L’infolettre du R&N revient bientôt dans vos électroboîtes.
Marcel Clément, « Les présupposés moraux de la restauration sociale », Itinéraires, 1958, n°21, p. 52-53
« La cause sociologique de la crise moderne provient de la séparation de la morale et du droit. La condition fondamentale de la restauration sociale est donc de soumettre à nouveau les institutions juridiques aux exigences de la morale. C’est là, en quelque manière, la visée fondamentale, où, si l’on préfère un langage plus énergique, la direction du coup principal, le but stratégique. « L’intervention dans le monde pour soutenir l’ordre divin est un droit et un devoir qui font intrinsèquement partie de la responsabilité du chrétien est lui permettent d’entreprendre légitimement n’importe quelle action privée, publique ou organisée, capable d’atteindre son but. » (Pie XII, Radio message du 22 décembre 1957)
Et Pie XII insiste : « Le chrétien qui n’oserait pas revendiquer pour lui cette plénitude de liberté dénierait implicitement, au Christ lui-même, la prérogative de « cette puissance qui lui donne même de s’assujettir l’Univers » (Phil. III, 21). Il devrait considérer comme une honte le fait de se laisser dépasser par les ennemis de Dieu en ardeur au travail, esprit d’entreprise et même de sacrifice. Il n’existe pas de terrains clôturés ni de directions interdites à l’action du Chrétien ; aucun domaine de la vie, aucune institution, aucun exercice du pouvoir ne peuvent être défendus aux coopérateurs de Dieu pour soutenir l’ordre divin et l’harmonie du monde. » (idem).
Or, il ne sera possible de soumettre à nouveau le droit à la morale (ce qui seul peut garantir, dans la société, l’ordre divin et l’harmonie du monde) que lorsque cette réforme, tout à fait nécessaire dans la thèse, sera, dans l’hypothèse, susceptible d’être envisagée en accord avec les exigences de la prudence politique.
Dans l’immédiat, nous n’en sommes pas là. D’aucuns même sourient, non sans ironie, en songeant que nous en sommes loin. Ils n’en savent rien. Car « la politique du XXe siècle ne peut ignorer ni admettre qu’on persiste dans l’erreur de vouloir séparer l’État de la religion au nom d’un laïcisme que les faits n’ont pas pu justifier. » (Pie XII, Radio message du 23 décembre 1956). Donc, nous pouvons, nous devons travailler à ruiner le laïcisme des États, qui a fait le malheur des peuples, des classes sociales, des familles, sans parler du plus grand de tous les maux, car ces ténèbres conduisent à la révolte des âmes en face de Dieu, – ou au refus désespéré de Sa miséricorde.
Le premier pas à accomplir pour ruiner le laïcisme, c’est de le ruiner dans les intelligences. C’est d’obtenir donc, de Dieu, par la prière, par la pratique fréquente et si possible, quotidienne, des sacrements, par l’esprit de sacrifice, la grâce de l’approfondissement de notre foi, de celle aussi de nos frères dans le Christ, le réveil des endormis, le retour des égarés, la conversion des autres. Il faut qu’à nouveau les catholiques, les chrétiens du monde entier sentent leur Chef, leur Dieu, le Christ invisible, mais présent au milieu du monde. Éclairant et affermissant son Église par Sa Grâce, conduisant tous les hommes par sa Providence, Maître du Ciel et de la terre, il veut régner sur les cœurs par Son Amour Infini.
Il faut que nous cessions d’avoir honte d’être chrétiens, d’invoquer des prétextes subtils pour justifier– notre fadeur, notre tiédeur, notre lâcheté, parfois ou souvent, dans nos conversations ou dans nos actes. En ce premier sens, « la paix sociale et politique est d’abord une question morale », car la subordination de l’ordre juridique à l’ordre moral présuppose une réforme des mœurs, elle-même fondée sur un renouveau de la foi. »
Le R&N a besoin de vous !
ContribuerFaire un don
Dernières dépêches : [NOUVEAUTÉ] Sortie du jeu de société chrétien « Theopolis » • Retour de la communion sur les lèvres à Paris • Etats et GAFA : l’alliance impie est en marche • [CHRISTIANOPHOBIE] Retour sur le concert raté d’Anna von Hausswolff • [ÉGLISE] Les hussards de la modernité à l’assaut des derniers dogmes de l’Eglise • [IN MEMORIAM] Charles, entre idole des jeunes et divinité laïque • [CHRÉTIENTÉ] L’épée d’Haïfa et la chevalerie rêveuse • Le service public l’a décrété : le wokisme n’existe pas • [IN MEMORIAM] L’Heure des comptes viendra-t-elle bientôt ? • [IN MEMORIAM] 4 novembre 1793 : Louis de Salgues de Lescure
Le Rouge & le Noir est un site internet d’information, de réflexion et d’analyse. Son identité est fondamentalement catholique. Il n’est point la voix officielle de l’Église, ni même un représentant de l’Église ou de son clergé. Les auteurs n’engagent que leur propre conscience. En revanche, cette gazette-en-ligne se veut dans l’Église. Son universalité ne se dément point car elle admet en son sein les diverses « tendances » qui sont en communion avec l’évêque de Rome : depuis les modérés de La Croix jusqu’aux traditionalistes intransigeants.
© 2011-2024 Le Rouge & le Noir v. 3.0,
tous droits réservés.
Plan du site
• Se connecter •
Contact •
RSS 2.0