L’infolettre du R&N revient bientôt dans vos électroboîtes.
Chers amis,
Voici votre réinformation du jour. N’oubliez pas d’écouter les bulletins de Radio Courtoisie.
Il n’est pas si commun que la parole de nos évêques soit relayée dans la presse qu’il faille passer l’information sous silence. Las, quand le Figaro se targue de le faire, c’est en déformant le message délivré pour lui donner un contenu qui n’est que phantasme de journaliste. Les évêques de France, nous assène-t-on, « s’engagent contre l’extrême-droite » dans un communiqué publié en vue des élections municipales.
Mais l’argument est bien faible, qui nous est servi en deux temps :
Premièrement, le gratte-papier voyant apparaître une condamnation du populisme, en déduit que l’Église tout entière entend s’ériger en rempart contre le Front national — et ce sans relever que le tribun qui s’affuble de ce qualificatif n’est autre aujourd’hui que Jean-Luc Mélenchon, dont chacun appréciera l’extrême-dextrisme.
Une lecture plus attentive du texte épiscopal nous renseigne sur le vrai message véhiculé par l’Église, qui est un message d’engagement et de service rendu, aux antipodes donc des petites combines électorales dont raffolent les rédactions infernales (verbatim : « Génial, l’Église enfonce les populistes, pourvu que les cathos se rabattent sur l’UMP plutôt que le FN ! » [1]). Ainsi le communiqué indique-t-il :
Mais nous savons l’énergie avec laquelle les responsables de l’action sociale mettent en œuvre des initiatives nouvelles. Nous savons aussi leur volonté de servir la communauté territoriale tout entière. Nous savons encore l’attachement des maires à « leurs » églises, part essentielle du patrimoine communal, dont ils sont souvent les premiers à initier des restaurations. Pour tout cela, et bien d’autres actions des domaines si variés du développement local, nous saluons leur implication et condamnons les discours populistes répandant la suspicion contre toute représentation politique.
Où l’on voit certes apparaître une condamnation — dont il ne nous appartient pas de déterminer l’opportunité — de l’abstention et du non-ralliement aux institutions républicaines, mais pas un appel à voter contre la vraie droite.
Deuxièmement, s’apercevant que leur construction ne tient pas, les petits faussaires de la vérité du Figaro en appellent aux complications du raisonnement a contrario. Ainsi amènent-ils :
Jusque là, les appels épiscopaux pour des élections, toujours soucieux de ne pas enfreindre la règle du jeu de la laïcité, étaient plutôt marqués par la volonté de lutter contre l’abstention...
Où l’on constate :
... mais aussi par une grande prudence dans les propos et un refus de prendre parti...
Où l’on apprend à redoubler de concessions pour mieux endormir la vigilance du lecteur...
... même si l’Église catholique s’est toujours opposée, de facto, au Front national.
Et voici qu’arrive le finale, l’argument-massue, l’envoi collectif. Cette phrase tout entière mériterait d’être enseignée en école de journalisme à nos futurs désinformateurs professionnels. Son articulation maîtresse se trouve dans le « même si », manière de mettre fin aux fausses concessions accumulées jusqu’alors ; surtout, la seule manière pour le Figaro de faire passer la contre-vérité qui justifiera son titre, c’est ce sublime « de facto ». Car en effet, c’est bien lorsque l’on se sent tenu de préciser que ce que l’on avance relève du factuel que l’on se rend le plus suspect de s’éloigner des faits. De faits, donc, il n’y en aura pas, et la petite phrase qui suit — « Ainsi, du moins, en avait-il été lors des dernières élections présidentielles » — ne nous renseigne pas davantage sur ce terrain.
Au risque de décevoir les bien-pensants qui voient dans l’Église un auxiliaire de l’UMPS, la prétendue condamnation de l’extrême-droite par les évêques de France ne tient guère qu’à une formule de combinard, dont les catholiques ne seront pas dupes.
Nous avions interpellé nos lecteurs à l’occasion de la mort de Nelson Mandela sur le sort des Blancs en Afrique du Sud. Beaucoup ont déjà quitté le pays, les autres se regroupent dans de riches ghettos mais aussi des ghettos de misère.
Toutefois, l’Immonde ne semble pas saisir l’enjeu dramatique de la question. Afin de préparer les bonnes consciences et afin de sortir des parades toutes faites, le journal raconte la vie d’un fermier blanc en présentant la chose avec très peu d’objectivité et discréditant implicitement la peur pourtant justifiée de ces fermiers.
Tout d’abord, la météo intéresse plus le fermier blanc que Mandela. Comprenez donc que Myke est un homme peu porté sur les grandes choses politiques, humanistes et progressistes. C’est un plouc, forcément un peu bête. Il ne se sent pas en communion avec le peuple arc-en-ciel dans son deuil du grand chef.
L’environnement (la sécheresse, plus précisément) serait ainsi son premier soucis. À juste titre, car son bétail diminue et ses récoltes sont faibles. Il n’est pas hanté par une peur superstitieuse des attaques ou des vols. Non, il s’intéresse aux choses essentielles : le réchauffement climatique. Eh bien oui. Vous pouvez d’ores et déjà imaginer la conversation de deux bobos lisant cet article :
— « En fait le problème, c’est le climat. En luttant contre le réchauffement climatique on peut faire reculer la haine de l’autre et le racisme. »
— « Ah oui, c’est peut être vrai mais en France on n’a pas de ce genre de problèmes de sécheresse alors que le racisme est partout. »
— « Non mais cela est causé en France par notre histoire et par l’égoïsme des gens, surtout les pauvres, ils ont peur d’une prétendue dépossession. »
— « Pas faux, un fascisme ambiant en somme... mais tu as finis le quinoa ?! Tu es vraiment un(e) enc***(e) ! »
— « Ah tu vois ! tu aussi tu es saisi de fascisme et même d’homophobie ! Je romps notre trouple et te quitte avec le plombier guinéen ! »
Mais un lecteur non avisé pourrait éprouver une certaine sympathie, pire, de la pitié pour ce fermier blanc. Il faut donc montrer le vrai visage de cet homme qui nie et occulte volontairement les crimes de ses ancêtres qui ont débarqué en Afrique du Sud. C’est un descendant de colons sanguinaires, donc coupable de l’apartheid.
