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Michel Gasnier, o.p., Un officier français : Gérard de Cathelineau, Paris, NEL, 1960, p. 211-212.
« Gérard de Cathelineau, tout en fuyant lui-même avec horreur les chemins tortueux et les voies détournées, pensait que c’est être charitable que d’enseigner aux autres une vérité pure de tout alliage, que d’être sévère à l’égard de l’erreur.
Si le scepticisme n’a jamais atteint sa foi religieuse, jamais non plus il n’a entamé son âme de Français. C’était pour lui une fierté que d’être né en France et d’avoir du sang français dans les veines. Il voyait lui, dans la patrie, non une fiction lointaine ou vague, mais cette réalité « historico-naturelle » de qui tout homme après Dieu et ses parents tient l’existence et qui lui confère une « seconde nature charnelle ». Il croyait qu’être né en France, c’est naître possesseur d’un capital immense et d’un privilège sacré, c’est porter avec soi un titre de riche héritage, c’est acquérir des possibilités de progrès spirituel et matériel qui n’ont été données avec cette abondance aux fils d’aucune autre nation ».
Il appelait la France « la doyenne des nation occidentales ». Il saluait son histoire comme « un modèle de continuité malgré les crises très graves qu’elle a traversées et malgré les progrès alarmants des erreurs modernes ». Il admirait en elle « le caractère universel de son rôle et de son influence dans le monde ».
Et parce qu’il avait conscience d’avoir contracté une dette à son égard, il aspirait à « rendre la France, selon le mot du Général de Gaulle, capable de jouer le rôle que lui impose sa grandeur ».
Or, pour lui, l’âme de la France est essentiellement catholique et sa mission avant tout spirituelle. Elle est la « nobilissima Gallorum gens » – comme l’a définie Léon XIII – et dans la mesure où elle est fidèle à sa vocation chrétienne, elle est rayonnante parmi les nations.
La mystique nationale lui inspirait une foi chaleureuse en son métier de soldat, lequel lui apparaissait finalement comme la conséquence logique de sa ferveur patriotique. Là, comme dans le domaine religieux, il se montrait pareillement intransigeant. Il était aussi enclin à ressentir toute offense faite à l’armée qu’un prêtre ou un croyant à voir attaquer son Église. Il y a avait là pour lui un domaine sacré. Il ne pouvait alors se retenir d’élever une protestation. Mais il ne rédigeait jamais ses lettres protestataires de manière anonyme. Il les signait largement de sa belle écriture à la fois simple, nette et noble. Et ceux qui les recevaient lui répondaient en termes respectueux qui exprimaient des excuses et des regrets. »
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