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Le réseau Philorient ou l’urgence de s’enraciner

Tu seras Vendéen mon fils,
Par notre Roi, par nos abbés,
Tu porteras la fleur de Lys
Et la croix du Saint baptisé
Du 22 au 29 juillet 2018, une vingtaine de jeunes se sont retrouvés au Château de la Flocellière, en Vendée. Ils appartiennent au réseau Philorient.
Elisa Bureau, secrétaire générale de l’association a répondu à nos questions.

R&N : Pouvez-vous présenter les Rencontres Philorient à nos lecteurs ?

Elisa Bureau : Philorient est un réseau rassemblant de jeunes chrétiens, orientaux et occidentaux, ou plutôt intéressés par l’Orient et l’Occident, pour se former à l’unité de l’Eglise, pour s’enraciner dans sa terre, dans sa patrie, dans sa foi, dans son pays.
L’association propose différents temps dans l’année. Tout d’abord trois week-ends : un culturel, un fraternel et un spirituel. Les participants des précédentes Rencontres estivales se retrouvent et partagent un week-end avec d’autres jeunes qui viennent découvrir Philorient. Nous y proposons des conférences mais également des découvertes. A Marseille par exemple, nous avons découvert le rite melkite, à Lyon le rite lyonnais ainsi que l’histoire de la Capitale des Gaules.
Enfin les Rencontres d’été, qui durent une semaine, soit en Orient soit en Occident, et qui permettent d’approfondir les enseignements reçus au cours de l’année, mais aussi consolider les amitiés qui se sont tissées. L’année dernière nous étions au Liban et le thème était le Christianisme et l’Enracinement. Pour l’édition 2018, nous sommes en Vendée et nos réflexions sont axées autour du Beau et de l’Enracinement. L’année prochaine nous retournerons certainement au Liban, afin de monter une antenne libanaise.

R&N : Comment se déroule votre semaine ? Et que pouvons-nous vivre à Philorient ?

Le rythme d’une semaine avec Philorient est intense mais bien équilibré : nous avons les conférences le matin et nous proposons des ateliers pratiques, artistiques ou témoignages l’après-midi.
Les participants reçurent une instruction sur la beauté du chant grégorien, par le Père Augustin-Marie Aubry, dominicain de Chéméré-le-Roi, et ensuite ils purent apprendre une œuvre complète du répertoire.
Astrid Maréchaux, restauratrice de mosaïque à Marseille, proposa un atelier pratique et chaque participant pu confectionner son « Cœur vendéen » en mosaïque.
Nous avons également eu des enseignements sur le rôle des latins en Orient avec le Père Aubry, sur le mémoricide et le génocide vendéen avec Reynald Secher, sur la bataille culturelle et l’action culturelle avec Clotilde Brossollet et discuter tout un après-midi avec Raphaël Toussaint, nommé peintre de la Vendée par Philippe de Villiers.
Par ailleurs, nous souhaitions que les participants soient plongés dans le thème du beau et de l’enracinement pour débuter cette semaine. Quoi de mieux que le Puy du Fou pour cela ? Une journée complète dans « le plus beau parc au monde » pour s’émerveiller devant une réalisation spectaculaire, tant sur le fond que sur la forme.
Enfin, la sainte messe était dite quotidiennement, ce qui contribua évidemment au beau et à l’enracinement et cela nous nourrissait spirituellement.

R&N : Ce thème du beau et de l’enracinement, est-ce une demande qui émane du réseau Philorient - notamment des participants - ou est-ce l’intuition des organisateurs ?

Le thème nous est apparu clairement à la fin de nos Rencontres au Liban l’année dernière. Lors d’un atelier qui était proposé, les participants ont écrit une icône. Et nous avons réalisé que cela était très beau. En effet, nous pouvions ne rien connaître au dessin, ne pas du tout être artiste, nous étions tous en mesure de réaliser une icône magnifique, parce que c’est une véritable union avec le Christ, un instant de prière avec Lui. A travers les résultats des travaux des différents participants, le beau et la prière étaient intimement liés.

R&N : Elisa Bureau vous êtes spécialiste de l’Orient car vous y avez vécu près de trois ans, notamment au Liban. Est-ce pour cette raison que Philorient est proche de ce pays ?

L’initiateur de ce projet Philorient est Matthieu D., ancien étudiant de Philanthropos. A travers les trois piliers de Philanthropos - culturel, fraternel et spirituel - et en écoutant une intervention de Monseigneur Mirkis, évêque chaldéen, qui disait que « l’antidote contre l’état islamique c’est la culture », Matthieu s’est dit que c’était par la culture que nous pouvions construire quelque chose et aider les chrétiens en Orient. C’est ainsi que lui et d’autres membres du bureau Philorient m’ont contacté et c’est avec plaisir que j’ai répondu à leur appel.
Certes mes contacts en Orient ont permis de faciliter l’organisation des Rencontres au Liban l’année dernière, mais la relation avec les orientaux demandera un peu de temps pour qu’ils croient à ce projet et qu’ils aient envie de s’engager au sein de Philorient.

R&N : Vous avez parlé du beau et de l’enracinement tout au long de votre semaine et vous le dites, il est important de se connaître et de s’enraciner avant d’aller aider les chrétiens en Orient, qui nous demandent de ne pas les oublier. Que pouvez-vous nous dire sur l’enracinement ?

Difficile de répondre sans prendre parti ! C’est un véritable besoin que l’enracinement. Si nous ne nous enracinons pas, alors cela signifie que nous ne nous connaissons plus, que nous avons oublié les racines de notre pays, de notre terre et de notre foi.
Je dis souvent « relisons notre histoire ». L’histoire de la France évidemment, mais aussi la Bible pour comprendre notre enracinement dans la foi, dans l’Eglise, pour savoir d’où nous venons, comprendre ce que nous voulons vraiment. Lorsque nous aurons une culture historique et religieuse de notre pays, alors nous pourrons davantage aider les chrétiens en Orient.
Parce que les aider c’est très beau, mais avec nos idées de Français nous ne pourrons pas y arriver. Donc commençons pas nous connaître et aimer profondément la France et ses racines pour accepter la différence de l’autre et nouer des relations.

R&N : Et l’enracinement par rapport à la Vendée ?

L’enracinement par rapport à la Vendée fut une évidence, car ce qui nous semblait nécessaire c’était de nous enraciner en tant qu’Occidentaux, en tant que Français.
Alors il y avait la Vendée et son Puy du Fou avec le travail réalisé par Philippe de Villiers d’une part, mais aussi la Vendée avec son paysage plat mais beau, la Vendée avec son histoire, dont nous entendons peu parler parce que nombreux sont ceux qui refusent encore d’admettre la vérité, et enfin la Vendée pour ce qu’elle révèle – et réveille – chez les Français, à savoir cette volonté de servir son pays et défendre notre liberté de croire.

Vous pouvez retrouver l’intégralité du programme des Rencontres Philorient 2018 sur leur site.

Charlotte de Kerennevel

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