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Tu solus sanctus
Vous seul êtes saint
« Chers Frères et Sœurs,
Très chers Fils de notre Père Abbé,
La solennité de ce jour nous donne de pénétrer quelque peu, à la suite de Saint Jean, l’auteur du livre de l’Apocalypse, dans la Jérusalem céleste, d’y contempler l’innombrable assemblée de tous les saints et d’écouter les chants de louange et d’adoration qu’ils font monter vers Dieu et l’Agneau.
Dans d’autres passages de l’Apocalypse, nous pouvons entendre des échos de la liturgie qui se célèbre devant le Trône : « Les quatre Vivants, portant chacun six ailes, sont constellés d’yeux tout autour et en dedans. Ils ne cessent de répéter jour et nuit : Saint, Saint, Saint, Seigneur, Dieu Maître-de-tout, Il était, Il est et Il vient ! » (Ap 4,8)
Déjà au moment de sa vocation, le prophète Isaïe avait vu les Séraphins qui se tenait au-dessus du Trône de Dieu et qui se criait l’un à l’autre : « Saint, saint, saint est Yavhé Sabaot. Sa gloire remplit toute la terre » (Is 6,3). Dieu est infiniment saint, comme le chante aussi le psalmiste : « Yavhé est grand dans Sion, il est élevé au dessus de tous les peuples. Qu’on célèbre ton nom grand et redoutable ! – Il est saint ! –Exaltez Yavhé, notre Dieu, et prosternez-vous devant l’escabeau de ses pieds. – Il est saint ! » (Ps 98, 2-3,5)
Dieu est modèle de toute sainteté. Son Fils, Notre Seigneur Jésus-Christ, est le « resplendissement de sa gloire, l’effigie de sa substance » (Hb 1,3) ; c’est en lui et par lui que nous avons accès au Père et que nous pouvons apercevoir quelque chose de ses perfections, dans la mesure où il veut bien nous l’accorder, dans la mesure aussi où, sous l’action de sa grâce, nous en avons le désir et nous nous y disposons.
C’est au contact de Notre-Seigneur, à l’écoute de ses enseignements et à son imitation, que nous avancerons sur le chemin de la sainteté à laquelle nous sommes tous appelés. A plusieurs reprises, saint Paul invitait ses correspondants à l’imiter comme lui-même imitait le Christ. Aux chrétiens d’Ephèse, il écrivait : « Soyez des imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés et marchez dans la charité, à l’exemple du Christ qui nous as aimés et s’est livré lui-même à Dieu pour nous comme une oblation et un sacrifice d’agréable odeur. » (Ep 5,1-2)
Par ces quelques mots, nous apprenons quelle est l’essence de la sainteté : c’est la charité, et la charité parfaite ; la charité qui va jusqu’au sacrifice de ses biens et de sa vie pour l’amour de Dieu et du prochain, comme tant de chrétiens d’Orient nous en donnent l’exemple encore aujourd’hui : ils font l’expérience de la huitième béatitude, celle des persécutés pour la justice. Prions pour eux et saluons déjà la moisson qui ne manquera pas de se lever dans l’Eglise fécondée part tant de sang répandu ; et prions Dieu, par l’intercession de ces martyrs, de nous donner la force de marcher sur leurs traces si nous devions connaître semblable épreuve.
Si la grâce du martyre n’est pas le lot de tous, nul n’est dispensé cependant de suivre le commandement de Notre Seigneur : « Soyez parfait comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5, 48). Le programme de la sainteté nous est tracé dans le Discours sur la montagne et, plus précisément, dans les Béatitudes, dans lesquelles nous pouvons admirer le portrait de Notre-Seigneur lui-même. En effet, qui, plus que lui, a été pauvre, doux et miséricordieux ? Qui, plus que lui, a été insulté, rejeté, assoiffé de justice et, en même-temps, plus artisan de paix ? Et y aura-t-il jamais un cœur plus pur et plus brûlant d’amour que le sien ?
Le chemin des Béatitudes est celui qu’ont suivi tous les saints, dans la ferveur du bon zèle, dont parle saint Benoît, et qui n’est autre que la charité. Le Pape Benoît XVI, encore cardinal Ratzinger, disait dans une homélie [1] :
Il existe une parole de Jésus qui nous a été transmise par Origène : « Celui qui est près de moi est près du feu ». Celui qui ne veut pas être brûlé reculera d’effroi devant lui. Le « oui » de qui suit le Christ implique le courage de se laisser brûler par le feu de sa Passion, qui est en même temps de le feu salvifique du Saint-Esprit. Ce n’est que si nous avons le courage d’être près de ce feu, si nous nous laissons enflammer nous-mêmes, que nous pourrons aussi allumer son feu sur cette terre, le feu de la vie, de l’espérance et de l’amour.
Notre Seigneur Jésus-Christ a dit « Je suis venu jeter un feu sur la terre, et comme je voudrais que déjà il fut allumé » (Lc 12,49)
Et saint Paul écrivait aux Thessaloniciens : « La volonté de Dieu c’est votre sanctification » (1 Th 4,3)
Demandons à Notre Dame de nous faire comprendre vraiment ces paroles, et de nous faire courir à sa suite le chemin de la perfection, afin qu’avec Elle et tous les saints nous puissions répéter éternellement : « Amen ! Louange, gloire, sagesse, action de grâces, honneur, puissance et force à notre Dieu pour les siècles des siècles ! Amen ! » (Ap 7,12) »
[1] 1- Homélie prononcée pour le quatrième centenaire du séminaire de Bamberg, le 29 juin 1986 (13e dimanche du Temps ordinaire année C), publiée dans Serviteurs de votre joie, éditions Fayard 1988, p.34.
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