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Iwanami shoten, la librairie de la vague sur le roc, manifeste très bien l’état de la France et de son existence à l’étranger, en tout cas au Japon. Comme souvent, la découverte se fait sans prévenir, au hasard des discussions et des événements.
Tout d’abord un symposium sur la traduction à la maison franco-japonaise. Comme on pouvait s’y attendre de la part du monde intellectuel français au Japon, l’atmosphère était lourde de bien-pensance. Pour donner un aperçu gentillet, on daigne, par on ne sait quel miracle citer aux moments des remerciements, le Figaro, est encore en troisième position après l’Immonde et l’Aberration, avec un blanc et dans un clair effort surhumain pour dire le mot banni. En fait, cette anecdote pose plutôt la question de la décadence potentielle du journal pourtant détesté, par le fiat même qu’il puisse être cité par la bien-pensance, ce qui est suspect. Le niveau intellectuel et la finesse des propos atteignent de tels sommets que l’on parvient à comparer sans rire le nabot nazi avec la Sainte Majesté Shôwa.
Le pauvre homme de bon sens espère pouvoir se rabattre sur les invités japonais qui sont malgré eux vraiment pénétrés de la tradition nippone et du dévouement au roi, même dans cette bien-pensance nipponne. A part quelques absurdités, comme un tel nippon qui prône l’octroi du prix nobel de la paix pour l’article neuf de la constitution de la défaite, qui définit l’interdiction de la guerre pour le Japon, ou quelque chose du genre, le tout est instructif.
Le spectateur naïf sorti de ces deux journées aura entre autre entendu le nom des éditions iwanami, qui traduit de nombreux livres français, dont en particulier tous les « Que-sais-je ? » et il pensera qu’il est le seul éditeur valable des livres de poches synthétiques de types « Que-sais-je ? ». Baisser de rideau.
Quelques temps plus tard, au cours d’une discussion fortuite le vague sur le roc vient sur le tapis. Comment imaginer qu’un nom si poétique cache une réalité si affligeante ? Iwanami se trouve, comme par hasard, être l’édition bien pensante par excellence. Le blason qu’elle porte provient d’une peinture de Jean-François Millet, peintre français du milieu du XIXe siècle, dont les sujets n’étaient que des petites gens, et qui fut récupéré comme icône de toute l’engeance socialo-marxo et tous les autres -istes quelque peu nauséabonds – soit dit en passant, les -istes ne sont jamais recommandables. C’était encore une naïveté que de croire qu’une édition appréciée et célèbre dans les milieux de la bien bien-pensance française puissent être autre chose que cela. Tout de même, la révélation n’est pas agréable : cela fait longtemps déjà que la France n’existe plus à l’étranger, elle a été remplacée par la République, se dressant tant bien que mal sur les restes croulants d’une ancienne prospérité royale. Bien heureusement pour le Japon, cette édition en perte de vitesse se repose sur son ancienne « grandeur » post-défaite, dans le juteux commerce de la corruption en masse des cœurs- à côtés d’autres criminelles de la pensée comme les intellectuels et les politiciens. Des concurrents, comme PHP shinsho ou Chûko shinsho restaurent peu à peu l’intégrité de la pensée. La chance nippone réside que ces tensions délétères ne se déversèrent que très peu en dehors des universités, sans être jamais complètement des rouleaux compresseurs, ni dans les journaux, avec en vis à vis de vrais puissances restauratrices jamais réduites à l’impuissance, à la différence du Figaro de chez nous, tombé dans les affres du modernisme.
En tout cas la France n’existe plus officiellement et publiquement. La France au Japon d’un point de vue officiel, dans la recherche et la culture prônées par tous les organismes français sont quasiment unanimement des usines moderniste républicaines de bien-pensance étouffante, aux exhalaisons délétères et décadentes de destruction spirituelle massive.
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