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Le traité d’Aix-la-Chapelle, au regard de son contenu, représente une formalité des plus anodines. La France est déjà tenue par maintes obligations de servitude envers l’Allemagne, et si son objet n’était ailleurs, cet arrangement entre gens respectables semblerait bien superflu.
Certaines factions politiques françaises admonestent à grands cris, feignant d’imaginer, pour la forme, que le crime de haute trahison ne souffre pas d’un régime d’impunité totale sous ces latitudes funestes. À moins de s’accorder à dire que l’entièreté des traités européens qui ont précédé cette manœuvre diplomatique est à placer en tête des chefs d’accusations, les ruées de ce genre relèvent de la coquetterie la plus vaine. D’ailleurs, l’opposition nationaliste le sait pertinemment.
Ce qui affecte vraiment l’agenda de la réaction nationaliste est à trouver dans les enjeux souterrains du traité d’Aix-la-Chapelle. Pourquoi l’indolent caniche asexué qui préside la république française tient-il à renouveler les vœux de son putanat auprès de sa germanique maquerelle engraissée au pâté en croûte, alors même que personne ne doute de sa sincérité ? Et pourquoi maintenant, si ce n’était pour célébrer les noces de titane de ce couple aussi populaire qu’affable ?
L’Allemagne est embourbée dans une débandade économique qui met en danger son imperium sur l’Europe, ce à quoi le groupe de Visegaard s’affaire consciencieusement. Ce dernier polarise l’opposition levée contre les châtelains grabataires de Bruxelles et constitue maintenant un ennemi relativement sérieux.
Étant donné ce rapport de force problématique, un autre groupe moins bruyant s’est formé dans les commissions financières, et les anglais ont donné à ce conglomérat de canailles endimanchées le sobriquet de ligue hanséatique. La ligue a fait converger les états du nouveau Nord économique de l’Europe, parmi lesquels les états baltiques, l’Irlande et la Suède, tous relativement gagnants du système de prédation bancaire qui fonde la construction européenne d’aujourd’hui.
Fort contrariés par le fardeau que représentent déjà pour leurs actionnaires l’Italie et la Grèce, les membres de la ligue hanséatique fomentent une volte-face économique contre les tentatives désespérées du gouvernement français visant à établir une Europe-Providence, et à sauver ce qu’il reste de la porcelaine familiale. Si l’avenir de l’union scélérate dépendait uniquement de ce colloque de raclures, le continent serait vite transporté tant bien que mal dans un paradis minarchiste et néolibéral des plus bienveillants, car c’est là le dessein et la bannière de la ligue.
Le fait que l’Allemagne soutienne discrètement la nouvelle Hanse semble donc tout naturel. De toute manière, ce semble être la seule façon pour elle de ne pas totalement décliner. Ce pacte implique d’inverser un tant soit peu l’orientation économique dite « interventionniste » de l’Allemagne, et d’enfoncer un peu plus son peuple dans le fumier. Mais après tout, « on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs ».
Ainsi soutenue, la chancelière teutonne pourrait siéger à Bruxelles sans trop de désagréments si la France daignait se comporter avec un minimum de correction, et réinvestir sa niche avant le coucher du soleil.
C’est là le vrai rôle du traité d’Aix-la-Chapelle. La ligue soutiendra l’Allemagne en échange de son asservissement, et l’accord oblige le gouvernement français à suivre les prochaines orientations économiques de l’Allemagne, qui correspondront à celles de la ligue. Grâce à cette manœuvre, l’Allemagne peut faire face à Visegaard et à quiconque tentera de s’opposer à la pérennité du règne des empoisonneurs, même si un nombre important de malotrus saisissait l’occasion de la prochaine échéance électorale pour investir des sièges que les salariés sous-traitants du haut banditisme financier se sont tant échiné à maintenir à température ambiante.
Au moment où le charbon brûle sous le fondement précieux du président français, ce dernier signe un traité qui entérine la progression d’un libéralisme vampirique et mortifère sur notre territoire, à croire que les assassins, les pillards et les affameurs souhaitent sincèrement que les pauvres leurs passent la corde au cou.
La France commémorait il y a quelques jours la mort du défunt roi Louis XVI, qui dans son testament priait pour que son sang ne retombe pas sur la France. C’est peut-être de ce ruissellement-là qu’il était en fait question depuis le départ.
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