle est cette attente : la foi en la promesse donnée à l’Incarnation qui est source de notre ferme espérance du Royaume à venir (lex credendi). Mais elle nous aide surtout à vivre activement cette attente : changer nos vies en tournant nos regards vers la béatitude éternelle qui nous attend, par la pénitence, les œuvres de charité et surtout par la joie dont nous devons être témoins (lex vivendi).

Considérons maintenant cela à travers la liturgie de la messe.

La messe

Ant. ad introitum Cf. Ps 24, 1-3

Ad te levávi ánimam meam, Deus meus, in te confído, non erubéscam. Neque irrídeant me inimíci mei, étenim univérsi qui te exspéctant non confundéntur.Vers toi, j’élève mon âme, ô mon Dieu, en toi je me confie, je n’aurai pas à en rougir. Et qu’ils ne ricanent pas sur moi, mes ennemis De ceux qui t’attendent, aucun n’est déçu.

L’introït est tiré des premiers versets du psaume 24 (25). Il n’a pas changé lors de la dernière réforme liturgique. Il exprime l’attitude de l’Église en ce premier dimanche de l’Avent. Toute l’Église reprend les paroles de David, confiant en Dieu au milieu de ses épreuves. « Ad te levávi ánimam meam, Deus meus, in te confído... ». Il s’agit de désirer activement la venue du Seigneur. Ce désir, cette attente est confiante avec un espoir qui ne peut être déçu : « étenim univérsi qui te exspéctant non confundéntur ». La confiance est « si ferme qu’elle se sent assez forte pour lancer un défi à ceux qui se rient de son espoir jamais lassé » [4]. Le roi David attendait la venue dans la chair du Messie. L’Eglise revit cette attente messianique qui est maintenant eschatologique. La confiance est la même car c’est Dieu lui-même qui l’a promis. La mélodie grégorienne illustre la joie discrète, fruit de la confiance en la promesse [5] .

Non dicitur Gloria in excélsis.

Durant l’Avent on ne chante plus le Gloria jusqu’à Noël, jour de l’année où ce chant prend tout son sens. L’absence du chant du Gloria pendant l’Avent, tout comme l’absence de l’Alleluia en Carême, a une signification. Cela renforce l’éclat de ce chant quand il revient dans la liturgie, mais aussi l’absence révèle que l’Avent est un temps de préparation, un temps « inaccompli », un temps qui nous amène vers l’événement source du sens plein.

Collecte

Da, quaesumus, omnípotens Deus, hanc tuis fidélibus voluntátem, ut, Christo tuo veniénti iustis opéribus occurréntes, eius déxterae sociáti, regnum mereántur possidére caeléste. Per Dóminum.Donne, nous t’en prions, ô Dieu tout-puissant, à tes fidèles cette volonté d’aller, avec des oeuvres de justices, à la rencontre de ton Christ qui vient, afin que, étant associés à sa droite, ils méritent de posséder le Royaume des cieux [6].

Cette collecte commence immédiatement par la demande « Da, quaesumus... », sans aucune anamnèse et avec une invocation minimale « omnipotens Deus ». C’est surprenant, car rare pour les collectes. La liturgie de l’Avent s’ouvre ainsi par ce qui est au cœur de la vie des croyants, de l’Église : l’ardent désir de Dieu et de son Règne. La perspective de cette oraison c’est Notre Seigneur qui vient. Il nous appellera lors du jugement à entrer en possession du Royaume des cieux.
La collecte présente un double mouvement : le Christ qui vient et les fidèles qui viennent à sa rencontre. La venue du Christ est celle de la seconde Parousie. L’attente de cette venue n’est pas une attente passive, il s’agit d’aller à la rencontre du Seigneur les mains pleines d’œuvres de justice. La venue est donc à préparer par nos œuvres. Pour y arriver, nous demandons la volonté d’aller au devant du Christ qui n’est rien d’autre qu’un élan d’amour. C’est donc la charité que nous demandons à Dieu le Père, par le Christ et dans l’Esprit-Saint. La proposition finale exprime les fruits de cette rencontre avec le Christ : mériter de posséder le royaume des cieux en étant associé à sa droite. C’est une allusion à Mt 25, 34 : « Alors le Roi dira à ceux de droite : Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume qui vous a été préparé depuis la fondation du monde. »

