L’infolettre du R&N revient bientôt dans vos électroboîtes.
Les Colonnes infernales de ce jour auront un ton particulier, puisqu’elles ne traiteront que d’un seul sujet : l’homme au fusil de Paris.
L’appareil médiatique a fonctionné à plein pendant toute la journée. Face aux faits exposés ci-dessus, ses réactions ont été les suivantes.
Libération attaqué, que cela se sache, c’est la Terre entière qui s’arrête de tourner. Les « unes » numériques des quotidiens nationaux en attestent.
À tout seigneur, tout honneur.
Le Figaro emboîte le pas.
Très vite, les éléments de langage affluent, partout. Rousselot, directeur de la rédaction, s’indigne dans ses propres colonnes que « des individus puissent s’en prendre à la presse ».
En somme, tirer sur de simples quidams passe encore, mais interdiction de lever la main sur la sacrosainte caste. De son côté, Demorand se fait plus gros que le bœuf et explique sans perdre son sérieux :
« On est les témoins horrifiés d’un drame. Quand on entre avec un fusil dans un journal, dans une démocratie c’est très très grave, quel que soit l’état mental de cette personne. »
Trépignant sur le sort de la démocratie et n’hésitant pas à employer des mots « très très » forts, Demorand prévient d’emblée toute impunité : surtout, que l’on ne vienne pas défendre le criminel cette fois-ci sur le terrain de l’irresponsabilité : « l’agresseur ne savait pas ce qu’il faisait », ou mieux, « c’est la faute de la société »... Cela n’est bon que pour le commun des mortels, mais ne saurait exonérer l’auteur d’un lèse-Libération.
Le même ajoute :
« Si les journaux et les médias doivent devenir des bunkers, c’est que quelque chose ne tourne pas rond dans notre société. »
A contrario, la dénaturation du mariage, la haine de soi-même instillée par la repentance permanente, la constitution de zones tribales où la police ne peut plus mettre les pieds... tout ceci semble bel et bien normal. Tant qu’il y a des journaux de gauche pour en rendre compte...
Mais précisément, Libération n’en est pas au bout de ses peines, et revendique dans l’après-midi une « attaque malveillante » sur son site Internet.
Cette attaque est une chimère puisque exactement au même moment, le site est accessible environ une fois sur deux. Il est plus que probable que ce fonctionnement erratique du site de Libération soit dû au surcroît de visites enregistré suite au tirs de fusil de ce matin (il faut dire que la fréquentation en temps normal ne doit pas être extraordinaire). Mais les médias de gauche ne sauraient se rendre coupables d’enjoliver la vérité à leur profit.
Remarquant tout de même que la ficelle est un peu grosse — étant donné que tout le monde peut accéder à son site prétendument piraté, — Libération redouble d’astuce : le site public n’est pas concerné, mais uniquement le « back office », c’est-à-dire l’espace d’administration auxquels n’accèdent que les journalistes. Ces pirates sont décidément des fourbes.
Dans une réaction unanime, la clique politique républicaine se jette comme un seul homme pour soutenir Libération. Cela commence avec le préfet de police, Bernard Boucault. Proche du pouvoir, qui en assure la promotion en 2012 après cinq longues années de placard, celui-ci est rapidement sur place. Rares sont les scènes de crime « ordinaires » à jouir de ce « privilège ».
Suivent les abonnés aux caméras, notamment Bertrand Delanoë et Manuel Valls. Probablement saisi par le froid, ce dernier perd toute contenance, parlant de « scène de guerre (...) d’une très grande violence ». Les zones du monde incendiées par les affres de la vraie guerre devraient apprécier ce subtil détournement syntaxique.
Pour faire bon ordre, le Président de leur République, qui ne savait trop que dire sans doute, délivre en fin d’après-midi une information capitale : le tireur « peut tuer encore ».
Celui-ci ajoute consciencieusement au battage médiatique en déclarant : « C’est la liberté d’information qui est visée ». La liberté de colporter les dépêches du pouvoir ? François Hollande ne s’était guère ému en ces termes au moment des attaques contre le R&N, Nouvelles de France et le Salon Beige !
Nous y reviendrons en fin d’analyse, dans les Développements prévisibles de l’affaire.
C’est le Figaro qui s’y colle, en commençant par... l’attaque de l’OAS. La bête immonde n’est peut-être pas morte. Les médias veillent.
... On les fait taire. De fait, lorsque le forcené s’en prend à la Défense et tire deux coups de feu devant les tours de la Société Générale, la thèse de l’attentat contre la presse commence à battre sérieusement de l’aile.
Mais tout n’est pas perdu. Qu’opposer à la réalité quand on est journaliste du système ? Réponse : sa propre schizophrénie.
Ainsi quand l’Immonde titre fièrement en première page : « Coups de feu à la Défense, aucun lien avéré avec l’attaque contre Libération », on peut lire plus bas dans l’article : « Selon le témoin joint par Le Monde.fr, l’homme serait vêtu d’un manteau kaki et d’une casquette, ce qui correspond à la description du tireur de Libération. »
Ne vous fiez jamais à l’étiquette...
... Le contenu vous décevrait.
Le traitement réservé aux événements de ce jour n’est pas seulement indigne au regard de la vérité des faits. Il l’est aussi en considération de l’accueil que font les médias dans des affaires autrement plus sordides. Rappelons-nous qu’il n’y a pas plus de quatre jours, le 14 novembre dernier, un chauffeur de bus du réseau TICE, dans l’Essonne, faisait l’objet d’une tentative de meurtre particulièrement sauvage, d’abord au couteau puis par le feu.
