L’infolettre du R&N revient bientôt dans vos électroboîtes.
Rabattu vers le métro Franklin-Roosevelt par les forces de l’ordre, votre serviteur n’a pas eu l’honneur d’être attrapé. Mais il est bon que quelques uns soient libres pour vous conter l’histoire des Champs-Elysées.
16h : Échaufourrée en haut de l’avenue Carnot, alors qu’une dizaine de manifestants tentent de rejoindre l’Étoile. La réaction des policiers est démesurée : 5 ou 6 bombes lacrymogènes explosent. De nombreux manifestants cherchant simplement à rejoindre l’avenue de la Grande Armée sont touchés. On entend des enfants, de très jeunes enfants, crier. La rumeur monte.
18h15 : Tandis que la manifestation se termine, nous apprenons que de nombreux jeunes sont déjà sur les Champs, nous nous empressons de les retrouver. Des passages s’ouvrent, mais des CRS tiennent le Rond-Point.
19h49 : Alors que nous continuons à scander pacifiquement les slogans de la manifestation pour tous près du Rond-Point, des CRS arrivent par derrière, par l’Etoile, en masse, pour nous « prendre en sandwich », mais nous ne le savons pas encore. Nous savons seulement qu’ils sont probablement plus nombreux qu’au Mali. Et nous savons aussi qu’Ambrogio Riva est déjà menotté.
20h - 21h : Charges sur charges. Mais il en y eut surtout deux. Pour la première, je suis à l’avant, allongé avec à plusieurs autres personnes, encapuchonné. Ce fut mon erreur. Un ou deux CRS me saisissent, me pulvérisent du gaz lacrymogène à la figure pendant cinq ou six secondes, et m’envoient valdinguer. Après deux ou trois coups au derrière, il ne me reste plus qu’à courir - ou disons à tituber, derrières mes frères de foi plutôt que d’armes.
De nombreuses jeunes filles sont choquées, des enfants paniqués. Peu à peu, le groupe se disperse. A la seconde charge, la plupart des gens partent. Certains groupes sont isolés, nous pensons que c’est à ce moment-là que Fikmonskov fut attrapé. Une chose est sûre : la majorité d’entre nous n’a rien du militant d’extrême-droite déjà décrit dans les grands media.
21h00 : C’est le baroud d’honneur. Quelques kamikazes, une quarantaine, hurlent encore « Liberté d’Expression » à pleine voix. Puis, à un contre cent, ils entonnent le plus vibrant des « Les bleus sont là » depuis les guerres de Vendée : « Nous n’avons qu’une peur au monde, c’est d’offenser notre Seigneur ! » Des gendarmes nous demandent d’entrer dans le métro. Nous n’obtempérons qu’aux coups des forces de l’ordre. S’ensuit un jeu de va-et-vient avec la police, une valse avec Manuel Valls : à chaque fois que les gendarmes parviennent à nous faire entrer dans le métro, ils se retirent immédiatement, comme gênés par la configuration du lieu ou par les caméras. Sans un coup - nous n’en donnâmes aucun - nous nous battons pour quelques mètres, immédiatement repris. Manifestement, le dernier sursaut de manifestation a été pris en main par de courageux identitaires, malgré la présence héroïque de Samuel Lafont : ce n’est plus notre combat, il est temps de se retirer. Il ne s’agit pas de critiquer leur présence aux côtés des défenseurs de la famille, ni même leurs idées, mais je n’étais pas prêt à me faire frapper et gazer pour des provocations qui n’étaient pas les miennes. Ce soir-là, on se battait pour la famille. Vers 21h25, nous rentrons avec quelques militants qui n’ont plus que deux mots à la bouche : printemps français !
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