Les lectures

Je laisse le commentaire des lectures à vos curés, qui l’ont sans doute fait avec brio. Sachez seulement que, contrairement au reste de l’année, jusqu’au 16 décembre inclus, c’est la lecture du livre d’Isaïe qui a orienté le choix des autres textes, et non l’évangile. Le livre d’Isaïe est le livre par excellence de l’Avent. La majorité des lectures de l’Ancien Testament aux messes et la totalité des lectures longues de la liturgie des heures sont tirées du prophète. La promesse du salut, l’annonce d’un Messie, l’annonce du jugement des nations ont une place particulière dans ce livre. À la lumière de l’Incarnation, on y voit facilement la prophétie des deux parousies.

Alleluia

Alleluia. Ostende nobis, Domine, misericordiam tuam, et salutare tuum da nobis. Allelulia. Alléluia. Montre-nous, Seigneur, ta miséricorde, et ton salut donne-le-nous. Alléluia.

Le chant de l’Alleluia et son verset sont toujours une clé importante pour interpréter la thématique des lectures choisies et plus largement du mystère célébré dans la messe.

Ce verset indique l’attente par les verbes à l’impératif « ostende », « da ». L’objet des demandes exprime l’objet de l’attente : le salut, la miséricorde. La tension eschatologique du premier dimanche de l’Avent est ici évidente.

« C’est une prière qui demande la miséricorde mais entendue dans le sens général de bienveillance plutôt que dans le sens précis du pardon des péchés. C’est pourquoi [la mélodie grégorienne] est toute imprégnée de paix et déjà de joie ; l’Église est si sure de la réponse qui lui sera faite et elle sait si bien sous quelle forme aimable va venir la miséricorde [7] ! »

Secrète

Súscipe, quaesumus, Dómine, múnera quae de tuis offérimus colláta benefíciis, et, quod nostrae devotióni concédis éffici temporáli, tuae nobis fiat praemium redemptiónis aetérnae. Per Christum. Reçois, nous t’en prions Seigneur, les dons reçus de tes bienfaits que nous t’offrons, et, parce que tu concèdes que notre dévotion temporaire soit réalisée, fait qu’ils soient pour nous le gage de ton rachat éternel.

L’oraison commence immédiatement par la demande exprimée à l’impératif « suscipe ». L’invocation au Père est très brève « Domine ». Il y a en fait deux demandes toutes deux liées aux dons eucharistiques.

La première invocation est directement liée à la présentation des dons : « Suscipe … munera quae tuis offerimus collata beneficiis ». Il y a un écho au dynamisme de la collecte, un double mouvement : aller au devant de Celui qui vient / offrir à Dieu les dons reçus de ses largesses. C’est le mouvement de l’exitus – redditus de l’économie divine.

La seconde demande est orientée vers la destination de ses dons : ils deviendront le corps et le sang du Christ. Bien qu’implicite, la référence au sacrifice eucharistique est claire. La « devotioni temporali » fait référence au sacrement de l’eucharistie. Il est en effet passager. Les sacrements ont été institués par le Christ pour l’Église pérégrinante, entre ses deux avènements. Nous retrouvons-là une référence au temps limité par les deux parousies.

La célébration du sacrement est concédée par le Père. Cela signifie que la source de toute action liturgique est le Père : le Fils est envoyé par Lui pour réaliser sa volonté. Ainsi les sacrements institués par le Christ trouvent leur origine en dernière analyse dans l’initiative du Père. « La parole que vous entendez n’est pas de moi, mais du Père qui m’a envoyé. » (Jn 14,24).

Demander que les dons soient pour nous les gages du salut, c’est-à-dire qu’ils deviennent corps et sang du Christ, signifie demander leur sanctification. Le prêtre appelle l’action de Dieu pour la réalisation du sacrement. La demande de l’envoi de l’Esprit-Saint sera explicitée dans la prière eucharistique.