N’oubliez pas que cette tendance génocidaire et anti démocrate est génétiquement transmissible. L’Immonde rappelle ainsi l’attachement de Myke à son inscription dans une lignée de colons et comptant sur ses enfants et petits-enfants pour conserver sa terre. La famille, la propriété, la terre...
— « C’est donc un pétainiste en puissance ce fermier... si jamais il venait en France, cela ferait une voix de plus pour le FN... il ne faudra pas l’accepter sur le territoire... Oh non ! Ma démence revient, je suis d’extrême drooooâte ! Enzo avait raison... »
C’est alors qu’ Ariel se jeta par la fenêtre du dernier étage de la rue des Rosiers et écrasa un rabbin. Enzo se suicida à son tour par peur de transmettre à d’autres hommes/femmes/trans/neutres (...) l’antisémitisme évident d’Ariel.
Ce qui est formidable, avec le tribunal médiatique des temps modernes, c’est que nous, pauvres hères en proie au sombre démon du dérapage, sommes tous placés sur un strict pied d’égalité. Ainsi, même un juif descendant d’immigrés pourra être associé au nazisme, et ce, sans même se demander si ses origines n’invitent pas à la circonspection. C’est la nouvelle équité républicaine. Ainsi, Zemmour le vilain facho se retrouve à nouveau au banc des accusés, et son juge se proclame rien moins que « sociologue, anticapitaliste, libertaire, altermondialiste ». Loin d’avoir appris des récents et toujours plus brûlants sondages montrant l’immense approbation du peuple français pour les thèses de « l’extrême-droite », l’auteur ne renâcle devant aucun de ces qualificatifs risibles qui font déjà se tordre de rire le lecteur moyen tant ils sentent le bourgeois indigné de n’être pas obéi dans sa morale.
C’est ainsi que Zemmour, reprenant le livre révélateur d’Aymeric Patricot, Les Petits Blancs, est jugé être un « manipulateur » de « cas isolés ». La ficelle est connue : lorsqu’on a rien à opposer aux arguments d’en face, on accuse de « généraliser » pour « jouer sur les peurs » en « stigmatisant ». Ah, la peur des petites gens ! Voilà bien des frilosités inéduquées. Heureusement que du haut de son quartier du Ve, on est là pour leur rappeler les impératifs catégoriques de l’ouverture à l’autre, fût-il armé d’un couteau, ou passablement ivre et dans un état d’excitation sexuel achevé. De la même manière, l’ouvrage éminemment sociologique d’Aymeric Patricot est réduit à « un essai impressionniste et non une enquête rigoureuse de sciences sociales ». Deux fois la même ficelle, c’est un peu gros.
Et que dire du fait que, déjà coupable d’induire le peuple en erreur en présentant des cas isolés comme généraux, Patricot est détourné de son propos par Zemmour, qui manipulerait ses résultats, et leur ferait dire ce qu’ils ne disent pas ! Qu’importe pour l’écrivaillon que Patricot ait repris sur son blog l’intégralité du billet de Zemmour, lui donnant ainsi un quitus pour son interprétation : le geste ne tiendrait qu’à la vénalité d’un auteur qui se réchauffe à l’idée d’être cité dans le Figaro.
Pour le reste, ce ne seront que délires et renversements pitoyables : cette pensée qu’on voit tous les jours qualifiée de nauséabonde, soutenue par des attirails entiers de lois absurdes, pour les besoins du moment, voilà qu’elle devient le « nouveau politiquement correct », au motif, tout à fait infirmant, que ... le peuple l’approuve. Il est vrai que si quelqu’un est soutenu par le peuple, c’est qu’il se trompe. Cela rappelle un peu Brecht, mais cela ne semble pas déranger l’original qui a pris sa plume pour l’occasion.
Tout cela se termine dans un grand gloubi-glouba que l’on aimerait bien nommer humanisme bien-pensant gauchiste. Mais chut, il se pourrait que cela fasse réagir un des « sociologues » de Caniveau89.
La presse a répandu depuis ce matin cette étude de l’Ined sur l’avortement sélectif dans les pays d’Asie centrale et d’Europe orientale. Tous sont attristés par le massacre généralisé des filles avant leur naissance. Mais il ne remettent absolument pas en cause l’avortement. La faute revient... au « modèle patriarcal » de la société et à l’institution familiale. L’État n’étant plus là, depuis la fin des temps merveilleux de l’URSS, pour éduquer les esprits. Nous voilà donc devant une grande inégalité. Peut-être devrions nous envisager d’interdire le test prénatal afin de ne pas « discriminer » les femmes. Mais au fait, sont-elles femmes ? Ah oui mais... euh... en fait... elles ont un sexe... ah bon... mince... Coupez !
Le Rouge & le Noir veille,
Florimond, Louis Jaeger & Samengrelo
[1] Toute ressemblance entre la saynète ci-avant rapportée et la réalité serait (plus ou moins) fortuite.
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