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Que fait le Saint-Père ? Parle-t-il à la manière des journalistes ou, pour tenir un discours sémiotiquement semblable, dit-il des choses sémantiquement différentes ?
1°) — Conformément à la théologie chrétienne, il rappelle que c’est Caïn qui a fait rentrer la violence dans le monde, et que cette violence est antérieure à l’islam dans le coeur de l’homme, même musulman. (Ceux qui prétendent l’inverse concèdent d’ailleurs, métaphysiquement, un drôle de pouvoir à Allah, au Prophète ou au Coran, celui de descendre aussi profondément que le baptême et le péché. L’Islam — entendu comme système de valeurs, code de lois, au mieux civilisation — excite/favorise/flatte au plus des passions mauvaises qui préexistent dans le coeur de l’homme, mais il ne saurait se substituer au péché.)
2°) — Regardant donc la violence comme une donnée humaine, il ne l’impute pas sans partage à une religion. Et alors, comme tout adulte bien élevé, a fortiori catholique, il ne rejette pas la faute de ses problèmes sur les autres, d’autant qu’il a très sûrement lu la parabole de la paille et de la poutre (Mt. VII, 3-5), et qu’il croit que nous sommes tous responsable de tous devant Dieu. Il mesure certainement que si, comme religion, le christianisme a davantage répandu la paix et la charité que toute autre, comme vraie religion, il est encore plus comptable des crimes de ses adeptes.
3°) — Il refuse de jeter deux continents l’un contre l’autre. Et quel catholique pourrait exalter un choc des civilisations, dont la principale cause est le péché de l’Occident ? Quel catholique peut disperser sa colère quand la guerre contre Mammon fait rage plus que jamais ? (À quoi devons-nous l’immigration sunnite en France ? Aux commandements du Prophète ou aux directives de Junker ?)
4°) — Il se souvient de l’excellent discours de son prédécesseur à Ratisbonne, qui a eu les conséquences que l’on sait : sept églises attaquées en Palestine, deux chrétiens assassinés en Irak, et une religieuse assassinée en Somalie. Tout en évitant la casse, il démontre lui aussi — à son corps défendant ? — que l’Islam est actuellement incapable de rendre compte de lui-même, si tant est que ce soit possible un jour, quand bien même tout propriétaire d’un compte twitter s’improviserait herméneute officiel.
5°) — Il ne reconnaît donc pas au califat auto-proclamé le pouvoir de définir l’islam, serait-ce par la violence ; il refuse que les terroristes « établissent leur propre justice » (Rom. X, 3) ; il leur dénie le droit d’ancrer le terrorisme métaphysiquement et spirituellement. Et il en a le mandat, à la différence de tous ses détracteurs. Seul il décide quels violents raviront le royaume de Dieu (Mt XI, 12), et dans quelle bataille.
6°) — Il cherche à humilier les nationalistes français, à contredire Dominique Venner, à désarmer l’Occident, à abolir la doctrine du double-effet, interdire la légitime défense, prohiber la guerre juste, empêcher les États de protéger leurs ressortissants, à relativiser les crimes commis au nom de l’Islam, et à faire endosser aux catholiques les attentats qui ont frappé nos compatriotes et coreligionnaires, alors même qu’il est le seul à être visé nominalement par Daesh.
Alors, quel est le plus probable ? Est-ce vraiment la sixième solution ?
[1] Et il vaudrait mieux traduire par « violence musulmane », d’après le professeur Jean-Marie Salamito
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