Notons aussi la dynamique temporelle de cette oraison : les dons ont été reçus (passé), nous les offrons maintenant (présent) et nous demandons qu’ils deviennent (futur proche) les gages du salut éternel (fin des temps).

Préface I de l’Avent : de duobus adventibus Christi

De duobus adventibus Christi … Qui, primo advéntu in humilitáte carnis assúmptae, dispositiónis antíquae munus implévit, nobísque salútis perpétuae trámitem reserávit : ut, cum secúndo vénerit in suae glória maiestátis, manifésto demum múnere capiámus, quod vigilántes nunc audémus exspectáre promíssum. … C’est Lui qui, lors de la première venue dans l’humilité de la chair assumée, a accompli la promesse de l’antique dessein, et a ouvert pour nous le chemin du salut éternel : afin que, lorsqu’il viendra une seconde fois dans la gloire de sa majesté, par le don alors seulement manifeste, nous recevions ce qui a été promis que, en veillant, maintenant nous osons attendre [8].

La préface constitue le début de prière eucharistique. Elle en est la première section anamnético-laudative. L’embolisme contient la motivation de l’action de grâce. Nous ne commenterons que l’embolisme car c’est la seule partie variable. Le sens de la préface est donné par son titre : « De duobus adventibus Christi ». Il est donc facile de diviser en deux parties la préface : l’Incarnation et le retour en gloire.
La première venue est une venue dans l’humilité de la chair assumée. C’est la kénose, l’abaissement obéissant du Fils vers l’humanité pour accomplir la promesse de l’antique dessein, c’est-à-dire la rédemption du monde. Ce dessein salvifique est annoncé dans tout l’Ancien Testament. La kénose trouve son paroxysme dans la Passion et la mort de Jésus sur la croix. Mais c’est par cette mort librement consentie qu’il ouvre le chemin du Royaume des cieux, le salut éternel. Cette venue dans notre histoire ouvre le chemin du salut pour aujourd’hui. Ce chemin passe par les sacrements dans l’Église. La dynamique temporelle est ici du passé vers le nunc de la célébration.

La seconde partie sur la seconde venue est construite en parallèle de la première. Cette fois l’avènement du Christ ne sera pas dans l’humilité, mais sera « in suae gloria maiestatis ». L’expression est très belle. Elle fait penser aux plus belles icônes ou mosaïques du Christ Pentokrator, ou encore aux tympans clunisiens représentant le jugement dernier. Ce n’est plus un chemin ouvert qui est donné, mais un don manifeste. Le temps du parcours du chemin de foi est écoulé, le Salut sera manifesté. Enfin, le parallélisme se retrouve aussi dans la dynamique temporelle : dans la première partie nous avions un mouvement du passé, des origines, vers l’aujourd’hui, ici c’est un mouvement de la fin des temps vers le nunc de notre espérance présente. Notre foi en la seconde venue du Christ pour juger définitivement le monde est le fondement de notre espérance du don à recevoir : le ciel. C’est parce que le Christ a annoncé lors de sa première venue, son retour (Mt 25,31s) que nous osons attendre la promesse : « recevez en héritage le Royaume qui vous a été préparé depuis la fondation du monde. » (Mt 25,34). Cette attente n’est pas passive, nous devons être vigilants. Cette attente vigilante, le Christ nous l’a enseignée dans les paraboles sur le Royaume [9].

Ainsi, bien qu’elle parle de l’Incarnation, la préface I de l’Avent est marquée par une tension eschatologique qui se traduit dans notre quotidien par l’attente vigilante de la seconde venue du Christ. C’est bien la tonalité du temps de l’Avent jusqu’à la semaine préparatoire à Noël (du 17 au 24 décembre).

Antienne de communion

Ant. ad communionem Ps 84, 13
Dóminus dabit benignitátem, et terra nostra dabit fructum suum.Le Seigneur donnera son bienfait et notre terre donnera son fruit.

