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Depuis le 7 janvier, l’islam est devenu plus que jamais un sujet central de ce qu’on appelle encore, non sans l’esquisse d’un sourire, le débat public français. Pour les uns, l’islam - aussi appelé islamisme - est un danger terroriste latent qui menace la France, ou bien la République, c’est selon. Pour les autres, il s’agit de ne pas confondre un certain nombre d’exceptions, des moutons noirs, qui font honte aux musulmans. Tous prétendent savoir ce qu’est la réalité de l’islam, ou du moins ce qu’il devrait être. Pour le catholique, tout cela n’a guère de sens. Alors, éclaircissons le tableau. Difficile de savoir qui pense quoi, pourquoi et comment. On peut néanmoins dégager des portraits.
Il y a ceux qui « padamalgamisent » les discussions, et empêchent toute pensée de germer. Généralement, ce sont les gens de gauche, de Sarkozy à Mélenchon, qui marchent exclusivement selon le mode orwellien de la censure sous égide de liberté d’expression. Ils sont Charlie, parce que s’ils ne l’étaient pas, ils se verraient moins grands, ils sentiraient leur âme moins belle. Ceux-là ne peuvent que servir de cache-misère à un débat qui scinde l’opinion. Évacuons-les d’emblée du débat.
Il y a ceux qui admettent que dans l’Islam il y a des choses fâcheuses. Des choses qui ne sont pas très cosmopolitiquement correctes. L’image type serait un Michel Onfray. Ils ne rejettent pas l’islam en soi – le fait religieux ne les intéresse d’ailleurs que modérément –, mais ils dénoncent les sourates de guerre, l’attitude envers les femmes, l’incompatibilité avec le principe de laïcité, etc. Bref, ils appellent de leurs vœux une réforme de l’Islam, et rejoignent donc un certain nombre de musulmans modérés qui ont voix au chapitre, comme Malek Chebel ou Tariq Ramadan. Charlie Hebdo ? Oui, c’est la concession que doivent faire les musulmans. Ils doivent accepter d’être traités comme les autres.
Il y a ceux qui voient dans l’islam des éléments intégralement antinomiques à la société moderne et occidentale. Ce sont les Éric Zemmour, Riposte laïque, Résistance républicaine et autres adeptes de la loi de 1905. Mélange d’aversion envers les voiles et de la frayeur des barbes trop touffues, ils invoquent la France gauloise, du petit peuple, la Trinité républicaine, le bonnet phrygien ou l’État jacobin pour fustiger le communautarisme islamique. L’assimilation, c’est leur rêve ultime. Musulman à la maison oui, pourquoi pas, mais pourvu qu’on boive du pinard et qu’on mange du cochon au bistrot du coin. Ils aiment bien Charlie Hebdo, tout compte fait, parce que quand même, il n’y a pas de raison qu’on ne puisse pas leur cracher sur les babouches. « Après tout, on est chez nous ! »
Enfin, il y a ceux qui supposent que chaque musulman est un terroriste en puissance. Sans nier l’existence d’une « cinquième colonne », c’est à dire d’un univers des cités, culturellement isolé et régenté par de nouvelles règles, où les tendances radicales ont libre cours dans les esprits, on peut affirmer sans trop prendre de risque que cette vision relève de la paranoïa pure et simple. Ceux-là, Charlie Hebdo, ils s’en fichent. Ce qu’ils voient, c’est un indice de plus soutenant l’imminence du chaos.
Tout cela s’entrecoupe, se superpose, se subdivise ; bref, il y a là à boire et à manger.
Comment se placer, quand on est de culture européenne, française, qu’on est catholique romain, et qu’on a reçu une éducation d’honnête homme ? Allez savoir.
Pour ma part, je n’ai aucune envie de contraindre les musulmans à changer leur religion. Je sais trop ce que ça fait, quand des gens qui ne croient qu’en sainte Laïcité viennent vous dire ce qui est sacré et ce qui ne l’est pas. J’ai vu trop souvent ma foi insultée par ceux qui tiennent le haut du pavé pour souhaiter pareil traitement à qui que ce soit. Par ailleurs je ne vois pas en quel honneur j’interdirais à une femme de se cacher la tête sous un voile, d’honorer la tradition de ses ancêtres, d’observer le ramadan. L’islam peut bien être islam à sa guise, cela m’est tout à fait égal.
