L’infolettre du R&N revient bientôt dans vos électroboîtes.
R&N : Suppression du délai de réflexion pour l’avortement, pilule du lendemain distribuée par les infirmières scolaires, ... 2015 a-t-elle été, en France, une année dramatique pour les défenseurs de la vie ?
Cécile Edel : Effectivement, l’année 2015 aura été une année d’attaques particulièrement offensives à l’enfant à naître et au respect de la Vie mais, vous savez, depuis le vote de la loi Veil le 17 janvier 1975, les gouvernements successifs n’ont eu de cesse de démontrer leur acharnement idéologique à favoriser et promouvoir l’avortement.
Pour ma part, je considère que l’expression même de ce dessein mortifère des pourvoyeurs de l’avortement a été atteinte lorsque le 26 novembre 2014, à l’occasion des 40 ans de la loi Veil, une résolution a été votée à l’Assemblée nationale pour ériger l’avortement en droit fondamental en France et en Europe. A la différence des débats houleux ayant animé l’hémicycle en 1974-1975, il est particulièrement consternant d’observer que seuls 7 députés courageux ont osé voter contre cette résolution. Car le tabou qui pèse aujourd’hui sur l’IVG fait que quiconque ose contester que l’avortement puisse être un droit, subira de fortes représailles publiques !
Il ne faut donc pas s’étonner qu’une telle résolution ait ouvert la voie à toute une série de dispositions pro-mort en 2015 à travers la loi santé dite loi Touraine :
Vous comprenez donc pourquoi, plus que jamais aujourd’hui, il est impératif de faire entendre notre voix afin de lever le tabou qui entoure encore l’avortement et d’en dénoncer la réalité, telle qu’elle est vécue par les femmes, les médecins, les hommes… : pressions, syndrome post-avortement, stérilité post-IVG …
C’est l’objet de la campagne de sensibilisation lancée par Choisir la vie à l’occasion du 24 janvier 2016 : à travers affiches, tracts, autocollants et invasion des réseaux sociaux, nous sommes déterminés à dévoiler et dénoncer la réalité de l’avortement.
Puisque la Marche pour la Vie a dû être malheureusement annulée cette année, il est urgent de « mettre l’enfant à naître à l’affiche » !
Nous ne connaîtrons malheureusement aucune trêve dans ce que nous réserve déjà l’année 2016 : Marisol vient en effet d’annoncer (et ce ne sera pas un poisson mais plutôt un poison (!) d’avril) que dans le cadre d’un avortement, l’intégralité des actes autour de l’interruption volontaire de grossesse (consultations, analyses, échographies…) sera remboursée à 100% à partir du 1er avril. Cette mesure va conduire à une discrimination - volontaire - entre l’acte d’IVG et la poursuite de la grossesse, puisque par exemple les 2 premières échographies avant le 5e mois de grossesse ne sont aujourd’hui remboursées qu’à 70%.
R&N : Le gouvernement a lancé à plusieurs reprises une grande offensive contre les sites qui proposent aux femmes des alternatives à l’avortement. Peut-on parler d’un acharnement politique et idéologique à promouvoir l’avortement ?
Cécile Edel : Ce déploiement gouvernemental d’énergie pour tenter de faire fermer les sites d’information tels qu’IVG.net témoigne de ce que l’avortement est devenu un véritable dogme républicain absolu qui expose quiconque tenterait de le contester aux foudres d’une majorité qui est la même que celle qui, le 11 janvier 2015, défilait sous la bannière « Je suis Charlie » pour défendre la liberté d’expression ! C’est le comble de l’hypocrisie, l’aveu d’un véritable acharnement idéologique à promouvoir l’avortement. Peu à peu, et ce depuis la loi Neiertz du 27 janvier 1993 qui a créé le délit d’entrave à l’IVG, on observe qu’on oublie volontairement le délit antérieur d’incitation à l’IVG (dont les plannings familiaux se rendent majoritairement coupables !), au profit de ce délit d’entrave à l’IVG. Impossible désormais d’évoquer les conséquences psychiques ou physiques de l’avortement, de délivrer une information exhaustive sur la réalité de l’avortement sans s’exposer à se voir accuser d’un tel délit d’entrave à l’IVG ! La liberté de la femme s’arrête manifestement pour le pro-avortement à la porte des centres de planification familiale qui n’offrent aucune alternative à l’IVG ! Ne nous laissons pas impressionner : continuons de dénoncer les conséquences de l’avortement et à aider les femmes à Choisir la Vie.
