L’infolettre du R&N revient bientôt dans vos électroboîtes.
Pierre Lallemant, La vie de saint Geneviève, Paris, Périsse Frères, 1859, p. 12-13
« Or le bruit s’étant répandu qu’Attila, roi des Huns, venait pour piller et ravager la Gaule, les bourgeois de Paris en prirent une telle épouvante, qu’ils voulaient transporter leurs biens et leurs richesses en d’autres villes qu’ils croyaient plus sûres et moins exposées que la leur aux incursions de ces barbares. Cependant Geneviève ayant assemblé les dames de la ville, leur persuada de passer quelques jours en la nef, et à l’entrée de l’église où sont les fonts baptismaux, et de veiller, de jeûner, et de beaucoup prier pendant ce temps-là, afin qu’imitant Judith et Esther, elles méritassent de détourner les malheurs dont Paris était menacé. Pour les hommes, elle tâchait aussi de leur persuader, de ne point faire porter leurs biens hors de la ville, en les assurant que, par une particulière protection de Jésus-Christ, elle serait délivrée du pillage, pendant que les autres, où ils voulaient se retirer, seraient ruinées par cette nation ennemie et furieuse. Mais ce discours ne servit qu’à irriter encore davantage contre elle les Parisiens. Ils disaient qu’il s’était élevé en leurs jours une fausse prophétesse, appelant ainsi Geneviève, parce qu’elle prédisait la conservation de leur ville ; et ils délibéraient déjà entre eux s’ils la feraient mourir à coup de pierres, ou s’ils la traîneraient dans la Seine. C’est la disposition où était ce peuple, et le danger où était cette sainte fille, lorsque l’archidiacre d’Auxerre arriva à Paris ; et apprenant aussitôt la cause de ce tumulte : « Donnez-vous bien de garde, leur dit-il, de commettre une si horrible action ; celle que vous voulez punir comme une criminelle a été élue de Dieu dès le ventre de sa mère, comme nous l’avons souvent ouïe dire à Germain, notre bienheureux évêque, et voici des présents sacrés et bénis que je lui apporte de sa part. » A ces paroles, cette multitude se tut et s’arrêta, et comme les Parisiens avaient une vénération toute particulière pour ce saint prélat d’Auxerre, ils firent réflexion à ce témoignage avantageux qu’il avait rendu en faveur de Geneviève, et aux présents qu’il lui envoyait : ils eurent crainte d’offenser Dieu en maltraitant sa très-fidèle servante, et, passant tout d’un coup de la rage à l’admiration, ils se condamnèrent eux-mêmes, et se désistèrent de leur pernicieux dessein. »
Le R&N a besoin de vous !
ContribuerFaire un don
Dernières dépêches : [NOUVEAUTÉ] Sortie du jeu de société chrétien « Theopolis » • Retour de la communion sur les lèvres à Paris • Etats et GAFA : l’alliance impie est en marche • [CHRISTIANOPHOBIE] Retour sur le concert raté d’Anna von Hausswolff • [ÉGLISE] Les hussards de la modernité à l’assaut des derniers dogmes de l’Eglise • [IN MEMORIAM] Charles, entre idole des jeunes et divinité laïque • [CHRÉTIENTÉ] L’épée d’Haïfa et la chevalerie rêveuse • Le service public l’a décrété : le wokisme n’existe pas • [IN MEMORIAM] L’Heure des comptes viendra-t-elle bientôt ? • [IN MEMORIAM] 4 novembre 1793 : Louis de Salgues de Lescure
Le Rouge & le Noir est un site internet d’information, de réflexion et d’analyse. Son identité est fondamentalement catholique. Il n’est point la voix officielle de l’Église, ni même un représentant de l’Église ou de son clergé. Les auteurs n’engagent que leur propre conscience. En revanche, cette gazette-en-ligne se veut dans l’Église. Son universalité ne se dément point car elle admet en son sein les diverses « tendances » qui sont en communion avec l’évêque de Rome : depuis les modérés de La Croix jusqu’aux traditionalistes intransigeants.
© 2011-2024 Le Rouge & le Noir v. 3.0,
tous droits réservés.
Plan du site
• Se connecter •
Contact •
RSS 2.0