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[ETATS-UNIS] Comment le Gouvernement Américain veut faire taire la dissidence

18 février 2021 Contributeurs extérieurs

Depuis les campagnes de vaccinations entravées jusqu’à l’invasion du Capitole américain, l’actualité n’a de cesse d’alerter les États sur les dangers potentiels que les "théories du complot" représentent pour leur propre conservation.

En tous lieux, toutes époques, les complotistes ont vu leurs noms apparaître sur la liste des ennemis publics de l’État. Pourtant les amateurs de ces thèses en tous genres sont plus nombreux qu’ils ne le laissent paraître (Saviez-vous que 8 français sur 10 sont favorables à au moins l’une d’entre elles ?). Parce qu’elles prennent le contre-pied des gouvernements, les théories du complot ne sont jamais vues d’un bon œil par les pouvoirs en place. Bien au contraire, ceux-ci ne demandent qu’à faire disparaître ces « terroristes » de l’information, et particulièrement les États-Unis.

C’est ainsi que le Général Austin, nouveau chef du Pentagone, a annoncé une révision de l’armée Américaine pendant une durée de soixante jours, afin de la purger de tous ses « criminels de pensée » après l’invasion du Capitole à laquelle certains militaires auraient participé. Sur le même principe, la démocrate Stephanie Murphy, membre du Comité des services armés de la Chambre des représentants, a proposé d’ajouter la question suivante dans le processus pour obtenir une habilitation de sécurité fédérale : « Avez-vous déjà été membre d’une organisation ou d’un mouvement qui diffuse des théories du complot et de fausses informations sur le gouvernement des États-Unis ? ». Des mesures qui visent à épurer un grand coup tous les emplois du gouvernement.

Bien qu’aucune disposition n’ait encore été enregistrée officiellement dans la législation Américaine, l’arrivée de Cass Sunstein, nommé par Biden au département de la Sécurité Intérieure, semble présager le contraire. En effet celui-ci, dans son rapport Conspiracy theories de 2008 élaborait cinq stratégies à mettre en place au niveau gouvernemental pour lutter contre ce qu’il considère être la plus grande menace pour l’élite dirigeante : « (1) Le gouvernement pourrait interdire la théorisation du complot. (2) Le gouvernement pourrait imposer une sorte d’impôt, financier ou autre, à ceux qui diffusent de telles théories. (3) Le gouvernement pourrait lui-même s’engager dans le contre-discours, rassemblant des arguments pour discréditer les théories du complot. (4) Le gouvernement pourrait formellement engager des parties privées crédibles pour s’engager dans un contre-discours. (5) Le gouvernement pourrait engager une communication informelle avec ces parties, les encourageant à aider ». À quand une actualisation de ses idées ?

La dictature de la pensée se poursuit donc, bafouant la liberté d’expression à tout-va pour promouvoir les idées de la classe dirigeante. C’est à croire que la censure des médias et de la bien-pensance ne suffit plus.

Eloïse Fide

18 février 2021 Contributeurs extérieurs

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