C’est cela la vraie liberté !
R&N : Pensez-vous que nous sommes en train d’assister à une criminalisation de toute remise en question de l’avortement en France ?
Cécile Edel : Si la lutte du gouvernement contre les mouvements et associations qui défendent le respect de la vie de l’enfant à naître s’est traduite par la création d’un site gouvernemental assurant la promotion de l’avortement et la mise en place d’un numéro vert, l’une des dispositions les plus significatives de cette tentative de criminalisation de toute opposition à l’avortement réside dans l’extension du délit d’entrave à l’IVG. Désormais, le gouvernement se dote des moyens de répression pénale pour « éliminer judiciairement » ses opposants.
Aujourd’hui, « l’information » sur l’avortement constitue un délit puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende, dès lors que cette information peut être estimée défavorable à l’avortement. Dans la ligne de mire du gouvernement y figurent ainsi les mouvements anti-avortement qui, selon lui, sur internet entravent l’accès à une information « fiable et de qualité sur l’avortement » ; Ce délit d’entrave, par son caractère imprécis porte potentiellement atteinte à la liberté de manifestation mais, surtout, porte atteinte au droit des femmes à recevoir des informations exhaustives sur leur grossesse et sur la réalité de l’avortement qui leur est proposé (voire imposé !) au sein des plannings familiaux.
Visant initialement l’entrave à la pratique de l’avortement, le texte étend le délit d’entrave au fait d’empêcher ou de tenter d’empêcher une femme de s’informer sur l’avortement et les actes préalables prévus par les articles L. 2212-3 à L. 2212-8 :, et cela même si la femme n’a pas encore décidé de subir un avortement, « soit en perturbant de quelque manière que ce soit l’accès aux établissements [d’avortement], la libre circulation des personnes à l’intérieur de ces établissements ou les conditions de travail des personnels médicaux et non médicaux ; - soit en exerçant des pressions morales et psychologiques, des menaces ou tout acte d’intimidation à l’encontre des personnels médicaux et non médicaux travaillant dans ces établissements, des femmes venues y subir ou s’informer sur une interruption volontaire de grossesse ou de l’entourage de ces dernières ». Toute information susceptible d’être entendue par une femme enceinte et pouvant être interprétée comme susceptible de la dissuader d’avorter serait donc, à en croire notre gouvernement, constitutive du délit, quel que soit le moyen de communication employé.
Rien de plus logique pour un gouvernement qui tend à faire de l’IVG un acte banal, un droit dont la critique ne peut qu’être interdite ! Heureusement, toutes les manœuvres du gouvernement ne sont qu’une forme d’intimidation qui rencontrent devant elles les barrières du respect de la liberté d’expression et la liberté de manifester, y compris pour ses plus farouches adversaires , les pro-vie !
R&N : Les révélations sur le planning familial aux États-Unis ont fait grand bruit et ont conduit à la suppression d’un certain nombre de subventions attribuées. Que penser du planning familial français ?
Cécile Edel : Les témoignages que nous recueillons au sein de notre antenne d’écoute révèlent les pressions exercées par le Planning Familial envers les femmes pour avorter et, parfois même, en dehors de toute légalité, n’hésitant pas à présenter, encourager (financer ?) le recours à l’avortement à l’étranger lorsque le délai légal pour avorter en France est dépassé .
