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Etienne Gilson (1884-1978), Christianisme et philosophie, Paris, Vrin, 1936
« Quel mystère doit donc se cacher au fond de l’homme chrétien, pour que ses démarches les plus spontanées et les plus constantes semblent si mystérieuses à ceux qui les observent du dehors ? Ce mystère est le mystère de Jésus-Christ. Il suffit d’être informé, si vaguement que ce soit, de ce qu’est le christianisme, pour savoir en quoi ce mystère consiste. Par l’Incarnation, Dieu s’est fait homme, c’est-à-dire que les deux natures, la divine et l’humaine, se sont trouvées unies dans la personne du Christ. Ce que savent moins bien ceux même qui adhèrent à ce mystère par la foi, c’est l’étonnante transformation qu’il introduit dans la nature tout entière et par conséquent dans la manière dont nous devons désormais la concevoir. On devrait plutôt dire : les étonnantes transformations, car ce mystère en inclut tant d’autres que l’on n’aurait jamais fait d’en considérer les suites.
Contentons-nous ici d’examiner l’une d’entre elles : celle qui nous conduit directement au cœur de notre sujet. A partir du moment où la nature humaine est assumée par la nature divine dans la personne du Christ, Dieu ne domine et ne gouverne plus la nature seulement comme Dieu, mais aussi comme homme. Si, entre tous les hommes, il y en a un qui mérite vraiment le titre d’Homme-Dieu ; comment celui-là ne serait-il pas aussi le chef et le souverain de tous les autres, bref, leur Roi ? Voilà pourquoi le Christ n’est pas seulement le souverain spirituel du monde, mais aussi son souverain temporel. Or, nous savons d’autre part que l’Eglise est le corps mystique du Christ ; que ses fidèles sont les membres de ce corps mystique, c’est-à-dire selon la doctrine de saint Paul : les membres du Christ ; tous les fidèles sont donc, en tant que membres du Christ, des prêtres et des rois. Il y a donc désormais, en chaque chrétien, comme une image, et même comme une participation de ce mystère suprême : l’humanité divinisée par la grâce revêtue, dans sa misère même d’une dignité à la fois sacerdotale et royale, qui fait le mystère de l’homme chrétien. »
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