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Source : Le journal Sud Ouest.
« Je connais la valeur de ma fille, on a travaillé ensemble son oral de français, il était impossible qu’elle obtienne cette note-là ». L’indignation perce encore, dans la voix de Fabienne Cartignies, un mois après les résultats à l’oral du bac français de sa fille, Laura.
Jusqu’ici, il pourrait s’agir d’une réaction classique de parent prenant fait et cause pour son enfant. Mais les réactions de ce genre s’accumulent. Vingt-et-une fois pour une même classe du lycée privé Saint-Caprais, à Agen.
Lors de l’épreuve anticipée du bac français, à l’oral, Laura, Garance, Jade et leurs camarades de classe de section littéraire se retrouvent face au même jury. Invariablement, il leur demande de quel lycée ils sont issus. « Je suis tombée sur le texte que je maîtrisais le mieux, “L’illusion comique’’, de Corneille », se souvient Jade Javorschi. C’est une grosse désillusion qui guettait la jeune fille, sortie plutôt satisfaite de son épreuve de français. En voyant les résultats arriver, les parents restent incrédules. « Certains en arrivaient même à penser que leurs enfants n’avaient pas travaillé », souligne Fabienne Cartignies.
Le début des vacances avait donc un goût amer. D’autant que ces notes largement en dessous de la moyenne, obèrent l’obtention du bac l’an prochain.
Les élèves ont commencé à parler entre eux, se raconter leur passage devant l’examinateur. Et ont comparé leur résultat. La plupart ont obtenu la note de 6/20. Même la meilleure élève de la classe. Même l’élève qui est tombé sur le même texte que lors de son oral blanc, dûment corrigé par son professeur.
Puis, arrivent les résultats de l’autre partie de la classe. Ceux qui sont en section scientifique. Avec les mêmes textes et le même professeur, mais pas le même examinateur. « Leurs résultats sont conformes à leur travail de l’année », explique Virgil Javorschi, le père de Jade.
Pour les parents et les élèves, c’est trop. « Il y a discrimination ». Ils contactent le proviseur, la professeur de français également, dans laquelle ils gardent toute confiance. Ce sentiment se renforce avec le temps et les autres témoignages qui arrivent. « Ma fille a sympathisé avec une élève de Palissy qui lui a dit n’avoir pas réussi son épreuve. Elle a obtenu la note de 15 ! », détaille encore Virgil Javorschi.
Pendant les vacances, les mails s’échangent, des lettres partent sur les bureaux du recteur d’académie, de la directrice des examens et concours. Pour cause de vacances, ces lettres sont pour l’instant restées sans réponses (1).
Les parents, qui commencent à se fédérer, mettent en cause l’intégrité de l’examinateur. « Nos enfants ont été saqués parce qu’ils font partie d’un lycée privé ». Ce sentiment est unanime. Ils réclament justice. « Les textes sont très clairs », écrit une maman.
« Lors des épreuves orales et pratiques, les examinateurs doivent impérativement s’abstenir de toute allusion à la valeur de la prestation du candidat interrogé […] ou de toute demande et commentaire concernant son établissement d’origine […] », stipule le Bulletin officiel de 12 avril 2012.
Les parents, aujourd’hui, ne lâchent rien. Et sont prêts à porter l’affaire jusque devant le Tribunal administratif.
(1) Contactés par nos soins, les services de l’Inspection d’académie et ceux du Rectorat n’ont pas répondu à nos sollicitations.
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