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[Zénit MMXII] Le SNIPER de Marine Le Pen

Prolégomènes

Après la messe, Charles Cartigny et Bago se rendirent au Zénith. C’était à l’Est, dans un quartier choisi de Paris et ils hésitèrent longtemps avant de demander leur chemin aux autochtones. C’était à l’Est, en direction de la Mecque et de Jérusalem : à la suite d’Urbain II, d’Innocent III et de Marine Le Pen. C’était à l’Est, d’où vient le Salut. Bref, c’était à droite sur la carte.

La dernière fois qu’ils étaient allés au Zénith, c’était pour du « gros son » et de la « vibe’s » [prononcer vaïbzss] :

Mais mardi, confrontés à l’absence de vote catholique, royaliste, ou même les deux ; ils voulaient au moins retrouver le XIXè siècle et ses bon vieux radicaux-socialistes. Ces gens-là étaient méchants mais au moins, ils ne riaient pas bêtes.

Vous pourrez remarquez les images subliminales (2’08, par exemple) et l’engouement digne d’un stade de foutbeaul italien (6’00).

Ils auraient pu s’arrêter là. Mais, ils sont rédacteurs au R&N, gazette qui se gargarise d’une certaine tenue intellectuelle. Alors – et à la demande du seul clerc qui ose, pour l’instant du moins, prêcher en chaire avec une barette – ils allèrent plus loin. Bago décida de soumettre Charles Cartigny à la Question.

La Question


Bago
 : Bonsoir Charles.

Charles Cartigny : Bonsoir Bago.

Bago : Venons-en aux faits. Avez-vous apprécié l’ambiance – très multiculturelle et festive – du Zénith ?

Charles Cartigny : Multiculturelle, ça l’était plus que la dernière fois. Mais, je dois reconnaître que c’était moins festif ! Entre les paysans bardaches qui étaient devant nous, le couple africain qui était à notre gauche, celui digne d’American History X dans notre dos et l’escalier à notre droite, il faut avouer que la population présente m’a surpris. L’ère de Tonton Nonoeil et de ses skinheads est révolue.

Bago : N’y aurait-il donc plus de droite nationale [ndlr : extrême-droite] ?


Charles Cartigny :
« Ni droite, ni gauche ! Le Front National » [1] [rires gaulois]. Non, mais il est clair qu’elle cherche à rassembler hors de ses frontières – le comble – habituelles.

Bago : Pourtant, il serait sans doute plus payant et cohérent de tendre la main à l’UMP pour créer un grand parti de droite, bien que seuls 40% de ses électeurs voteraient Sarkozy au second tour [2] ; plutôt que de scier la branche sur laquelle elle est assise, par ses indignations socialisantes. Toutefois, n’est-il pas réjouissant de voir, qu’au-delà d’un système bi-partite méprisé par tous [3] , Marine Le Pen rassemble sous l’étendard tricolore ?


Charles Cartigny :
Bien entendu, on ne peut que se réjouir de voir un peuple uni sous son drapeau, même s’il y manque un coeur sacré au centre. Mais la vraie question est de savoir ce que l’on met derrière ce drapeau. Y met-on la nation, concept révolutionnaire et donc traditionnellement parlant, fondamentlement de gauche, ou la patrie, terre charnelle si chère à un autre Charles ? Marine a, semble-t-il, tranché en faveur de la première solution, ce qui montre bien l’évolution de l’échiquier politique aujourd’hui. La droite traditionnelle a bel et bien disparu. Marine Le Pen propose certes un Etat fort, mais bien trop présent : il est important de conserver une proximité mais il faut réduire le nombre de fonctionnaires. Marine Le Pen a des préoccupations sociales mais elles tendent à devenir socialisantes par démagogie comme la retraite à 60 ans ou la défense des acquis sociaux. Elle défend la liberté d’entreprendre mais ne veut pas de rigueur. Elle veut gagner du terrain sur les autres candidats anti-système, notamment de gauche, par des propositions séduisantes pour les classes ouvrières. Notons également – et c’est regrettable – qu’elle est animée d’une ambition démesurée et d’une soif de pouvoir qui lui font prendre ces décisions qui ne vont toujours dans le sens de celles de son père.


Bago :
Allez-vous néanmoins vous rallier au Front National au premier tour ?

Charles Cartigny : C’est certain. Mais, c’est également par défaut. Disons qu’elle est sans doute celle qui défend le mieux les principes non négociables de la note doctrinale du cardinal Ratzinger.

Bago : N’avez-vous pas peur de donner des voix à François Hollande ainsi ?

Charles Cartigny : Non, je pense que si on a un espoir même faible de voir la France rester elle-même, c’est en donnant à Le Pen le maximum de voix au premier tour. Si elle fait 20% et non 15%, Sarkozy fera quand même 23% et sera au second tour, mais nous pèserons lourd pour la suite. Même si le Président sortant conserve sa place à l’Elysée et qu’il continue à snober l’électorat frontiste, la France patriote fera mieux que la France internationaliste et communiste de Mélenchon. Ce qui serait un message fort.

Bago : Bon vote citoyen et solidaire à tous alors !


[1Un des slogans phares de la rencontre du Zénith.

[2Selon un sondage IPSOS.

[3En particulier, par tous ces politiciens qui ont oeuvré dans des gouvernements de droite et qui vont voter François Hollande : Martin Hirsh, Jean-Jacques Allaigon, Fadela Amara, Corinne Lepage, Azouz Begag ou le clan Chirac. http://www.libertepolitique.com/L-information/Le-fil-d-actualite/Les-nouveaux-Besson

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