Tout comme pour l’introït, l’antienne n’a pas été modifiée lors de la dernière réforme. Le Psaume 84 est un psaume dit d’Avent, reprenant les couleur de ce temps.
La bonté du Seigneur, c’est Lui-même. Cette bonté nous est donnée dans le Verbe Incarné. Le fruit de la terre, c’est l’humanité du Christ que la Vierge Marie Lui a donné.
Sur les lèvres du psalmiste, ces paroles renvoient à l’Incarnation. Dans la liturgie, l’Église reprend aussi ce sens. Mais en les chantant au moment de la communion, elle leur donnent aussi le sens de la venue du Christ dans les âmes par l’Eucharistie qui prolonge sacramentellement l’Incarnation. Prises dans l’ensemble de la liturgie de l’Avent, ces paroles prennent aussi un sens eschatologique : à la fin des temps, la gloire et la bonté du Christ seront communiquées sans voile à la terre entière. Toute l’humanité définitivement récapitulée en Christ donnera tout son fruit.

Ici encore, la mélodie grégorienne traduit un chant de joie. « Il n’est pas un mot qui n’en soit pénétré [10] ».

Post-communio

Prosint nobis, quaesumus, Dómine, frequentáta mystéria, quibus nos, inter praetereúntia ambulántes, iam nunc instítuis amáre caeléstia et inhaerére mansúris. Per Christum. Qu’ils nous soient utiles, nous Te le demandons, Seigneur, ces mystères fréquentés, par lesquels, nous qui marchons au milieu des choses qui passent, déjà maintenant tu nous ordonnes d’aimer les biens célestes et de rester attachés aux biens qui demeurent. [11]

L’oraison, directement liée à la communion eucharistique à peine reçue, ne comporte que la très brève invocation « Domine ». L’orientation est à l’inverse de la préface : des mystères présents reçus dans la pérégrination vers les biens célestes. Nous demandons que l’eucharistie, qui est une anticipation, une image, des biens à venir, renforce notre attachement quotidien à les désirer. Ici aussi nous retrouvons le vocabulaire de la marche et l’opposition des biens qui passent « inter preatereuntia » à ceux qui demeurent « mansuris ».

Bénédiction solennelle

Omnípotens et miséricors Deus, cuius Unigéniti advéntum et praetéritum créditis, et futúrum exspectátis, eiúsdem advéntus vos illustratióne sanctíficet et sua benedictióne locuplétet. R. Amen.

In praeséntis vitae stádio reddat vos in fide stábiles, spe gaudéntes, et in caritáte efficáces. R. Amen.

Ut, qui de advéntu Redemptóris nostri secúndum carnem devóta mente laetámini, in secúndo, cum in maiestáte sua vénerit, praemiis aetérnae vitae ditémini. R. Amen.
Et benedíctio Dei omnipoténtis, Patris, et Filii, + et Spíritus Sancti, descéndat super vos et máneat semper. R. Amen.

Que Dieu tout-puissant et miséricordieux, de qui vous croyez la venue passée du Fils unique, et de qui vous attendez celle à venir, vous sanctifie par l’éclairage de sa propre venue et qu’il vous rende riches de sa bénédiction. R. Amen.

Qu’au long du chemin de la vie présente, il vous rendent ferme dans la foi, joyeux dans l’espérance et agissants dans la charité. R. Amen.

Que vous qui vous réjouissez avec un esprit dévot à propos de la venue de notre Rédempteur selon la chair, quand il viendra dans sa majesté, vous soyez enrichis des récompenses de la vie éternelle. R. Amen [12].

Les bénédictions solennelles trouvent leurs origines au Moyen-Âge. Elles avaient pour but de demander à Dieu une grâce supplémentaire pour soutenir les fidèles dans leur jeûne. Elles n’étaient donc pas données le dimanche, mais seulement en semaine pendant les temps de pénitence (Avent, Septuagésime et Carême).

La bénédiction solennelle pour le temps de l’Avent est profondément eschatologique. Dans la première section, il est fait mémoire des deux venues et que nous sommes dans le temps intermédiaire. Dieu est invoqué par l’expression « Omnipotens et misericors Deus ». Il y a ici un écho à l’alleluia où l’on demande de voir la miséricorde de Dieu. La bénédiction est présentée comme étant une richesse. C’est un des dons du Seigneur. À noter que la venue est décrite ainsi : une action d’éclairer qui nous sanctifie. Belle image de ce qu’est la Révélation. La venue ici évoquée serait alors l’Incarnation.

