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Le général Didier Tauzin est né en 1950 à Dakar. Militaire comme son père, il passe par Saint Cyr dont il sort à la dixième place. En sus de sa formation militaire [1] il est titulaire d’un DESS de l’institut d’Administration des Entreprises. Durant sa carrière militaire il fut appelé à commander divers régiments, notamment le 1er RPIMA [2]. Durant les années 2005 et 2006 il créa les « centres de la secondes chances » [3] qui offre aux jeunes issus de milieux défavorisés de s’insérer dans la société grâce à l’armée. Alors qu’il avait obéit aux ordres de Mme Alliot-Marie et en opposition avec l’État-Major, il est évincé de l’armée. Forts de nombreuses expériences, il décide – en accord avec sa femme – de monter un mouvement politique : France Terre d’Espérance. Répondant : « si j’étais président de la république pendant dix ans, que ferais-je pour redonner un avenir à la France ? » son livre, Rebâtir la France présente succinctement ce que l’on pourrait appeler son programme. En une centaine de page le Général traite de nombreux sujets qui touche la France et qui participent à sa décadence. Fervent catholique, il n’hésite pas à développer chacune de ses pensées en s’appuyant sur la loi naturelle, évitant ainsi des à priori tristement néfastes dans notre belle France.
Comme beaucoup d’auteurs, le général commence par un constat. Loin de vouloir s’apitoyer sur le sort des Français, il n’hésite cependant pas à décrire les grands maux qui nous touchent : la négation du réel en ce qui concerne l’homme et la vie ; la culture partisane de la république ; la soumission des politiques et des médias à l’oligarchie mondiale ; la perte de la vraie fonction de l’homme politique et cætera.
Il s’attarde également sur les deux grands risques qui menacent la France et l’Europe.
Le premier étant « de très graves problèmes sociaux pouvant dégénérer en guerre civile. ». Les facteurs renforçant ce risque sont d’un côté l’insécurité liée aux trafics d’armes, une haine de la France et de ses symboles, et un communautarisme cliveur ; de l’autre une baisse des moyens de la police et de l’armée. D’après lui, si une crise financière grave venait à secouer la France et que le pays s’embrasait, le gouvernement n’aurait aucun moyen de contenir les émeutes et serait obliger de « [faire] appel à une force de maintien de la paix de l’ONU ». Néanmoins, il rappelle que le cas Français est loin d’être isolé, et d’autre pays pourraient se trouver dans la même situation, cela déboucherait sur ce qu’il nomme « une guerre civile mondialisée ».
Le second risque ciblé par le Général est « la disparition de la France par déclin démographique ». En se basant sur les estimations à longs et moyens termes annonçant des flux migratoires forts entre l’Afrique et l’Europe [4], il argue que la population européenne — soumise à la junte antiraciste — se retrouverait rapidement noyée dans une population qu’elle ne sait plus assimiler. De fil en aiguille, il en résulterait une disparition de la culture et du peuple Français.
Par la suite, le général détaille ce qu’il appelle « les quatre piliers du redressement ». Le premier « revenir aux fondamentaux politiques de notre nation », est une liste de sept points réaffirmant notamment : que l’homme est un être créé ; qu’il est plus qu’un simple corps dont chacun fait ce qu’il veut ; que la famille est le socle de la société ; que la France est de culture chrétienne ; que la politique est un service rendu au peuple et à l’homme ; que la France a pour mission de promouvoir l’homme ; et que la laïcité est d’origine chrétienne lorsqu’elle n’est pas dévoyée en laïcisme.
Le deuxième pilier réside en la « restauration de la fonction présidentielle » ; à savoir que le président doit conduire la nation avec pour but le bien commun et en service pour son peuple ; le président doit également « construire et préserver l’unité nationale », c’est en cela que réside sa légitimité ; et enfin, il doit préparer les futurs chefs de la nation. C’est pour le général une grand tare de notre constitution que de ne rien prévoir pour assurer une continuité dans la gestion du pays. En effet, si notre pays est doté de structures préparant la future élite, celles-ci ne forment que des administrateurs et non des gouvernants [5].
