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Cardinal Joseph Ratzinger, La Foi chrétienne hier et aujourd’hui, (1968) Paris, Le Cerf, 2005, p. 194-195
« L’Ancien Testament connaît toute une série de naissances miraculeuses, toujours aux tournants décisifs de l’histoire du salut : Sara, la mère d’Isaac (Gn18), la mère de Samuel (1S 1,3) et la mère anonyme de Samson ( Jg13) sont stériles ; tout espoir humain de fécondité est exclu. Chez toutes les trois, la naissance de l’enfant, appelé à être sauveur d’Israël, est l’effet d’une action miséricordieuse de Dieu, qui rend possible l’impossible (Gn18,14 ; Lc1,37), qui élève les humbles (Is2,7 ; 1,11 ; Lc 1,52 ; 1,48), et qui renverse les puissants de leur trône (Lc 1,52). Chez Elisabeth, la mère de Jean-Baptiste, la même ligne continue (Lc1, 7-25.36), pour atteindre en Marie son point culminant et son but. Le sens de l’événement est chaque fois le même : le salut du monde ne vient pas de l’homme et de sa propre force ; il faut que l’homme se le laisse offrir, il ne peut le recevoir que comme don gratuit. La naissance virginale ne représente pas un chapitre d’ascétisme, et elle n’appartient pas non plus directement à la doctrine de la filiation divine de Jésus ; elle est avant tout et en dernière analyse théologie de la grâce, message sur la manière dont le salut vient à nous : dans la simplicité de l’accueil, comme don absolument gratuit de l’amour qui rachète le monde. Dans le livre d’Isaïe, cette idée du salut qui ne peut venir que de la puissance de Dieu est admirablement exprimée : « Crie de joie et d’allégresse, toi qui n’a pas eu les douleurs ! Car plus nombreux sont les fils de l’abandonnée que les fils de l’épouse, dit Jahvé » (Is 54,1 ; cf. Ga 4,27 ; Rm 4, 17-22). En Jésus, Dieu a posé, au milieu de l’humanité stérile et désespérée, un nouveau commencement, qui n’est pas produit par l’histoire de cette humanité, mais don d’en-haut. Si chaque homme déjà constitue une nouveauté ineffable, s’il représente plus que la somme des chromosomes et plus que le produit d’un environnement déterminé : une créature de Dieu unique dans l’histoire, Jésus, lui, est la nouveauté véritable ; il ne procède pas du propre fonds de l’humanité, mais de l’Esprit de Dieu. C’est pourquoi il est Nouvel Adam (1 Co 15,47), une nouvelle humanité commence en lui. A l’encontre de tous les élus de Dieu avant lui, Jésus ne reçoit pas seulement l’Esprit de Dieu, il est, dans son existence humaine aussi, uniquement grâce à l’Esprit, et à cause de cela il est l’accomplissement de tous les prophètes : le vrai Prophète. »
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