Seulement, il y a là une chose. Une petite chose. L’islam est une foi erronée. Une fausse religion. Elle ne reconnaît pas la nature divine de notre Seigneur Jésus Christ, elle ne reconnaît pas la Sainte Trinité, et elle ne participe pas de la communion universelle. C’est une religion qui porte avec elle une coutume, une culture en contradiction avec celles de nos pères, de ces hommes et ces femmes qui ont vécu avant nous sur les terres de France, d’Allemagne ou d’Italie. Or cette foi est en conquête. Lentement mais sûrement, selon une simple loi démographique, elle érige ses minarets et répand sa fausse parole. Charlie Hebdo, Mohamed Merah, ce ne sont que des étincelles lancées par le grand brasier qui s’apprête à enflammer ce que nous sommes, ce que nous fûmes, ce que nous devions être dans mille ans encore. Et si ce feu se propage si bien, c’est que les vieux chênes sont mourants, leurs branches déjà sèches. La vérité, c’est que la France ne peut qu’être dans la foi. Elle sera catholique, ou elle sera musulmane. Le mythe du petit père Combes ne tient plus.
Je ne hais pas l’Islam, qu’il soit modéré ou radical. Cela ne me concerne pas. Je constate simplement que par ses erreurs, il offense la gloire de notre Seigneur, que par sa conquête il menace la communion des chrétiens ; qu’en n’agissant pas, nous nous faisons complice de cette perdition. C’est là le seul vrai enjeu. L’Islam doit être combattu à armes égales, par les armes de la foi, car c’est sur le désert mystique qu’il avance. Le projet d’imposer à un musulman un apéro « saucisson-pinard », pour qu’il donne un gage de franchouillardise, me révulse. La simple idée d’offenser, par un dessin laid et enfiellé, la foi de l’autre, à l’abri de la laïcité et la liberté d’expression, me fait rougir de honte. Et à quel point faut-il être vulgaire pour ne pas en rougir ? Ceux qui raisonnent ainsi ont perdu de vue tout sens de l’honneur et du sacré. Les cosmopolites de gauche, qui sont Charlie, tout comme les laïcards nationaux, dont certains se réclament de l’ancienne France, ils ne savent plus ce que c’est que de croire, de tomber à genoux devant un Dieu. Ils ne savent pas combien l’offense du sacré est vile et méprisable. Plutôt mourir qu’être Charlie. Je suis Roland, je suis Du Guesclin, je suis Bayard. Je n’injurie pas mon ennemi en lui donnant des caresses. Je le rejette tout net, tout entier. Saints et maudits compris, je le combattrai comme il me combat.
N’allons pas nous compromettre dans des discussions interminables sur l’Islam, sa nature, ses enseignements. Ces disciples de Mahomet ont la respectabilité de croire en quelque chose, d’avoir pour horizon plus qu’un poste de télévision ou une voiture achetée à crédit. En bien des points, nous devrions avoir pour eux plus de respect que pour nombre de Charlie. Mais comprenons bien que nos provinces, la France, l’Europe ne peuvent nous contenir eux et nous. Il est grand temps de ne plus reculer, de planter la Croix dans ces terres qui ont englouti nos ancêtres. Défier tout autant les Libres Penseurs que les cohortes au croissant. Signalons aux uns le retour du sacré, et aux autres, apprenons que cette parcelle du monde a déjà son Sauveur ; un Sauveur qui n’est pas venu apporter la paix, mais le glaive.
Négocier l’Islam, c’est déjà l’accepter. Notre devoir, c’est l’évangélisation de nos terres, perdues dans le brouillard. Pour que nous puissions dire avec le grand Ronsard en sa profession de foi : « Cette Église nous est par la tradition / De père en fils laissée en toute nation / Pour bonne et légitime, et venant des Apôtres ; / Seule la confessons sans en recevoir d’autres. »
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