Si le Figaro y consacre une courte brève, en revanche on n’en trouve trace sur le site de Libération, si ce n’est pour indiquer le lendemain, reprenant l’AFP, que le trafic reprend normalement sur le réseau... sans manquer de citer le syndicat SUD, qui crie à l’amalgame dès lors que l’on met sur ces faits le nom de violence.
On attend avec intérêt le communiqué du même journal indiquant que les places de stationnement occupées par des camions de police devant son siège ont enfin été libérées, et qu’un syndicat minoritaire des journalistes appelle à ne pas tirer profit de la fusillade de la veille pour crier au loup contre la liberté de la presse.
La fusillade de ce jour aura par ailleurs rendu sensible à une caste isolée et très parisienne ce qu’elle-même se complaît à nommer le « sentiment » d’insécurité. Allant en 2010 jusqu’à relayer dans ses colonnes une tribune intitulée « Éloge de l’insécurité », Libération et les autres médias autorisés tenaient ces problématiques pour autant de fantasmes ; qu’il leur en cuise.
Prenons de la hauteur sur les problèmes des autres...
Mais le meilleur est sans doute à venir.
Comme chaque événement marqué par l’hystérie collective et la propagande des médias, les interprétations et les manipulations du personnage en question vont avoir lieu.
Cet homme semble blanc. D’ailleurs, aucun médium ne s’est privé de rappeler que le suspect était de « type européen » avant et après la publication des premières images de son visage, chose qu’ils n’auraient jamais osé faire cela si le suspect avait été de type africain ou maghrébin. Donc, ce n’est pas un Merah, ouf ! L’honneur du métissage est sauf.
Cet homme portait une arme dangereuse. Peut-être les collectionnait-il ? Voilà où va nous mener, en partie, le débat : le port d’arme. Déjà, Pisse-Télé s’est empressée de rappeler le calibre et le niveau de circulation de cette arme.
#Fusillade à #Paris : le fusil de calibre 12, utilisé par le suspect, est l'arme la plus répandue en France (5 à 6 millions d'armes) (AFP)
— itele (@itele) November 18, 2013
Le gouvernement va sûrement vouloir légiférer par l’émotion pour renforcer la réglementation sur les armes en France. Ce élan humoral va alors rencontrer des résistances en face. Ces gens là seront les « tea party à la française » (titre certes déjà ravi par la Manif pour tous) et seront accusés de ne pas vouloir combattre les risques de fusillades.
Le problème est cependant semblable à celui rencontré aux États-Unis. Les progressistes renforcent le contrôle légal sur les armes, les bons citoyens acceptent et sont désarmés. Mais les voyous, eux, garderont leur kalachnikovs, leur pistolets et mortiers. Entre les hordes de délinquants armés et le gouvernement (plus facilement engagé dans la répression des opposants politiques que dans la poursuite d’un homme armé dangereux), le pays réel sera pris en étau.
Des CRS violentent femmes et enfants à Versailles (accueil de #Taubira) pendant qu'un tireur fou sème la panique à Paris. #SensDesPriorités
— Albéric Dumont (@albdmt) November 18, 2013
Évidemment, ce ne sont pas les bobos parisiens et les gentils antifas qui en possèdent. Ce sont des chasseurs et des ruraux ou des fascistes (les deux souvent) qui peuvent en posséder. Donc, la France profonde, « rance, moisie, réactionnaire... » Nous pouvons nous attendre à un réquisitoire contre tout ce qui pourrait être associé à « la France de Bon-Papa ».
Enfin, nous vous proposons plusieurs options pour l’identité et la vie du suspect :
Les paris sont ouverts !
Le Rouge et le Noir veille,
Florimond & Louis Jaeger
[1] C’est-à-dire les « heures les plus sombres de notre histoire ».
Le R&N a besoin de vous !
ContribuerFaire un don
Dernières dépêches : [NOUVEAUTÉ] Sortie du jeu de société chrétien « Theopolis » • Retour de la communion sur les lèvres à Paris • Etats et GAFA : l’alliance impie est en marche • [CHRISTIANOPHOBIE] Retour sur le concert raté d’Anna von Hausswolff • [ÉGLISE] Les hussards de la modernité à l’assaut des derniers dogmes de l’Eglise • [IN MEMORIAM] Charles, entre idole des jeunes et divinité laïque • [CHRÉTIENTÉ] L’épée d’Haïfa et la chevalerie rêveuse • Le service public l’a décrété : le wokisme n’existe pas • [IN MEMORIAM] L’Heure des comptes viendra-t-elle bientôt ? • [IN MEMORIAM] 4 novembre 1793 : Louis de Salgues de Lescure
Le Rouge & le Noir est un site internet d’information, de réflexion et d’analyse. Son identité est fondamentalement catholique. Il n’est point la voix officielle de l’Église, ni même un représentant de l’Église ou de son clergé. Les auteurs n’engagent que leur propre conscience. En revanche, cette gazette-en-ligne se veut dans l’Église. Son universalité ne se dément point car elle admet en son sein les diverses « tendances » qui sont en communion avec l’évêque de Rome : depuis les modérés de La Croix jusqu’aux traditionalistes intransigeants.
© 2011-2024 Le Rouge & le Noir v. 3.0,
tous droits réservés.
Plan du site
• Se connecter •
Contact •
RSS 2.0