L’infolettre du R&N revient bientôt dans vos électroboîtes.
On connaît quelques abbés, plutôt versaillais et donneurs de leçons, prêts à jeter l’anathème sur leurs ouailles. Qu’ils comprennent ces blanc-blecs, la France se sauvera par le réseau et le journal télévisé, l’entremise des forces les plus ignobles ne serait plus à rejeter, parole de padre. Nous les voyons, une fois la consécration terminée, ou presque, propager la bonne parole sur les réseaux sociaux : amour, repentance et drapeaux roses, l’évangélisme, décidément, aime la couleur. Ils ont une antienne, la tolérance, tant qu’elle va dans le sens des normes et des codes du système devant lequel ils choisirent de s’agenouiller : à quoi bon combattre des castes qui finiront par remplir leurs bouches désireuses de reconnaissance plutôt que d’honneur, et d’exposition plutôt que de conversion ? Leurs doctes propos trouvent invariablement une condamnation de la violence, cette introuvable violence dont ils accuseront toujours ceux qui se reconnaissent être leurs fidèles plutôt que d’intenter un procès au système, dont ils se complaisent à être les jureurs.*
Les « événements » qui se sont déroulés le 11 novembre dernier nous ont procuré une nouvelle salve de remontrances hautaines, paternelles. Des gradés, des gardiens voulurent sonner le clairon de leur indifférence : la France se perd, mais qu’elle s’en aille dans le respect et le silence au moment où le pleutre de Tulle et son valet breton viennent raviver la flamme dans un grand élan de concorde télévisuelle. Qu’importe finalement que cette flamme soit insultée par les déclamations présidentielles sur la Shoah alors que nous nous souvenons des Poilus, qu’importe que ce même gouvernement trahisse et la vocation diplomatique de la France et l’aura de notre pays, la Nation, finalement n’aurait d’autre choix que de saluer respectueusement un président dont elle sent pourtant l’illégitimité et l’incurie.
Les perturbateurs du 11 novembre n’avaient peut-être pas complètement raison de choisir une telle date mais leur geste mérite en réalité d’être considéré non comme une réaction enfantine ou méprisable mais bien comme le jaillissement d’un refus, d’une force inconsciente qui tonne depuis l’éternité de notre Pays : ces gens là ne peuvent et ne doivent être nos chefs. Il ne s’agit plus alors du refus ponctuel du grotesque François Hollande mais bien d’une aspiration au retranchement, au refus intégral d’un destin de la France accaparé par les coteries et les intérêts étrangers qui ne peut qu’aboutir invariablement à l’exaspération de ceux qui sont encore bercés par leur destin français. Nous vivons une crise de la légitimité dont les lendemains chaotiques sont en germes dans les grossières fêlures qui achèvent la communauté nationale et des généraux viennent défendre la Lettre avant l’esprit, la parade avant la flamme.
Il faut toujours que quelques vestales s’échinent à conserver un temple de pieuses valeurs tandis que la Cité s’embrase. C’est alors que de vierges elles deviennent les menues catins d’un système qui n’a de cesse de les faire tapiner au loin dans quelques fourrés interlopes à l’abri des regards bourgeois. Et si pourtant elles venaient exposer au coeur de notre société la hauteur et la gloire des trésors qu’elles détiennent nous verrions leurs exploiteurs tomber comme l’éclair dans un fracas qui restaurerait immédiatement la légitimité du politique. La littérature devrait nous avoir appris qu’on ne sauve pas Mycènes en regrettant le bruit des mouches mais en dévoilant l’imposture dans un formidable accès de force et de pureté. La piétaille hésite encore, les étoilés servent la soupe, Clytemenstre peut continuer à humilier Électre.
Le lâche aime parer de sagesse son acceptation de la honte, la glose est là pour ça. Nous trouverons donc de doctes personnages heureusement disposés à nous rappeler qu’il n’appartient à personne de douter de la souveraineté populaire : l’élection présidentielle viendrait oindre le preux servant assis sur le trône de Nicolas Sarkozy...Encore faudrait-il que l’élection présidentielle dans une société morcelée et meurtrie par la violence économique puisse se revendiquer et du peuple et de la souveraineté. Certains de nos maîtres se satisfirent un temps de la Loi du nombre pour expliquer leur rejet des résultats issus de tels suffrages, mais l’extrême perversion des principes de notre système politique nous montrent peut être que le drame n’est pas là. Nous ne voyons que trop bien combien il ne peut y avoir de souveraineté quand des puissances médiatiques quasiment exclusivement détenues, et à la vue de tous, par des organes financiers organisent l’agenda de l’information, de la réflexion et de l’indignation afin de mieux conserver leur intérêt. Nous ne voyons que trop bien qu’il ne peut y avoir de souveraineté dans ces élections alors que nos villages et nos clochers sont contraints de financer leurs travaux par des emprunts apatrides et toxiques. Nous ne voyons que trop bien que la souveraineté n’est plus quand l’armée se réjouit de tendre l’autre joue à ceux qui la mutilent.
Populaire ensuite ? Populaire peut-être le viol des consciences et des héritages quand une majorité saborde jusqu’au mariage, institution qui n’avait et n’aura jamais besoin de l’écriture des Hommes pour imposer sa définition ? Populaire peut-être les discours économiques qui expliquent au travailleur que ses efforts n’existent pas et que sa souffrance n’est que le signe du confort condamnable que se sont acquis ses Pères ? Populaire sans doute la législation bruxelloise et les accords internationaux sur le libre-échange qui annihilent toute tentative, toute ébauche, d’indépendance économique ? Les mouches décidément pullulent sans vergogne à défendre une légitimité qu’ils n’acquièrent ni par intelligence avec la Nation, ni par mérite vénérable, mais qu’ils n’ont qu’à composter auprès de la caisse enregistreuse des seigneuries étrangères au corps social et à l’âme nationale.
La violence n’est plus alors violence dans les propos ou les actes de ceux qui résistent à un système tout entier destiné à l’expropriation des droits les plus élémentaires de la personne humaine : celui d’être considéré dans sa dignité avant sa profitabilité, celui d’être protégé et mené par un chef dont le pouvoir vient de la magnifique efflorescence de son amitié avec la Nation, celui enfin de pouvoir être laissé maître de son destin sans que des structures sociales le conduisent dès son premier battement à vivre tiraillé entre la négation de son autonomie morale et la persécution des aspirations de sa spiritualité. C’est la plus infâme des violences qui peut être faite à un peuple que de nier ensemble les racines de son existence et la valeur de ses membres. C’est ce que certaines élites se complaisent à faire pour que priment leurs veaux d’or, et nous ne devrions plus trouver une voix pour relativiser leurs méfaits.
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