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[Mariage Ganymède] [Riposte 5] Jésus n’aurait rien contre le mariage gay

Atlantico : Votre réponse me surprend, connaissant votre foi et la position de l’Église sur le mariage homosexuel…

Jean-Claude Barreau : Mais Jésus se contrefoutait de ce genre de choses. Le seul péché pour Jésus est le mépris de l’autre. Il a dit deux choses. Aux bien-pensants : « les putains vous précèderont dans le royaume des cieux ». Et en parlant du sabbat, la chose la plus sacrée de la religion juive : « le sabbat est fait pour l’homme et pas l’homme pour le sabbat. » Vous pouvez appliquer cette phrase à tout. Par exemple : « le mariage est fait pour l’homme et pas l’homme pour le mariage. » Les évangiles ne délivrent aucun message sur ce sujet. On parle de l’union d’un homme et d’une femme, mais ça n’est qu’une possibilité. Même Jésus – ou Saint-Paul - n’était pas marié !

source : Atlantico, 13 mai 2012.

Jésus aurait-il oublié de parler du mariage homosexuel ?

En trois ans de pérégrination à travers la Palestine, Jésus n’aborde jamais la question de la vie maritale des couples de même sexe. Oubli volontaire ? Malencontreux ? Signalons au passage, qu’Il ne s’est jamais prononcé non plus sur l’inceste et la polygamie, laissant au bon sens et à une certaine loi naturelle le soin de supporter notre discernement.

Les seules relations conjugales dont Il parle sont celles des couples de sexes différents, et Il sera allègrement suivi par Saint Paul dans ses lettres aux premières communautés chrétiennes. Celui-ci condamnera la pédérastie et glorifiera l’union de l’homme et de la femme, incarnation de la relation du Christ à l’Église, don total mutuel.

Jésus était l’ami des pécheurs, n’aurait-il pas été l’ami des homos aujourd’hui ?

Alors qu’on interrogeait le Christ sur les pécheurs qu’Il se plaisait à fréquenter, Celui-ci répondait : « Ce ne sont pas les gens biens portants qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs. » [1]

La vrai libération qu’apporte au monde le Christ n’est pas une libération de la Loi, une libération des règles, une libération transgressive, elle est une libération de la mort et du péché. Le Christ ne délivre pas des lois. La liberté nouvelle à laquelle Il nous appelle, est cette capacité à sortir d’une relation de pouvoir et de confrontation, de désir et de convoitise, pour s’offrir toujours davantage par la charité, au service des autres.

« En effet, dans le Christ Jésus ni circoncision ni incirconsision ne comptent, mais seulement la foi opérant par la charité. […] vous en effet, mes frères, vous avez été appelés à la liberté ; seulement, que cette liberté ne se tourne pas en prétexte pour la chair ; mais par la charité mettez-vous au service les uns des autres. » [2]
Si donc la charité est « la Loi dans sa plénitude » [3], c’est parce que par elle, Dieu nous affranchit de notre condition pécheresse.
Et, à la lecture de l’Ancien et du Nouveau Testament, nul doute possible, les relations homosexuelles sont un péché.
La relation du Christ aux pécheurs est toute entière dans l’évangile de la femme adultère lorsqu’Il lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, désormais ne pèche plus. » [4] ; Il est absolue miséricorde et en même temps exhorte à ne plus pécher. Dieu s’est incarné, s’est approché de la femme adultère au plus près, non par complaisance avec le mal, mais pour la sortir de son mal.

En résumé, Jésus a certainement fréquenté des personnes homosexuelles. Autre certitude, Il est toujours présent à leur côté même si elles ne s’en rendent pas forcément compte ou refusent de l’accepter. Mais là encore, non par complaisance ou attrait pour le péché, mais par amour, par charité, Il offre à chacun, dans une miséricorde infinie, la rédemption, le Salut. C’est à son exemple que les chrétiens doivent agir envers les personnes homosexuelles.

Comme le notait très justement François Mauriac dans sa Vie de Jésus : « Il existe une hypocrisie pire que celle des Pharisiens, c’est de se couvrir de l’exemple du Christ pour suivre sa convoitise. » Jean-Claude Barreau dénie certes le pharisaïsme biblique dans la mesure où il est lecture littérale de la Loi et perte de l’Esprit, mais pratique lui-même un néo-pharisaïsme consistant à privilégier la littéralité des actes du Christ lui-même tout en négligeant leur Esprit : le pardon et le Salut.


[1Marc 2, 17.

[2Galates 5, 6 et 13.

[3Romains 13, 10.

[4Jean 8, 1-11.

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