Troisième pilier du redressement : « refonder notre démocratie et restaurer notre État ». La démocratie française ayant été dévoyée par les classes dirigeantes en une oligarchie dictatoriale et totalitaire, le général insiste sur l’importance de remettre le peuple au centre de cette démocratie, notamment en luttant contre la structure partisane de la république. Parmi les points importants détaillés dans ce chapitre, Tauzin s’attarde sur la nécessité de « redéfinir les missions de l’État ». Si la situation a bien évolué depuis Maurras, il n’empêche que sa vision de la décentralisation rejoint parfaitement celle du Martégal : retour de l’État aux fonctions régaliennes – « qu’il faut cependant redéfinir pour notre temps ». En outre le général insiste sur l’abandon de l’État providence, remplacé par un État subsidiaire « qui reste à inventer » et qu’il définit ainsi « l’État n’a à sa charge que les fonctions qu’il est le seul à pouvoir assumer, et ne doit s’immiscer dans les autres affaires que si les responsables manquent à leur devoir. »
Enfin dernier pilier, et non des moindres, Didier Tauzin veut replacer « la famille au cœur de la politique globale de l’État ». Les réformes proposées ne sont que le retour à une société saine se basant sur la famille. En effet, en sus de remettre la famille à sa place, il souhaite favoriser le développement de ces dernières, tout d’abord « en [cessant] toutes les attaques contre la famille », et en en faisant « un acteur à part entière de la vie politique et économique ». De plus, l’auteur aspire à confier l’éducation des enfants à leurs parents par le rétablissement de « l’autorité parentale » . Ainsi, cette transmission si importante des parents deviendraient à la fois un droit et un devoir. Le général désire également « libérer les enseignants de l’emprise totalitaire des idéologues » afin de que l’enseignement retrouve « sa mission première qui est de transmettre notre culture nationale. » Finalement, Tauzin argue que le meilleur moyen de redonner à la France une culture familiale forte est d’investir les familles dans la vie politique, « de la commune jusqu’au niveau national. »
Dans une dernière partie, le général s’attache à définir les « grandes orientations d’une politique d’avenir », sorte de visée à long terme de son programme. Il part du principe que les réformes urgentes développées auparavant ont été effectuées. Ces grandes orientations tiennent en quatre thèmes : « Forger une nouvelle unité nationale pour tenir compte de la composition actuelle de notre pays ; libérer notre économie et la placer au seul service de l’homme et du bien commun ; fonder les relations de la France au monde sur sa souveraineté » notamment en repensant l’Europe et en développant une sorte de « partenariat avec l’Afrique » ; et enfin « restaurer la puissance militaire de la France, parce qu’elle est un outil essentiel du bien commun ».
Si ce court opuscule parvient fort bien à cibler les grands combats qui nous attendent pour relever le pays, il n’est pas particulièrement détaillé, et cela parce qu’il veut laisser la jeunesse régler les détails de son avenir, il souhaite que des jeunes rejoignent France Terre d’Espérance et développent avec précision le programme du mouvement. Son engagement ne se fait pas au profit d’une France militairement et économiquement forte, mais bien pour « les jeunes Français qui en ont si dramatiquement besoin ». En outre, à aucun moment il ne perd pas de vue la constitution actuelle du peuple de France : il sait parfaitement que l’homme qui fera ces réformes connaîtra une longue période d’impopularité. « Rêve que tout cela ? Oui, mais un rêve à notre portée … si nous le voulons, si vous le voulez ! »
[1] Il est également diplômé du Centre des Hautes Études Militaires et de l’Institut des Hautes Études de la Défense Nationale
[2] Régiment Parachutiste d’Infanterie de Marine
[3] EPIDe ; Établissement Public d’Insertion de la Défense
[4] Rapport de l’ONU du 13 juin 2013 : d’ici 2100 la population européenne devrait diminuer de 15% pour atteindre 600 millions. La population Africaine devrait passer de 1,1 à 4,2 milliards de personnes. Ceci provoquant une forte immigration vers l’Europe estimée à 20 million de personnes en 2050, en sus de celles déjà présentes.
[5] ENA : École Nationale d’Administration
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