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La Semaine Sainte sur le R&N : Marie Bonavia (Spe Salvi) : « Serait-ce moi, Seigneur ? »

Ce poème fut publié pour la première fois le 4 avril 2012.

Mercredi Saint : Serait-ce moi, Seigneur ?

TRAHIR

« Rabbi serait-ce moi ? »

Quel mystère Judas, la bourse du péché, déjà, ne pendait-elle pas à ta ceinture et à ton âme lestée de trente deniers ?

Cette épreuve au Christ Prophète, pour l’éprouver ou te disculper ?

Avait-elle valeur à tes yeux de remord, de regret ou même d’hésitation ? Jusqu’au bout, était-elle trahison ? « Rabbi, serait-ce moi ? »

Et la voix de Judas, à mon âme, sans délai répondit :

« Que ne le demandes-tu, toi ?

La trahison de tous les jours, refus, rejet de Son amour…
Ne serait-ce toi aussi ?

Froideur, distance dans la prière, faiblesse même de la chair…N’est ce pas toi aussi ?

L’orgueil, la vanité, de croire toute puissante sa faible humanité…Est-ce toi aussi ? »

O Judas… Cette accusation, ne vaut-il pas mieux, s’en connaitre coupable et ainsi questionner que d’être aveugle au point de ne la point poser ?

« Seigneur, serait-ce moi ? »

Pauvreté de ma foi, écarts loin de ta loi,

Serait-ce moi Seigneur ?!

Indifférence sous Ton regard, ma désertion de l’Oratoire,

Serait-ce moi Seigneur ?!

Lâcheté de mes doutes, encore, Trahison !

Infidèles oraisons, péchés par actes, par pensées, par omissions, Trahison !

De honte, de dégout, je me vomis moi-même et je crie vers Vous : « Seigneur, répondez moi, serait-ce moi ?!... »

Désespoir de ma faute, horreur de mon infidélité, déchirement de m’être à Vous refusée…

A ma ceinture, à mon âme, leur poids est celui de mon péché…Et dans ma poche, les trente pièces d’argent…

Pour Vous avoir oublié, pour avoir oublié que Vous m’aviez tout donné…Vie de vanité et de facilité qui nécessitait de Vous mettre de côté, de Vous livrer…

Comment n’avoir pas compris que se payait moins cher le tribut du courage que celui des regrets ?…

« Rabbi serait-ce moi ? »

« Serait-ce moi Seigneur ? »

…Et Tu me tends la bouchée, Christ Prêtre, dans ton corps pour la première fois livré, Tu m’as déjà rachetée, pardonnée…Mon âme à moi-même peut se réconcilier…Et ton regard lourd de peines mais comble de miséricorde, scandale pour le Juif, folie pour le païen, se pose plein d’amour sur moi :

« C’est toi, qui l’as écrit ! »

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