La deuxième section a pour thème la vie présente qui est un chemin. Cette thématique parcourt toute l’eucologie de ce dimanche. Déjà la collecte demande la volonté d’aller au devant, « tuis fidélibus voluntátem ... occurréntes ». La prière sur les offrandes l’évoque par notre culte passager « devotioni temporali ». Enfin la post-communion décrit ce chemin : « inter praetereúntia ambulántes ». Cette section demande le renforcement du don des vertus théologales pour parcourir ce chemin vers le Christ qui vient.

La dernière section fait de nouveau mémoire des deux venues du Rédempteur, mais cette fois l’origine de la bénédiction demandée est la seconde venue. La première nous réjouit car elle est promesse des récompenses de la vie éternelle « cum in maiestáte sua vénerit » que nous souhaitons obtenir dans cette bénédiction.

Ainsi s’achève la liturgie de la messe du Premier dimanche de l’Avent. Pour être complet, il faudrait maintenant se pencher sur la liturgie des heures de ce jour. Nous le ferons dans un prochain volet d’articles où nous analyserons brièvement les antiennes des offices majeurs (Vêpres I et II, Lectures et Laudes) et nous développeront un peu plus les hymnes de la Liturgia Horarum pour l’ensemble du temps de l’Avent.


[1C’est le dernier livre qui a été réformé. (l’Editio Typica ne date que de 2001). Toujours pas traduit en français... Son actualisation et l’intéressante introduction est en partie l’œuvre d’un prêtre érudit du diocèse de Vannes que je me permets de saluer ici.

[2Ceci est notre traduction littérale. D’une manière générale, nous fournirons une traduction assez littérale, en tentant de rester le plus proche possible du latin, tant pour le vocabulaire que pour la syntaxe. Ceci en observant les principes de l’instruction sur les traductions liturgiques Liturgiam Authenticam de 2001..

[3CDD, Caeremoniale Episcoporum, 1984.

[4Baron, Dom L., L’expression du chant grégorien, Vol. 1, Abbaye de Kergonan, Plouharnel, 1947, 7.

[5Ibid.

[6La traduction officielle est éloignée du texte latin et en appauvrit le sens et la dynamique : Donne à tes fidèles, Dieu tout-puissant, d’aller avec courage sur les chemins de la justice à la rencontre du Seigneur, Pour qu’ils soient appelés, lors du jugement, à entrer en possession du Royaume des cieux.

[7Ibid, 12

[8Une fois encore, on peut constater et regretter l’édulcoration de l’actuelle traduction liturgique officielle : Car il est déjà venu, en prenant la condition des hommes, pour accomplir l’éternel dessein de ton amour et nous ouvrir le chemin du salut ; il viendra de nouveau, revêtu de sa gloire, afin que nous possédions dans la pleine lumière les biens que tu nous as promis et que nous attendons en veillant dans la foi.

[9cf. Mt 24,32 – 25,13 par exemple.

[10Baron, op.cit.

[11Cette fois le missel français nous propose un texte qu’il est difficile de qualifier de traduction : Fais fructifier en nous, Seigneur, l’eucharistie qui nous a rassemblés : C’est par elle que tu formes dès maintenant, à travers la vie de ce monde, l’amour dont nous t’aimerons éternellement. Par Jésus, ...

[12Missel français : Vous croyez que le Fils de Dieu est venu dans ce monde, et vous attendez le jour où il viendra de nouveau ; À la clarté de cette lumière qui lève, que Dieu son Père vous guide en toutes vos démarches et qu’il multiple sur vous ses bénédictions. Amen.

Qu’il rende ferme votre foi, joyeuse votre espérance, et constante votre charité. Amen.

La venue du Rédempteur pauvre parmi les pauvres est déjà pour vous une grande joie ; quand il apparaîtra dans toute sa gloire, qu’il vous ouvre le bonheur sans fin. Amen.

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