L’infolettre du R&N revient bientôt dans vos électroboîtes.
« A quelques pieds du sol, était suspendue une sorte de pancarte ornée d’une vignette en couleur rouge représentant un bonnet phrygien, au bout d’une pique. Sous la vignette, Anne put lire, quand son œil fut habitué à la clarté douteuse de la prison, les trois mots sacramentels de la devise républicaine, « qui mentent comme trois laquais », disait le général de la M...
Liberté, Egalité, Fraternité.
Et au-dessous encore :
Il faut du sang pour régénérer la République.
— Tout agent de la contre-révolution doit être jugé et fusillé dans les vingt-quatre heures. »
C’est bien tout l’esprit d’un siècle qui est résumé dans ces quelques lignes. A l’aune du monde nouveau, au croisement de deux civilisations en guerre depuis l’aube des temps. Ma France comme ils aiment à dire, livrée à une puissance étrangère, tentaculaire, méphistophélique, réduite à faire le tapin dans son propre sang qui coule des dérouillées qu’on lui inflige pour la tuer dans sa chair, pour atteindre son âme, dont le mal sait que c’est en elle que réside la première force d’une terre, d’une race, et d’un peuple. Et le peuple, il le sait bien, c’est toute l’histoire de l’aventure humaine. « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme ». Le peuple n’a pas peur. La peur, c’est ce dont l’ennemi est fait dans sa première substance, et qu’il cherche à instiller dans les cœurs de ceux qui ne veulent pas y céder, parce que la peur, si ce n’est pas chrétien, ce n’est pas Français. Alors le peuple, il prend les armes, il se bat, il défend ses champs, ses commerces, ses églises, ses femmes et ses enfants. Puis tous meurent. Et alors quoi ? Dans les films, le héros ne meurt jamais. Il arrive à la fin du film comme un con tandis qu’il aurait eu plus de mérite à mourir au péril de sa vie pendant le film qu’à la fin, dans son lit. On oublie toujours ceux qui meurent dans leur lit, jamais ceux qui meurent dans une tranchée la boue jusqu’aux genoux, la baïonnette à bout de bras. Le nôtre, de héros, il est mort sur une croix.
Le plus beau, c’est que je ne sais même pas de quel peuple je parle. Des chouans d’hier ou de ceux d’aujourd’hui ? Aucune importance, c’est le sens de leur marche qui m’intéresse. Celle de la contre-révolution. Parce que nous sommes un front uni, sur celui de nos ancêtres, sur celui de plus en plus de nos contemporains, contre les colonnes d’hier qui ont préfiguré celles d’aujourd’hui. C’est toujours du même ennemi dont il est question. Entre 1793 et 2013, qu’est-ce qui a vraiment changé, si ce n’est la taille d’une flamme qu’ils n’ont pas tout à fait réussi à éteindre hier et qui, timidement, brûle toujours avec un peu plus d’intensité à mesure que les jours passent.
Cette flamme qui nous tient chaud, elle nous étreint le cœur, nous prend à la gorge, nous fait sentir son râle chaud tous les jours, et nous donne envie de nous lever le matin. Elle veut nous affermir dans l’expérience, le don de soi, la résilience, le sacrifice, le refus de céder. Elle nous inspire la véritable indignation, pas celle de la révolution, de l’anarchisme, et de toute la sémantique que l’ennemi a conceptualisée et incarnée pour envoyer valser toutes les structures des sociétés chrétiennes, mais celle de la réaction.
La vraie réaction qui renvoie dans sa fosse pleine de cadavres, d’ossements et de vipères de tous les siècles la révolution et sa fumisterie, auguste vague qui se lève et lui flanque une dérouillée parce que la révolution n’est jamais le fait des populations, mais toujours celui d’un groupe restreint de parjures qui doivent, devront subir la réaction légitime du peuple qui, agressé dans sa chair, dans ses traditions et dans son âme, se retournera contre ses bourreaux, paré des étendards de la cinglante contre-révolution qui s’annonce, ceux que l’on voit déjà ici et là, sur lesquels figurent un cœur couronné d’épines, armé des rosaires, déjà égrainés depuis tant d’années pour la restauration de l’ordre légitime, et n’ayant pour honneur que celui du Seigneur qui rendra à son pays la couronne qu’on lui a ôté.
Cette grande armée de la contre-révolution qui destituera les faux rois, les faux prophètes et les loups fardés en brebis, elle existe déjà. C’est celle des grands élans auxquels nous assistons depuis moins d’un an. C’est celle qui descend dans les rues de France faire valoir son existence méprisée jusqu’alors. C’est celle qui s’engage, qui se mobilise, qui met en œuvre de nouveaux moyens de se faire entendre, de propager son message dont tout le pays a plus que jamais besoin.
Alors n’ayons pas à rougir de nos choix qui nagent à contre-flots, ils engagent notre vie pour une cause bien plus grande que nos individualités, nos égoïsmes, et les décrets de la Convention.
Soyons des lumières clairsemant la terre de nos ancêtres, sous le patronage de saint Rémi, de sainte Jeanne, de sainte Geneviève, de saint Louis, à l’ombre des clochers rassurants et sous le regard des fiers châteaux de nos campagnes, pour que vive la réaction, pour que vive la contre-révolution, pour que vive la France.
C’est tout de même un véritable massacrement pour l’entendement d’un honnête homme que d’voir des iroquois d’la Chine qui ont eu leur beau-père estropié par le seigneur, leur grand-père galérien par le curé et leur père pendu par le roi, et qui se battent, nom d’un p’tit bonhomme et qui se fichent en révolte et qui s’font écrabouiller pour le seigneur, le curé et le roi.
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