L’infolettre du R&N revient bientôt dans vos électroboîtes.
Ce jour-là, j’étais mal. J’étais gris. J’avais peur.Le ciel encore était lacéré de nuagesDont la fumée tranchait ce si noir paysage.Ce jour-là, au réveil, je me frappais le cœur.Le front encor humide de cette sueurQui colle aux tourmentés, écume des naufrages,Qui, bave des mourants, les prépare au carnage,Je me suis réveillé, mon front mouillé de pleurs.Déjà depuis la veille, on entendait le bruitDe la mort de celui qui faisait des merveilles.Criant dans le désert, le prophète appareillePour rejoindre Yahvé et assombrir mes nuits.Je l’ai tant écouté sur les bords du Jourdain…Quand il s’en est allé dans les prisons d’Hérode,La peur m’a habité comme un vieux loup qui rodeEt attend le moment de te mordre à la main.Ce jour-là, j’étais mal. Je n’avais plus d’espoir.Bientôt assassiné par la belle Hérodiade…J’avais peur, ce jour-là, au lac de TibériadeEn allant jeter mes filets dans l’étang noir.Et pourtant, je l’ai vu, il avait du MessieDénoué les sandales. Et pourtant, on avaitVu le ciel s’entrouvrir. Mais celui qui voulaitBaptiser, convertir, nous laissait sans merci.Ce jour-là, je cherchais, car ne pouvais comprendre,Où était ce Jésus que Dieu avait élu.Où s’était-il caché ce Messie disparuQui laissait Jean mourir et nous autres l’attendre.Ce jour-là, le matin n’avait pas de lumière.Je trainais, tristement, mes filets sur le sol.En allant à la mer, j’ai remarqué le volD’une colombe blanche qui cherchait son père.Je souris comme on fait dans les temps de détresseRetournant au labeur, car c’est là mon devoir,Je me dis en mon cœur que j’aimerais revoirCelui qui nous a fait tressaillir d’allégresse.Tout à coup, ce jour-là, j’entendis une voix,Ferme et douce à la fois,Qui me dit calmement : « Venez derrière moi. »J’ai regardé mon frère que l’on nomme André.Laissant là nos filets,Nous avons décidé de suivre l’Annoncé.Ce jour-là, il a fait de moi un pêcheur d’hommes.Simon n’a pas compris, il fallut que je soiePierre. Mais maintenant qu’Il s’est construit sur moi,Je comprends mon appel dans les prisons de Rome.
Charles Cartigny,
le 23 janvier 2012
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