Le planning familial, en France, jouit de subventions particulièrement importantes et l’on a pu observer combien la question de leur maintien pouvait devenir un argument électoral lors des dernières élections régionales, ce qui est plutôt positif !
R&N : S’il n’y aura pas de marche pour la vie cette année, il y aura cependant ce 24 janvier une journée internationale de l’enfant à Naitre. Est-ce une manière de répondre à la "Journée mondiale pour l’avortement" ? Quelles actions auront lieu ce 24 janvier 2016 à occasion de cette journée internationale de l’enfant à naitre ?
Cécile Edel : L’état d’urgence et le risque avéré de se voir interdits de manifester à la dernière minute nous ont effectivement contraints, avec regret, à annuler cette 11è édition de la Marche pour la Vie initialement fixée au 24 janvier prochain.
Cependant, fidèle à la promesse qu’elle avait faite fin septembre dernier, alors que Marisol Touraine faisait grand bruit autour de la Journée Internationale de l’avortement, de faire de ce 24 janvier la Journée de l’enfant à naître, Choisir la Vie a décidé de lancer une vaste campagne de sensibilisation autour de la réalité de l’avortement.
Ainsi, l’enfant à naître, s’il n’est pas « dans la rue, sur les pavés parisiens » sera « à l’affiche » !
Pour cela, nous avons décidé de lancer une vaste campagne de sensibilisation autour de l’avortement destinée à dénoncer la réalité de l’avortement, la manière terrible dont il est vécu par les femmes, les pressions qu’elles subissent, le syndrome post-avortement dont elles souffrent...
C’est la raison pour laquelle, outre la vaste campagne d’affichage et de tractage, nous avons souhaité présenter sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter) la triste réalité de l’avortement à travers des vignettes qui, chaque jour jusqu’au 24 janvier, présentent la réalité de l’avortement telle qu’elle est vécue par les femmes. Il s’agit de conserver fidèlement le témoignage qu’elles ont livré, dans ce qu’il a de terrible à nos yeux .cette réalité c’est que pour la grande majorité de ces femmes ou médecins l’avortement n’a été présenté que comme la seule solution par une pression familiale, voire professionnelle. Ces vignettes sont toutes précédées de la phrase d’accroche suivante : "IVG si vous saviez..." qui permet à Choisir la Vie de ne pas "adhérer" de manière complice à ce qui est dit par les femmes ou les médecins mais de révéler la vérité autour de l’avortement à travers ce qu’en disent les femmes elles-mêmes, d’en montrer l’horreur, les séquelles...
Les témoignages recueillis et les extraits que nous présentons sur les vignettes mettent tous en exergue soit les pressions subies par les femmes qui les amènent à penser que l’IVG ne constitue que la seule issue à une grossesse non désirée, soit le mal-être ressenti par ces femmes suite à l’avortement.
Il s’agit pour Choisir la Vie, à travers des témoignages "chocs" autour de la réalité de l’avortement, de briser le consensus politiquement correct qui entoure l’avortement selon lequel celui-ci serait un acte banal, sans aucune conséquence physique ou psychologique sur la femme, expression de la liberté de la femme à disposer de son corps.
Les témoignages viennent démontrer l’inverse : conséquences psychologiques et physiques donc acte non banal, pressions insupportables donc absence de liberté.
N’hésitez donc pas à commander tracts, affiches, autocollants et à liker et retweeter !
La Famille Missionnaire de Notre Dame, soutien fidèle à la Marche pour la Vie depuis ses débuts, menée par le Père Bernard Domini organise également, le 24 janvier, un pèlerinage pour la Vie ; après une messe à Notre Dame du Perpétuel Secours à 13h, des petits groupes se dirigeront vers la basilique du Sacré Cœur de Montmartre en récitant le chapelet. C’est une initiative concrète pour cette journée à laquelle nous vous invitons à participer.
Le R&N a besoin de vous !
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