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Présentée comme une avancée formidable pour les minorités concernées, et bénigne pour les autres catégories de la population, la loi ouvrant la PMA à d’autres demandeurs qu’à des couples infertiles se présente comme un progrès contre lequel il ne saurait y avoir de contestation ; l’hystérisation du débat montre bien à quel point la parole contradictoire est peu tolérée. Si ceux-là sont persuadés de faire le bien, il en est d’autre qui savent pertinemment, et l’ont déjà annoncé, que cette loi est un coup de plus porté aux structures traditionnelles de la famille, et donc de la société.
La loi, qui s’intéresse aux individus, reconnaît actuellement une infertilité médicale chez certaines personnes au sein d’un couple. Une paire homosexuelle est le résultat d’un choix consciemment tourné vers une impossibilité ontologique de procréer. La loi donne donc actuellement à chaque individu la possibilité de dépasser une impossibilité indépendante de sa volonté quant à la procréation. Dépasser cette condition irait donc bien plus loin que l’élargissement égalitaire d’un droit. Cela reviendrait à exalter le « désir d’enfant » au-dessus de toute autre circonstance présidant à la reproduction. Le pas à franchir est donc bien plus grand que ne le laisse entendre l’argumentaire généreusement dispensé dans les médias.
Lorsqu’on découple la technique d’un principe de finalité, elle devient uniquement un outil au service de l’ordre marchand. Niant tout idée de nature, le législateur utilise la technique pour créer artificiellement la vie sous la pression d’individus ne pouvant accepter leur infertilité ou arguant d’un droit à avoir un enfant. Devant la pression des coteries, le gouvernement transforme une possibilité technique en un progrès nécessaire et fait le jeu du futur commerce des ventres. Il ne semble en rien indisposé par la question des embryons surnuméraires, par celle de la conservation des gamètes ou par celle de la création d’embryons chimériques (insertion de cellules souches humaines dans un animal afin de prélever ses organes).
La filiation biologique organise notre société depuis longtemps. Même un enfant non souhaité dispose d’un père ou d’une mère biologique auxquels il peut se référer même symboliquement puisque ce lien biologique l’inscrit dans une longue lignée. C’est tout autre chose qui nous est proposé par le gouvernement : la filiation n’est plus biologique mais intentionnelle. Autrement dit, le simple souhait d’être parent prime sur toute considération biologique. Les parents adoptifs savent bien que l’enfant n’a aucun lien biologique avec eux. La perversion du nouveau dispositif réside dans le fait qu’un des deux parents ait un lien biologique et que l’autre soit en fait un simple tuteur déguisé en parent. Les parents biologiques et les parents adoptifs ou tuteurs ne sont pas sur un pied d’égalité au regard de l’intérêt de l’enfant. Le législateur entend nier cette réalité anthropologique fondamentale.
La PMA pour tous risque de remettre en cause la gratuité des gamètes mâles car ces dernières sont actuellement largement insuffisantes pour faire face aux besoins des futures femmes ayant recours à la PMA. Comme dans d’autres pays ayant légalisé la PMA pour tous, la marchandisation des gamètes semble inéluctable. Une fois cette limite franchie, il n’existe plus aucune raison de s’opposer au commerce d’autres parties du corps humain.
La question du choix des embryons implantés dans l’utérus de la femme est au cœur de la PMA. On supprime ceux qui sont en mauvais état et on garde ceux qui n’ont pas porté leur fruit (les embryons surnuméraires). La pratique médicale a déjà quasiment éradiqué les enfants trisomiques de la planète France. La PMA pour tous plante évidemment un nouveau jalon sur le terrain angoissant de la sélection génétique en vue de fabriquer le bébé le plus parfait possible, tout cela bien sûr contre une généreuse rétribution.
En quelques dizaines d’années, nous sommes passés d’une médecine curative à une médecine servant les intérêts de la consommation. Il ne s’agit plus de soigner un mal mais d’améliorer la nature. La PMA pour tous nous mène tout droit, avec la complicité de la médecine, aux délires transhumanistes. Certains médecins s’en offusquent à raison mais il est à parier que, comme pour la contraception, l’avortement ou l’euthanasie, la plupart de la profession médicale participera à ce projet prométhéen.
Depuis la loi Veil, en passant par le PACS et l’adoption du mariage homosexuel, les tartuferies gouvernementales nous sont malheureusement coutumières. On nous prédisait l’absence d’extension du champ d’application de l’avortement, l’impossibilité de valider un jour le mariage des invertis ou encore le fait qu’il n’y aurait jamais de PMA pour tous. Aujourd’hui, la politicaillerie nous promet de veiller à ne jamais entériner cette horreur anthropologique qu’est la GPA (gestation pour autrui). Faut-il encore croire les balivernes de ces bonimenteurs ?
Le Christ n’est pas né de l’implantation de gamètes divines au sein du ventre de la Sainte Vierge. Le manque de logique de nos petits prêtres cathodiques (et non catholiques) saute aux yeux. Comment Dieu, qui est pur esprit, pourrait-il avoir des gamètes ? Les humoristes de bac à sable ne comprennent pas qu’il ne s’agit aucunement d’une opération biologique mais bien d’un mystère spirituel. Dieu s’est incarné dans le ventre de la Très Sainte Vierge Marie par sa propre volonté divine en vue de sauver les hommes du péché. On est bien loin de la sordide GPA visant à utiliser du matériel féminin pour produire et commercer des nouveaux-nés.
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