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Le génocide vendéen… et son mémoricide.

22 mars 2012 Rédacteur

Article publié sur Itinerarium

Le 31 octobre 1986, interrogé sur le plateau d’Apostrophes où le sujet du jour portait le titre « A bas le roi, vive le roi ! », Max Gallo, alors député européen sous le gouvernement Mitterand qu’il avait pourtant quitté en 1984, s’indigne vertement devant les inquiétudes d’un certain Thierry Ardisson qui venait de louer sans vergogne le royalisme et Louis XX. Publicitaire décidément trop conscient de son métier, Ardisson se demandait s’il ne fallait pas logiquement rétablir la monarchie pour se protéger des dérives que la démocratie entretenait avec le monde médiatique. Il faut reconnaître le bien-fondé de son intuition au point que, un peu plus tard, les écoles pour politologues (ou futurs entrepreneurs) proposeront le phénomène de « berlusconisation » pour traduire une connivence étroite, trop étroite, entre pouvoir et médias.

Voici ce que Max Gallo a répondu à Ardisson, en compagnie du regretté Pierre Chaunu, historien protestant dont il faut rappeler la délicatesse d’esprit et l’élégance de son style :

« Je suis tout à fait d’accord que la Révolution a été barbare, mais en mettant l’accent sur la barbarie et on a le droit de le faire, on a raison de le faire, je ne voudrais pas qu’on régresse en disant que les Droits de l’homme et du citoyen, ça n’est rien, il valait mieux la monarchie pour éviter la Terreur. […] Le bien commun des Français, c’est 1789, la Révolution des Droits de l’homme ; c’est capital. »

On sent bien que, peu ou prou, on touche ici au sacré et l’historien se convertit, avec ce jaillissement romantique, en théologien de la Révolution ; bien plus tard, dans une émission sur France 3, Culture et dépendances, Max Gallo répondait à sa manière au débat sur l’esclavage et le code noir : « L’utopie du progrès est la seule barrière contre la barbarie. »

Tel un réflexe kantien, il s’agirait de s’engager dans l’impératif catégorique de “l’utopie du Progrès”, en vue d’éviter toute violence. Pour le dire plus crument, il faut se mentir à soi-même.

Avec son cynisme habituel, Ardisson avait reproché à Gallo de faire de l’endoctrinement “IIIe République” à la manière de Jules Ferry. De bonne guerre, dira-t-on.

Historien pourtant éminemment scrupuleux, Max Gallo réduisit la royauté à la négation des Droits de l’homme alors qu’il savait très bien la réalité des monarchies éclairées, constitutionnelles, qui approuvent ces Droits de l’homme ; toutefois, une telle observation demeure superficielle. Depuis les travaux de l’ethnologue Pierre Clastres, il est démontré que les monarchies traditionnelles désignent le centre nerveux des rivalités du pouvoir et participent à expier ces inévitables logiques du désir de gloire.

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22 mars 2012 Rédacteur

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